Deutsche Welle (French Edition)
La perpétuité pour le meurtre d'un élu allemand pro-réfugiés
Stephan Ernst, un néonazi, écope de la perpétuité pour le meurtre de Walter Lübcke, un élu régional allemand. Le procès questionne sur la capacité des autorités à traquer l'extrême droite.
Le tribunal de Francfort a reconnu Stephan Ernst, 47 ans, coupable du meurtre en 2019 de Walter Lübcke, un ex-membre du parti de l'Union chrétienne démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel et député de la région de Hesse (Centre) au moment des faits.
Ce verdict met un terme au premier procès conduit en Allemagne depuis les années 1970 à la suite de l'assassinat d'un homme politique. L'accusé est condamné à la prison à vie.
Circonstances aggravantes
Le juge, Thomas Sagebiel, a aussi reconnu la "gravité particulière" de l'acte commis, ce qui signifie pour Stephan Ernst une peine incompressible plus longue avant de pouvoir éventuellement bénéficier d'une libération conditionnelle.
En Allemagne, cette période dure au minimum 15 ans mais dans un cas comme celui de Stephan Ernst, elle peut s'étendre jusqu'à 22 ans au moins.
"Nous savons que nous pouvons diࢄcilement mesurer votre perte et que le procès a été très douloureux pour vous. Notre tâche consistait à mener une procédure équitable et à juger sans tenir compte des intérêts personnels", a ajouté le juge à l'intention de la famille de l'élu qui était présente dans la salle d'audience ce jeudi (28.01.2021).
Dirk Metz, le porte-parole de la famille Lübcke, a réagit au verdict en ces termes :
"La famille est contente, bien sûr, que le procès se termine par ce verdict. La tension a été phénoménale ces derniers jours. Avec ce procès, la famille n'a pas seulement voulu savoir ce qui s'était réellement passé durant la nuit du crime, elle voulait aussi que cela crée un précédent contre la haine et la violence."
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Dans la nuit du 2 juin 2019, Walter Lübcke, âgé de 65 ans, fume une cigarette sur la terrasse de sa maison à Cassel lorsqu'il est tué d'une balle dans la tête tirée presque à bout portant par Stephan Ernst qui est interpellé après deux semaines d'enquête.
Il accuse aussi un complice présumé, Markus Hartmann, également jugé dans ce procès qui a débuté le 16 juin. Celui-ci a finalement écopé d'une peine d'un an et six mois