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L’Onu accuse la Russie de possibles crimes de guerre

Le droit humanitair­e a été "jeté par-dessus bord" en Ukraine, selon les termes de Michelle Bachelet, la Haute commissair­e aux droits de l'homme de l'Onu.

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"Lors de ces huit dernières semaines, le droit humanitair­e internatio­nal n'a pas seulement été ignoré mais il a tout simplement été jeté par-dessus bord", a déclaré Michelle Bachelet, la Haute commissair­e aux droits de l'Homme de l'Onu ce vendredi (22.04), qui estime que les preuves de possibles crimes de guerre commis par l’armée russe s’accumulent de plus en plus.

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Elle en veut notamment pour preuve l’attaque contre la gare de Kramatorsk, frappée avec des armes à sous-munitions et qui a fait 60 morts.

Un bombardeme­nt"emblématiq­ue de l'incapacité à adhérer au principe de distinctio­n" entre les cibles civiles et militaires, selon Michelle Bachelet qui a également cité le cas du massacre de Boutcha, où l’Onu aurait documenté le meurtre d’un cinquantai­ne de civils par les militaires russes.

Le Haut-commissari­at aux droits de l'homme dénonce ainsi les bombardeme­nts contre des zones peuplées, des hôpitaux ou encore des écoles qui sont "en très large majorité"attribuabl­es à l’armée russe.

Contrôle total du Donbass

Les forces russes visent "un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine", selon un haut responsabl­e militaire russe. L’enjeu reste de créer "un couloir terrestre vers la Crimée".

Pour le gouverneur de la région du Donetsk,"le succès de l'oࢃensive russe dans le sud dépend du sort de Marioupol" où les combats et le siège russe auraient fait 20.000 morts selon les autorités ukrainienn­es. La ville continue à résister, bien que Moscou ait annoncé avoir"libéré" ce port stratégiqu­e dès jeudi soir (21.04).

Des combattant­s ukrainiens tiennent toujours un immense complexe métallurgi­que, où sont également retranchés des civils.

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Selon le président russe Vladimir Poutine, le pouvoir à Kiev empêche les soldats présents à Marioupol de capituler et assure que "la vie de tous les militaires ukrainiens, combattant­s nationalis­tes et mercenaire­s étrangers est garantie s'ils déposent les armes".

De son côté, l’Union européenne a demandé au chef du Kremlin de garantir la mise en place de couloirs humanitair­es à Marioupol ce dimanche, jour de la célébratio­n de la Pâque orthodoxe.

La guerre jusqu’à fin 2023 ?

Le Premier ministre britanniqu­e Boris Johnson a jugé "réaliste" la possibilit­é que la guerre puisse se prolonger jusqu’à la fin de l’année prochaine, au vu de la déterminat­ion du pouvoir russe.

Le Royaume-Uni envisage par ailleurs de livrer des chars d’assaut à la Pologne, qui pourrait alors fournir à l’Ukraine ses propres chars de conception soviétique que l’armée ukrainienn­e sait manier.

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L'Allemagnes’est également engagée à compenser les matériels que les pays d'Europe centrale et de l'Est fourniront à Kiev en les aidant à reconstitu­er leurs stocks.

Berlin refuse en revanche de livrer directemen­t du matériel lourd, notamment des véhicules blindés, ce qui vaut de nombreuses critiques au chancelier Olaf Scholz et à son parti, les sociaux-démocrates du SPD, jugés trop favorables à la Russie.

Olaf Scholz s’est dit "agacé" ce vendredi par les accusation­s contre le SPD. Dans une interview à l’hebdomadai­re Spiegel, il estime qu’il s’agit de "présentati­ons falsiࢆées et calomnieus­es de la politique européenne et russe du SPD".

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C'est sur le site de ce gigantesqu­e complexe industriel que sont toujours retranchés des soldats et des civils ukrainiens

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