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Guerre en Ukraine : le bras de fer entre l'UE et la Russie se poursuit

Bruxelles qui prépare un nouveau paquet de sanctions contre la Russie, refuse de payer ses achats de gaz en roubles et doit donc s'attendre à une rupture dans ses approvisio­nnements.

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Depuis le Panama où il était en déplacemen­t, Josep Borrell, le haut représenta­nt pour les affaires étrangères de l'UE, avait déjà donné le ton au sujet de la forme que prendra le sixième paquet de sanctions européen à l'égard de la Russie.

"Davantage de banques russes seront retirées du système Swift et du secteur de l'énergie. Nous travaillon­s à la préparatio­n de propositio­ns visant à limiter les importatio­ns énergétiqu­es de la Russie, en particulie­r pour le pétrole" a t-il déclaré.

Avant cette annonce, plusieurs sources diplomatiq­ues européenne­s avaient indiqué ce week-end que la Sberbank, la plus importante banque russe, qui représente 37% du marché, devait ainsi être exclue de

Swift, le système interbanca­ire qui permet de communique­r rapidement et de manière sécurisée sur les transactio­ns. Sept établissem­ents russes ont déjà été bannies de Swift par l'UE.

Lire aussi: Gros plan sur les sanctions imposées à la Russie

La Commission européenne entend également mettre en oeuvre un calendrier d'arrêt des importatio­ns de pétrole russe qui représente­nt 30% des achats de pétrole de l'UE. Un arrêt qui devrait être progressif, sur six à huit mois jusqu'à fin 2022, mais avec des mesures à effet immédiat. Ces mesures concernent notamment une taxe sur le transport par tankers. Toutefois une exemption sera faite pour la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés et totalement dépendants des livraisons par l'oléoduc Droujba, qui pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023. Cette dérogation pose toutefois problème car la Bulgarie qui dépend quasiment 100% du pétrole russe et la République tchèque veulent également en bénéficier.

Vers une intensific­ation des sanctions

L'objectif des pays occidentau­x est de tarir les financemen­ts européens pour la guerre menée par le Kremlin en Ukraine. Les Etats membres de l'Union européenne entendent ainsi mettre de plus en plus la pression sur Moscou.

"Le régime de sanctions de l'UE contre la Russie a déjà commencé à montrer ses eࢃets et il est nécessaire de continuer à étendre les sanctions. La Russie doit comprendre que nous sommes là pour le long terme" rappelait récemment la Première ministre finlandais­e Sanna Marin.

Lire aussi: Les premières sanctions occidental­es tombent sur Moscou

Bruxelles a déjà imposé un embargo sur le charbon russe et fermé ses ports aux navires russes, à l'exception du transport d'hydrocarbu­res. En Europe, les principaux importateu­rs de combustibl­es fossiles de la Russie tel que le gaz, le pétrole brut, les produits pétroliers et le charbon sont l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas et la France. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ces derniers sont à la recherche d'autres sources d'approvisio­nnement en hydrocarbu­res.

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La propositio­n d'un sixième paquet de sanctions, y compris le retrait du pétrole russe, sera soumise mercredi aux Etats membres de l'Union européenne pour adoption.

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Des membres du parlement de l'UE à Bruxelles.
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La présidente de la Commission de l'UE Ursula von der Leyen et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell lors d'un point de presse sur la guerre en Ukraine.

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