Deutsche Welle (French Edition)

Cédéao : les sociétés civiles demandent un allègement des sanctions

Une mission des sociétés civiles ouest-africaines était à Accra et Abuja, pour plaider l'allègement des sanctions contre le Mali, la Guinée et le Burkina Faso.

-

A Abuja comme à Accra, les représenta­nts des sociétés civiles ouest-africaines ont plaidé en faveur d’un allègement des sanctions imposées par la Cédéao au Mali, au Burkina Faso et à la Guinée.

Mais, les émissaires des organisati­ons des sociétés civiles savent aussi que le comporteme­nt des militaires au pouvoir, ne facilitent pas la tâche à la Cédéao.

Marthe Adena, de l’Action jeunesse féminine du Burkina, a fait partie de la mission de plaidoyer. Elle trouve aussi que les périodes de transition­s proposées par les militaires sont relativeme­nt longues.

"C’est vrai que les périodes de transition sont relativeme­nt longues mais je pense que c’est suite aux échecs des transition­s passées qui font que les militaires au pouvoir ont décidé de rallonger la leur aࢆn de mieux assainir l’environnem­ent sociopolit­ique. Mais, je pense aussi qu’il faut dialoguer, échanger, pour trouver un bon compromis",explique Marthe Adena.

A lire aussi : "La gouvernanc­e politique ne peut être réglée par des militaires" (Général Béhanzin, Cédéao)

Un dialogue sincère

Trouver un compromis à mesure qu’un chronogram­me réaliste fasse l’objet d’un vrai consensus, c’est ce que souhaite aussi Abdoulaye Guido de la communauté des bloggeurs du Mali, présent à Accra.

"La première recommanda­tion que nous avons faite était que la Cédéao s’entende avec les militaires au pouvoir autour des priorités sur lesquelles les transition­s doivent se faire dans un délai raisonnabl­e pour qu’on sorte de la période exceptionn­elle. Nous sommes conscients du fait que la levée des sanctions est liée à la propositio­n d’un chronogram­me clair et réaliste. Mais aussi on demande l’allègement des sanctions pour un peu soulager la souࢃrance des population­s", dit Abdoulaye Guido.

Penser aux population­s

Alléger les sanctions et permettre aux militaires de poser de nouvelles bases solides d’une transition réussie et éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets.

C’est ce plaidoyer qu’a fait, pour sa part, Abdoulaye Bilo Bah, du Front national de défense de la constituti­on en Guinée, fer de lance des mouvements de constestat­ion contre le troisième mandat du président Alpha Condé.

"Parce que nous avons constaté une certaine célérité, une certaine forme expéditive de la part de la Cédéao lorsqu’il s’agit d’imposer les sanctions. Et nous partons du principe qu’il fallait pour la Cédéao d’apprendre de ses erreurs aࢆn de mieux améliorer ses approches et pouvoir faire en sorte que les transition­s soient moins répétitive­s, moins récurrente­s en Afrique de façon générale et dans la sousrégion ouest-africaine en particulie­r" ,estime Abdoulaye Bilo Bah.

Ce lundi (25.04.2022), date de l’expiration de l’ultimatum lancé par la Cédéao à la Guinée, pour présenter un chronogram­me de la transition, Conakry a indiqué que les autorités de transition ne se prêteront pas aux injonction­s de l’institutio­n sous-régionale.

A lire aussi : Guinée: l'opposition refuse de présenter une autre feuille de route pour la transition

 ?? ??
 ?? ?? Paul Henri Sandaogo Damiba du Burkina Faso
Paul Henri Sandaogo Damiba du Burkina Faso

Newspapers in French

Newspapers from Germany