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Abidjan : du slam pour mettre de la joie dans les coeurs

Le Goethe Institut a abrité la finale d'un concours de slam scientifiq­ue. Des jeunes en ont profité pour mettre de la joie dans le coeur des population­s.

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Ils étaient au total douze candidats, cinq filles et sept garçons, à se succéder sur le podium de la salle de spectacle du Goethe Institut d’Abidjanpou­r la première édition du concours de slam scientifiq­ue.

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Des candidats qui ont en commun leur statut d’étudiant et leur volonté de repousser leurs limites, en témoignent leurs propos :

"Ma motivation première pour ce concours de slam, c’est l’apprentiss­age. On ne cesse jamais d’apprendre. C’est ma quête d’apprendre, ma quête de découvrir de nouveaux savoirs et pourquoi pas partager ce que je sais. Donc c’est ce cocktail de connaissan­ces qui m’a motivé à participer à ce grand concours ‘’Bé ࢆ’’ qui est pour moi une belle aventure."

"Un concours comme celui-là, quel intérêt ? Il faut dire que c’est un réseau de connaissan­ce. Parce que sans le vouloir, lorsqu’on s’expose, on se crée des connaissan­ces. Donc c’est déjà une opportunit­é."

"Ce concept, il est salutaire, il est à promouvoir. Ma grande prière c’est que ce concept grandisse. Pourquoi pas demain devenir un concours inter-université­s, interécole­s pour hisser encore plus haut le niveau intellectu­el de la Côte d’Ivoire ?"

"C’est la première fois et je suis vraiment contente de voir autant de personnes et tout. C’est vrai que j’ai eu le trac, mais ce concours me tenait vraiment à coeur."

"Ce qui a fait que j’ai voulu faire ce concours, c’est le fait de pouvoir parler en public aisément sans me tromper."

Écouter l'audio 04:12Le reportage de Julien AdayéDes jeunes talentueux

Les quelques spectateur­s venus soutenir ce premier concours de slam scientifiq­ue ont découvert des talents éclorent et ne manquent pas de compliment­s, à l'image de Roland Messou : "Le niveau intellectu­el est déjà là quoi, est déjà très haut. Ça fait plaisir d’entendre surtout les ࢆlles parler. Faire un discours du début à la ࢆn, très cohérent surtout.

C’est vraiment impression­nant."

La science unit et réunit. Le partage de connaissan­ces comme levier de cohésion sociale, tel est l’objectif du concours de Slam scientifiq­ue, selon Grâce Zeinab Bakayoko, l’initiatric­e de ce projet :

"L’idée vient du fait que on veuille vulgariser la science. Parce qu’il est connu quand même que la jeunesse ivoirienne soit beaucoup attachée au divertisse­ment, à l’amusement. Et on a envie de promouvoir la science. Et démontrer que notre jeunesse sait faire plus que danser. Et oui vous avez bien remarqué. C’est important pour nous que les femmes participen­t. Parce qu’elles sont aussi intelligen­tes que les hommes. Et vous avez pu voir qu’on avait plus de cinq candidates. Mais elles se sont très bien défendues", estime

Grâce Zeinab Bakayoko. "Pour les prochaines éditions, on attend vraiment que les sponsors nous accompagne­nt. Que les décideurs s’investisse­nt. Parce que c’est la jeunesse qui est l’avenir du pays et il faut que notre jeunesse soit bien formée. Et le slam scientiࢆqu­e, c’est l’occasion de montrer qu’on sait quelque chose et de le partager avec son public. Un public qui ignore tout de l’informatiq­ue, de la psychologi­e et j’en passe. Que les entreprise­s nous accompagne­nt pour oࢃrir après des stages à ces jeunes gens parc que ce sont tous des étudiants."

Le ministère de la Culture, qui soutient cet évènement, était représenté par Henri N’Koumo. Pour lui, le concours de slam scientifiq­ue a bien sa place dans l’espace évènementi­el du pays.

"De mon point de vue, le slam scientiࢆqu­e devrait pouvoir prendre son envol très rapidement. Parce que la matière ne manque pas, et puis les acteurs ne manquent pas non plus. Eࢃectiveme­nt vous avez vu juste en disant que les femmes sont très présentes. C’est un constat qui est fait également dans le domaine de la lecture. Les femmes sont présentes dans la lecture, Il est certain que demain on entendra leur voix de manière très forte dans le domaine du slam scientiࢆqu­e."

Après deux heures de spectacle et de délibérati­on du jury, l’étudiant Soro Yadjouma est déclaré vainqueur de la première édition du concours de slam scientifiq­ue. Il livre ses impression­s.

"Franchemen­t je ne m’attendais pas à être premier, vainqueur disons mais je pensais être entre les trois premiers. Donc l’impression c’est une surprise. En même temps comme j’ai la foi, je sais que Dieu fait toujours des surprises à ses enfants. La prochaine étape, c’est plus me perfection­ner parce que je veux toujours être à la hauteur. Dépasser mes limites et revenir l’an prochain."

Le concours de slam met un peu de joie dans le coeur des population­s abidjanais­es après la crise pré et post-électorale de 2020 et les décès des premiers ministres Gbon Coulibaly et Hamed Bakayoko dans un contexte de Covid-19 avec les mesures barrières.

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Des jeunes femmes se lancent aussi dans le slam - ici le groupe Tina et Band au Mozambique. (Photo d'illustarti­on)

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