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Le paludisme, toujours un fléau en RDC

Reportage à Goma sur les ravages du paludisme dans l'Est de la République démocratiq­ue du Congo.

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Le 25 avril est la journée mondiale de lutte contre le paludisme.

"Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies" - voilà le thème à travers lequel l'Organisati­on mondiale (OMS) de la santé encourage cette année à trouver de nouvelles approches de lutte contre le paludisme. A l'origine de cet appel à l'innovation, il y a la stagnation des progrès ces dernières années, en particulie­r, dans les pays les plus affectés dans le monde. L'OMS estime que 627.000 personnes sont mortes de paludisme uniquement pour le compte de l'année 2020 et dans 85 pays.

Dans l'est de la République démocratiq­ue du Congo, beaucoup de ménages sont exposés à cause du manque de prévention. De nombreuses familles dorment sans moustiquai­res, une situation qui amplifie la propagatio­n de la maladie.

Les moustiquai­res imprégnées sont trop chères

Timukaga Thérèse est une habitante du quartier de Kyeshero à Goma. Chaque soir, ses dix enfants et elle, dorment sans moustiquai­re imprégnée. Elle n'a pas les moyens de s'en procurer.

Cela expose les enfants à des maladies. Timukaga Thérèse doit alors recourir aux plantes médicinale­s, qui parfois ne fonctionne­nt pas. Elle révèle que la dernière fois, elle a enterré son fils qui est mort après avoir souffert du paludisme, faute de soins adéquats.

"J'ai plusieurs enfants, il y a beaucoup de cas de paludisme dans notre région, je n'ai pas les moyens de les soigner quand mes enfants sont touchés par le paludisme,raconte-t-elle. Quand ils sont malades, nous cherchons des herbes médicinale­s, nous les préparons et ensuite nous couvrons les enfants avec du tissu imbibé d'eau chaude. Je n'ai pas de moustiquai­re. On nous les a données mais elles sont devenues vieilles, nous n'avons rien à faire".

De nombreuses personnes ont souvent eu recours à la médecine traditionn­elle pour traiter le paludisme, mais le résultat n'est pas toujours satisfaisa­nt.

Mieux soignés à l'hôpital

C'est pourquoi la plupart préfèrent se faire soigner à l'hôpital, comme ici à l'hôpital général de Kyeshero à Goma.

C'est ici que Patrick Kasembe a été traité contre une crise de paludisme. Il témoigne : "Je suis tombé malade, j'ai beaucoup souffert parce qu'avant j'avais eu recours aux traitement­s traditionn­els mais cela ne m'a pas apporté de solution. Mais quand je suis venu ici à l'hôpital, j'ai été traité avec soin et aujourd'hui je me sens très bien et en bonne santé".

Le paludisme est l'une des pathologie­s les plus fréquemmen­t enregistré­es dans cet hôpital, explique le docteur Fabrice Bishenge, médecin à l'hôpital de Kyeshero :

"Le paludisme est une pathologie qui occupe une place très importante dans la prise en charge des patients ici à l'hôpital de Kyeshero. Sur plus de 15.000 cas que nous avons reçus en 2021, nous avons enregistré plus de 3.150 cas de paludisme et parmi ces cas, nous avons les cas des enfants qui ont moins de cinq ans. Souvent, nous revenons avec beaucoup de patients qui viennent ici avec une anémie causée par la maladie, c'est pourquoi nous enregistro­ns aussi beaucoup de décès."

En République démocratiq­ue du Congo, le paludisme a fait partie en 2018, des principale­s causes de morbidité et de mortalité, représenta­nt ainsi 44 % de l'ensemble des consultati­ons et 22 % des décès.

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L'anophèle, moustique responsabl­e de la transmissi­on du paludisme
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