Le Freeride
AVEC UN MATÉRIEL ACCESSIBLE ET TOLÉRANT, LE FREERIDE, C’EST LE PLAISIR DE CHAUSSER LES FOOTSTRAPS POUR S’OUVRIR LES ÉMOTIONS DU PLANING ET S’OCTROYER UN MOMENT DE LIBERTÉ. C’EST LA PREMIÈRE DISCIPLINE PRATIQUÉE, TOUT DÉBUTANT Y PASSE, ET CE SERA ENSUITE LA PLANCHE DE BALADE ET D’ÉVASION.
LA PLANCHE DE FREERIDE
Cette gamme possède des volumes de 100 à 150 litres. Ces planches sont sensiblement plus courtes mais surtout bien plus larges que l’ancienne école. Cela confère un bienfait incomparable en aisance à bord, en amont du planing, en plein bord, en virement de bord ou en jibe. La stabilité latérale à l’arrêt est largement favorisée par une largeur autour du pied de mât qui facilite la levée au tire-veille. Le nez volumineux facilite les virements de bords. Le concept large de ces coques et la longueur encore assez importante mènent vers une glisse automatique. En route, le côté « compact » dégage un excellent contrôle sur tous les plans. Au jibe, la largeur conservée autour des footstraps et le dessin de carène favorisent une entrée en courbe saine par une incision des flots modérée. Le flotteur ne part pas dans tous les sens si l’on manque de précision. Certains se calent sur le V de leur shape pour offrir une courbe impassible et assistée jusqu’à la sortie du jibe. La largeur reprend alors son rôle pour une poursuite du planing. Les concepteurs proposent des modèles plus ou moins sportifs. Certains shapes sont grand public, d’autres, plus pointus pour passer à la vitesse supérieure, avant d’aboutir sur des flotteurs de freerace nettement plus sportifs.
LE VOLUME
Un volume de 125 litres offre un compromis vent léger/vent médium pour couvrir une large plage de vent et naviguer aussi souvent que possible pour un gabarit moyen. On aura alors un produit qui décolle relativement tôt et qui se tient loin dans une mer qui commence à se former. Si vous résidez dans une zone peu ventée, que vous êtes lourds ou que vous débutez, augmentez ce volume vers 150 litres. Le départ au planing et la stabilité seront bonifiés. On trouvera en revanche un encombrement dans la brise. À l’inverse, si vous vous trouvez dans une région balayée de vent fort comme en Méditerranée, le contrôle sera le but. Les « petits » flotteurs seront alors de sortie, entre 95 et 120 litres. La tenue dans le vent sera améliorée avec moins de risques d’embardées. Un niveau suffisant est requis et le waterstart entre en jeu.
STRAPS ET CONSTRUCTIONS
Ces planches sont dotées d’une multitude d’inserts pour offrir une variété de placements des straps. Les positions avancées sont recentrées. Elles simplifient la chausse et favorisent la mise en route avec une technique approximative. Généralement, une série d’inserts
intermédiaires est proposée, elle permet d’avancer dans l’apprentissage, en reculant les pieds et en s’écartant vers l’extérieur. La position finale, les pieds reculés proches de l’extérieur et en appuis sur le rail, délivre une conduite favorisant la performance. La navigation devient du pilotage sur aileron. Les footstraps sont alors moins évidents à trouver et demandent à alléger les pressions sous le pied arrière. C’est la position du freerideur débrouillé, qui permet d’obtenir un excellent rendement et de belles pointes de vitesse.
Le choix de la construction dépend beaucoup de votre budget et de votre niveau. Le shape reste inchangé, mais la qualité des matériaux agit sur le comportement de la planche. Le carbone dynamise un flotteur dans sa prise de planing et ses réactions. Le windsurfeur débrouillé appréciera la différence alors que le novice pourra se trouver dépassé par tant de vivacité. Ce dernier se satisfera de la construction bon marché, en fibres de verre. Plus lourde, cette version apporte l’avantage de pondérer les réactions du flotteur. Entre ces deux constructions, certaines marques proposent une série « wood », en utilisant une fine lamelle de bois stratifiée sous la fibre de verre. Le bois apporte ses propriétés de douceur au contact du clapot. Le poids de la planche, son comportement et son tarif se placent entre les constructions carbone et verre.
LA VOILE DE FREERIDE
La voile de freeride partage des notions communes de simplicité et de tolérance de conduite. Les profils de freeride sont plus ou moins sportifs : de la voile de découverte, légère, tolérante aux imprécisions de manipulation et de réglage, à la voile performante, stable, à forte motricité, avec de la puissance et un nombre de lattes augmenté. La voile de freeride se divise aussi en deux clans, les voiles à cambers et les voiles au profil libre.
