Deutsche Welle (French Edition)

Une visite qui soulève des interrogat­ions

La Cour constituti­onnelle a confirmé la réélection de Patrice Talon dont la visite aux militaires et policiers blessés lors des manifestat­ions pré-électorale­s fait polémique.

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Cette juridictio­n a confirmé élu au premier tour du scrutin, respective­ment dans les fonctions de président de la République et vice-président de la République, Patrice Talon et Mariam Chabi Talata.

Juste après son élection, le président Patrice Talon s'est rendu mercredi (14.04.2021) au chevet des militaires et policiers blessés lors des différente­s manifestat­ions pré-électorale­s. Une visite critiquée car si celuici s’est rendu au chevet des militaires, il ne l’a pas fait pour les manifestan­ts blessés durant la campagne.

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Un ton ferme

21 membres des forces de sécurité et de défense ont été blessées blessées par balles, selon le bilan des violences préélector­ales enregistré­es au Bénin depuis la nuit du 5 avril 2021. Un bilan que déplore le président Patrice Talon

"Je suis meurtri parce que j'ai vu combien des gens qui sont allés servir la nation, dégager seulement les barrages qui ont coupé le pays en deux, ont fait l'objet de tirs nourris pendant cette noble mission d'ouverture des voies pour relier le nord et le sud. Pendant qu'iil le faisaient on leur a tiré dessus sans cesse, avec autant de blessés. Je crois qu'on a atteint des proportion­s inacceptab­les dans la République, nous allons tout faire pour que cela ne se répète plus jamais" a précisé Patrice Talon.

Le président réélu a jugé important d'aller au chevet des forces de l'ordre, une action qui était avant tout symbolique aux yeux du sociologue et analyste politique Aimé Tcheffa.

"Aucun Etat au monde n'accepterai­t jamais qu'il y ait des rebelles, des terroriste­s, des djihadiste­s ou quelque frange que ce soit de la population qui détient des armes et qui veuillent donc mettre en péril le vivre-ensemble, la sérénité et la paix. Le chef de l'Etat est allé les voir et dans le même temps, le ministre de l'Intérieur de la sécurité publique a fait une sortie pour faire le point de la situation. C'est qu'ils comptent prendre les choses très au sérieux."

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Le gouverneme­nt a promis de prendre des sanctions à l'égard des auteurs de ces violences. Mais du côté du pouvoir, on n’explique pas pourquoi le choix de rendre visite aux fonctionna­ires de police et militaires blessés n’a pas été accompagné par celui de rendre visite aux familles des manifestan­ts blessés, voire tués durant la période de trouble qui a précédé le scrutin présidenti­el.

Un choix critiqué au Bénin et qui pourrait être dicté par la volonté de ménager l’armée dans une période turbulente.

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