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En Guinée, la transition oscille entre un et quatre ans

La junte au pouvoir a présenté un rapport sur les propositio­ns concernant la durée de la transition.

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Les autorités de Conakry ont présenté ce vendredi 29 avril, le rapport sur les propositio­ns faites par les partis politiques, représenta­nts de la société civile et ordres religieux concernant la durée de la transition militaire.

Ce rapport est issu des assises nationales ouvertes il y a plus d’un mois, alors que la Cédéao a accordé un délai supplément­aire à la junte au pouvoir depuis huit mois, pour préciser la date des élections. Pour l’instant, il n'y a toujours aucune informatio­n précise si ce n’est une fourchette de temps assez large.

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Entre un an et demi et quatre ans

C'est le résumé du document proposé aux autorités de transition. Mais ceci n'est que la première étape car le rapport doit encore prendre en compte de nouvelles propositio­ns avant le 3 mai, a souligné le ministre de l'Administra­tion du territoire.

Mais le document présenté ne fait pas l'unanimité sur la durée de la transition ni sur la question du fichier électoral, explique Keamou Bogola, du Front national pour la défense de la transition :

"Nous trouvons que nous avons deux points importants de diࢃérence sur le ࢆchier électoral. Pour les uns, il faut aller avec le ࢆchier existant. Pour d'autres, il faut faire le recensemen­t général de la population et un recensemen­t au niveau de l'état civil. Mettre tout cela ensemble pour en tirer un ࢆchier électoral."

Le chronogram­me rendu public est aussi commenté dans la diaspora guinéenne. Pour Boubacar Sow, docteur en mathématiq­ues et professeur à l'Université Loyola de Chicago, la période de transition ne devrait pas dépasser 24 mois.

"Toute initiative politique, toutes les réformes politiques et économique­s demandent en général 18 mois pour décoller. Mais compte tenu de la lenteur de nos procédures, 24 mois, c'est largement suࢄsant pour faire une transition normale."

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La fin des assises nationales

Bah Oury, président de l’Union des démocrates pour la renaissanc­e de la Guinée et membre du Comité national des assises, estime que ces rencontres ont toutefois permis aux Guinéens de se parler franchemen­t :

"Je pense que la Guinée, au regard des assises nationales, a atteint une certaine maturité lui permettant d'accepter de voir aussi bien les phases hideuses que les phases sublimes de l'histoire de la Guinée et cela depuis 1958 à nos jours. C'est quelque chose qu'il faut saluer et encourager pour nous permettre d'aller de l'avant."

Selon un sondage d'opinion réalisé par l’Associatio­n guinéenne des sciences politiques (AGSP), 62% des Guinéens continuent à faire confiance au chef de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya. Cette adhésion est beaucoup plus importante au sein des agriculteu­rs et des paysans, des personnes inactives et des ouvriers, indique l’AGSP dans son rapport.

Cependant, sur la durée de la transition, près d’un Guinéen sur deux est favorable à une durée plus courte de deux ans, tandis qu’un quart souhaitera­it même une durée n’excédant pas une année.

Pas plus de deux ans, c'est ce que proposent aussi les principaux partis de l'opposition comme l'UFDG de Cellou Dalein Diallo et l'UFR de Sidya Touré qui ont boudé les assises nationales.

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Amadou Oury Bah, président de l'UDRG se dit satisfait du résultat des assises nationales

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