FACILITÉ VS SPORTIVITÉ
Le modèle plus simple possède un fourreau fin pour minimiser les entrées d’eau au moment de relever le gréement au tire-veille ou en waterstart. Allégée, la voile est simple à manipuler. Les réactions sont modérées, elles pondèrent les irrégularités du vent. Le rideur se fera moins secouer quand la rafale arrive. Le gréement n’est pas aussi fin à piloter qu’un modèle plus pointu et accepte les approximations. La recherche de performance n’est pas au programme, accessibilité et mise en route passive priment. En contrepartie, la tenue dans le vent souffre d’un cadre moins consolidé par seulement 5 lattes. Ces profils acceptent tous types de mâts en étant peu pointilleux sur son pourcentage de carbone. Ces designs suffisent à une large partie de freerideurs, avec assez de vitesse et de frissons pour se faire plaisir. Le freerideur débrouillé peut avoir envie de booster ses performances. Une ligne de voile de freeride sportif existe donc, parfois appelée freerace. Ces profils sont plus délicats en réglages et demandent une forte dose de tension. La voile possède un rond de guindant accru et s’habille d’une sixième latte. Souvent, ces modèles délaissent la motricité à faible régime pour exploiter le haut de plage d’utilisation. La plage de vent est étendue et la voile se tient loin dans le vent. Les réactions sont percutantes et les accélérations sensibles. Ces modèles sont débridés pour aller plus vite et se tirer la bourre entre potes. Une conduite engagée est requise. Le débutant peut se retrouver débordé par une arrivée de watts trop directe. Un mât performant est préférable. Ce design donne un regain de vivacité à une planche de freeride et motorise idéalement un flotteur de freerace.
CAM OU NO CAM ?
La voile à camber apporte de la stabilité au profil avec un creux préformé, la voile No Cam, en étant libre, est plus facile à manipuler. Avec des cambers, la mise en route passive est bonifiée mais l’encombrement est réel au tire-veille, en maniement ou en waterstart. La conduite offre un avantage de stabilité avec un profil travaillant de lui-même. Le jibe demande un rééquilibrage du centre de gravité. Les voiles à cambers sont plus délicates à gréer et à piloter mais propulseront de belle manière un gros flotteur de freeride. Les cambers ont plus d’utilité en grande surface, au-delà de 7 m2. Les voiles sans cambers ont largement gagné en performances ces dernières années et tiennent la comparaison pour certains modèles dits free-slalom. Le gain d’aisance facilite de nombreux compartiments de la navigation tout en acceptant une forme de liberté. Jibes et manipulations sont plus simples tout en montrant un léger déficit de motricité à bas régime. Pour un débutant et pour le planchiste en dilettante, mieux vaut des voiles sans cambers largement assez efficaces.
CETTE PRATIQUE RASSEMBLE LES FUNBOARDEURS QUI NAVIGUENT QUELLES QUE SOIENT LES CONDITIONS, QUI CHERCHENT À DÉBOULER, QUI NE SE REFUSENT PAS UN SAUT ET QUI VONT ÉGALEMENT JOUER DANS LES VAGUES. CETTE CATÉGORIE REGROUPE LES WINDSURFEURS DE NIVEAU INTERMÉDIAIRE À BON. LA POLYVALENCE DU MATOS EST MISE EN EXERGUE, À LA FOIS JOUEUR ET SUFFISAMMENT STABLE.
LE FLOTTEUR DE FREEWAVE
C’est un mélange des pratiques Freeride et Wave. Il s’agit d’une planche maniable, assez rapide, contrôlable et fun sur un large éventail de conditions. La part de freeride correspond à la navigation sur le plat et dans le clapot. Planing et sensations de vitesse sont mises en avant. Le côté vague sera adouci par un volume accru et par un shape moins incisif avec des rails plus épais. Ces shapes peuvent devenir une vraie alternative à la planche de vague dans des conditions de vagues et/ou de vent molles. Plus douces, plus tolérantes, ces planches permettent de faire ses premières incursions dans la houle et découvrir le surf. Ces flotteurs sont utilisés par des pratiquants touche à tout sur tous types de terrains, capables d’affronter un plan d’eau agité comme plat. Ce qui va varier d’une planche à l’autre sera sa capacité à être polyvalente, son penchant pour le contrôle en ligne droite ou sa maniabilité. Le départ au planing, l’accessibilité, la douceur de contact avec le clapot, le confort, le contrôle, la vitesse et la stabilité en courbe, sont autant de critères donnant le cachet de ces flotteurs. À vous de voir de quel côté vous souhaitez placer le curseur, de la planche de freeride baston à la grosse planche de vague, à moins que vous ne préfériez faire l’acquisition d’un modèle 100 % caméléon. Dans ce cas, la modularité du flotteur va jouer en fonction de ses équipements, ailerons et positions de footstraps.
