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Cyril Ramaphosa critiqué pour sa politique sociale

En Afrique du Sud, la grogne sociale commence à se manifester contre le président Cyril Ramaphosa, pourtant populaire depuis son accession au pouvoir en 2018.

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Les critiques contre la politique sociale de Cyril Ramaphosa n'étaient jusque-là exprimées qu'au sein des partis de l'opposition, notamment le Economic Freedom Fighters de Julius Malema.

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Un 1er mai mal vécu

Mais les choses ont changé le 1er mai, lors de la célébratio­n de la journée internatio­nale du travail, quand le président sud-africain a été hué lors de son discours au stade Royal Bofokeng de Rustenburg.

La plupart de ces cris de colère disant "Cyril must Go", en français "Cyril doit partir", provenaien­t des employés de la mine de Sibanye-Stillwater dans le nord-ouest de l'Afrique du Sud.

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Revendicat­ions sur les salaires

Ces mineurs réclamaien­t une augmentati­on de leurs salaires.

Depuis plus de trois ans, ils demandent en effet un salaire minimum de 1.000 rands, soit 63 dollars.

Des revendicat­ions que Dloze Matoaane, l'ancien porte-parole de la Ligue des jeunes communiste­s d'Afrique du Sud, décrit comme le symbole d’un mal plus vaste.

"Ce que vous avez vu ici n'est pas une simple manifestat­ion. Ce n'est même pas seulement à propos des doléances salariales. C'est le ressenti de la société qui commence à perdre sa conࢆance dans l'ANC. Et il est clair que cette dernière n'est pas en train de bâtir une base pour le développem­ent comme son manifeste le prévoit", affirme Dloze Matooane.

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Cyril Ramaphosa a reconnu que "les doléances salariales des travailleu­rs de Rustenburg méritent l'attention de toutes les parties prenantes, employeurs et travailleu­rs, aࢆn qu'un règlement équitable et durable puisse être trouvé".

Les réformes qu'il faut engager

Mamokgheti Molopyane, une analyste politique et économique, pense que "le marché du travail sud-africain dans un avenir proche aura besoin d'une politique rassurante qui réduit les incertitud­es dans la mise en place des politiques microécono­miques et celles en rapport avec le travail énumère certaines réformes qu'il faut engager pour résoudre le problème social en Afrique du Sud"

"Il faut une législatio­n sur la protection de l'emploi ainsi qu'une ࢆxation minutieuse du salaire minimum national", conclut-elle.

L'ANC, le parti au pouvoir, pourrait toutefois gagner les élections de 2024, malgré les dissension­s internes en son sein et les nombreuses critiques sur sa gestion du pays

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Des mineurs mécontents protestent lors d'un rassemblem­ent du 1er mai à Rustenburg

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