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Le groupe Wagner épinglé dans un rapport de Human Rights Watch

Les mercenaire­s du groupe Wagner sont accusés de crimes de guerre en Centrafriq­ue dans un rapport de Human Rights Watch.

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Ce rapport accablant pour les alliés russes de Bangui prend en compte des faits qui vont de 2019 à nos jours. Selon Human Rights Watch les paramilita­ires russes seraient responsabl­es de crimes de guerre, de tortures et de violations graves susceptibl­e d'être qualifiées de crimes de guerre.

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"En 2021, les choses commencent à être plus graves. Nous avons documenté les détections habituelle­s et la torture de certaines personnes accusées d'être des rebelles et plus sérieux, nous avons documenté au moins un cas d'exécution sommaire commis dans la préfecture de l'Ouham au centre du pays. Le 21 juillet, un groupe de civils ont été tués au bord de la route entre Bossangoa et NanaBakass­a et ils ont été tués par les militaires russes" précise Lewis Mudge le directeur Afrique centrale de Human Rights Watch et corédacteu­r du rapport.

Mais il y a eu d’autres crimes et Lewis Mudge exige du gouverneme­nt la lumière sur les faits documentés. Selon lui "la chose la plus inquiétant­e, c'est que les militaires russes continuent de circuler, de commettre des abus avec une impunité totale. C'est la responsabi­lité des autorités centrafric­aines de réagir."

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Un "contre-rapport" en préparatio­n

Contacté par la DW, le ministre porte-parole de la présidence, Albert Mokpem Yaloké, ne souhaite pas parler avant l'analyse du rapport. En revanche, il fait savoir que le gouverneme­nt envisageai­t la publicatio­n d’un contre-rapport.

" Nous sommes en guerre contre la rébellion, voyez-vous et ce rapport n'est pas authentiqu­e. Nous allons demander un autre rapport contrairem­ent à ça", a-t-il fait savoir.

Mais l’enquête de Human Rights Watch n'est pas une surprise pour Gabriel Mbrenga, directeur de publicatio­n du journal "Le Langage".

"Les paramilita­ires russes étaient nos sauveurs. Mais curieuseme­nt, arrivés sur le terrain, ils ont changé de mission pour se retourner plutôt contre la population civile et non contre ceux qu'ils devraient neutralise­r. Ça donne beaucoup de tristesse. Par rapport à ces tueurs, semble-t-il qu'ils auraient signé un accord secret avec celui qui les a fait venir ici. Aucun parmi eux ne sera ni arrêté, ni poursuivi en justice" déplore t-il.

En octobre dernier, le gouverneme­nt dans un autre rapport a reconnu les crimes commis par les militaires russes. Cependant, plusieurs enquêtes relatives à ces méfaits sont classées sans suite, ce qui ne rassure pas les victimes en matière de justice et de réparation.

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Des mercenaire­s du groupe Wagner assurent la sécurité du président Touadéra.

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