LES RÉGLAGES
Côté pont, les flotteurs sont livrés de 4 footstraps et possèdent différentes possibilités de positionnement. On peut ainsi monter son flotteur de 3 ou 4 footstraps. Ce choix va correspondre à vos habitudes de pratiques et est souvent lié à la configuration d’ailerons. En règle générale, si votre planche est équipée d’un seul aileron, les positions externes, et donc à 4 footstraps, sont conseillées. Vous dégagez un meilleur contrôle de l’assiette du flotteur et pouvez lui tirer sur la couenne, en puissance, en appui sur l’aileron. Ce set up vise les bords de tout droit et la recherche de vitesse. Un flotteur à 3 dérives nécessite des footstraps internes pour gagner en maniabilité et favoriser la prise de carre. 3 footstraps représentent alors le montage idéal. Le pivot d’un rail à l’autre est bonifié. On favorise l’agilité à la puissance. Le contrôle en saut sera meilleur. Pour une première approche des petites planches, cette configuration simplifie la chausse des cale-pieds. Les 3 ailerons permettent de raccourcir le rayon de courbe dans les surfs. Si votre pratique ne vise que le tirage de bourre, simplifiez-vous la vie avec un seul aileron, cela supprimera les spin out et dopera le départ au planing. Une telle configuration permet de tenir plus longtemps sa voile. Certains constructeurs ont réussi à trouver un compromis de shapes montés de 3 dérives offrant une bonne mise en route et proposant un solide appui sans entrave à la conduite. Chez Fanatic ou JP par exemple, la version haut de gamme est livrée de 3 ailerons alors que la série bon marché en fibre de verre est montée d’un aileron simple. La première visera le funboardeur débrouillé, la seconde le rideur de niveau intermédiaire.
QUEL VOLUME ?
Le choix du volume dépend de votre corpulence et du spot principal de navigation. Le choix de pratique influence aussi grandement la taille du flotteur. En Freewave, 100 litres est un volume pivot. Au-dessus, la freewave permet au rideur de niveau intermédiaire de passer du gros flotteur de freeride au funboard avec une conduite axiale. Un rideur de niveau confirmé utilisera un volume inférieur pour sa planche de vent fort au-delà des 20 noeuds pour gagner en maniabilité tout en conservant de l’aisance de flottaison. Enfin, le planchiste de forte corpulence peut utiliser ce type de flotteur pour obtenir un bon quota de maniabilité tout en bénéficiant d’un très bon départ au planing.
LA VOILE DE FREEWAVE
Ce doit être un moteur passe-partout qui permet de se tirer la bourre sur le plat avec motricité et stabilité, et autorise de bonnes incursions dans les vagues avec agilité. Nommée All-round, Crossover ou freewave, elle résume à elle seule tout l’esprit du funboard. Ces modèles montrent cependant des disparités entre des designs orientés Bump & Jump, 100 % Freewave, ou typés vague polyvalentes. La surface de 5,7 m2 testée dans ce numéro est au coeur de la pratique. Selon les modèles, cette taille sera au centre des gammes pour les produits all-round, ou en fin de ligne pour les grands profils de vagues.
LES FREEWAVE AU PENCHANT BUMP & JUMP
C’est le tirage de bourre en pleine mer, de longues descentes de houles et de gros sauts en longueur. Les sails designers proposent pour ce type de pratique des coupes possédant de la surface sous le point d’écoute avec souvent une longue latte en bas de voile. La longueur de wishbone est imposante. Parfois même, une latte tubulaire vient apporter un gain de stabilité au profil. Puissance à bas régime, stabilité du profil et tenue dans le vent sont alors les ingrédients clés. À l’inverse, ces moteurs montrent un réel encombrement dans les vagues. Les voiles les plus motrices seront plus à l’aise sur un flotteur équipé d’un aileron unique. La puissance développée plus présente en main arrière induit un surplus de pression de la jambe arrière sur l’aileron auquel il faut palier. Ce sera sur des volumes supérieurs à 100 litres avec 4 footstraps en position externe que ces modèles s’exprimeront le mieux.
LES FREEWAVE-CAMÉLÉON
Au centre du programme, ces profils intermédiaires permettent d’être agile et propulseur à la fois. Certaines marques proposent des designs caméléons dont la coupe évolue en fonction des surfaces, et donc en fonction du vent et des conditions de mer rencontrées. On assiste à un morphing de leur comportement et des pratiques. Ainsi, une petite taille sera axée maniabilité avec une tenue dans le vent fort, alors que la grande surface visera la motricité dans le vent léger. À mi-gamme, comme la 5,7 de ce test, la triangulation et le profil de ces voiles proposent un mix des comportements. Le wishbone raccourci limite l’effet d’encombrement en main et la voilure en bas de voile est réduite. Le gain de liberté est favorisé en acceptant une réduction de stabilité. On obtient ainsi une coupe 100 % passe partout, ludique sur tous terrains. Un tel design permet de venir jouer dans les vagues pour s’affranchir de bons surfs tout comme il permet de débouler à vive allure. Ces modèles passe-partout peuvent équiper tous types de flotteurs.