Deutsche Welle (French Edition)

L'avenir du secteur minier en Afrique discuté à l'Indaba

Les acteurs de l’industrie minière en Afrique sont réunis au Cap, en Afrique du Sud, pour l'édition 2022 de Investing in African Mining Indaba, la conférence de l'investisse­ment minier en Afrique.

-

Après une édition 2021 en mode virtuel en raison de la Covid-19, la conférence de l'investisse­ment minier en Afrique, African Mining Indaba, redevient un rendez-vous pour les responsabl­es du secteur minier africain. Avec une priorité qui n’est pas nouvelle : exporter des produits transformé­s et non plus uniquement du minerai brut.

Chefs d'Etat et de gouverneme­nt, ministres, investisse­urs, dirigeants d’entreprise­s minières… le profil des participan­ts à cette édition 2022 de la conférence sur l'investisse­ment minier en Afrique est très varié.

Kankou Moussa : le seigneur des mines

Cette année, la communauté minière affirme vouloir orienter les investisse­ments vers la transition énergétiqu­e et l’ESG, un label qui prend en compte des critères d’environnem­ent, sociaux et de gouvernanc­e. Des thèmes sensibles pour une industrie souvent critiquée pour ses atteintes à l’environnem­ent ou ses scandales de corruption.

Mines : la Guinée signe un accord pour relancer Simandou

Le défi numérique

L’autre enjeu de taille est de faire évoluer l'exploitati­on minière africaine à l'ère du numérique, alors que la pandémie de Covid-19 a bouleversé les méthodes de travail.

Tribune : les femmes doivent aussi profiter de l'or rouge

De nouvelles technologi­es telles que l'intelligen­ce artificiel­le, l'internet des objets, l'automatisa­tion, les capteurs intelligen­ts, l'analyse de données volumineus­es et l'impression 3D devraient stimuler la productivi­té dans l'industrie minière. Mais dans ce processus, les sociétés minières devront aussi former leurs employés à ces nouvelles technologi­es numériques.

Les acteurs du secteurs minier africain doivent donc être conscients à la fois des changement­s à venir et de l'impact de ces changement­s sur leurs activités.

Investir dans les minerais

L'Afrique est dotée d'abondantes ressources minérales, notamment l'or, l'argent, le cuivre, l'uranium, le cobalt et de nombreux autres métaux indispensa­bles à la fabricatio­n de produits manufactur­és comme les automobile­s ou les téléphones portables.

Mais l'extraction de ces ressources a un coût environnem­ental qui est de plus en plus surveillé. L'une des solutions serait l'économie circulaire qui repose sur trois principes : éliminer les déchets et la pollution, exporter des produits transformé­s et non du minerai brut, et enfin régénérer la nature.

La société civile congolaise réclame des comptes sur les mines

Gwede Mantashe, le ministre sud-africain des Ressources minérales et de l'énergie, a tenu à rappeler qu'il revient aux Africains de valoriser leurs minerais : "Nous creusons pour extraire les minerais et quelqu'un d'autre apporte de la valeur ajoutée. Investisso­ns dans l'enrichisse­ment de nos minerais. L'enrichisse­ment signiࢆe que nous nous approprion­s pleinement la chaîne de valeur de nos minerais à valeur ajoutée",a-t-il recommandé.

Centrafriq­ue : une réforme du code minier qui fait débat

Dans au moins 15 pays d’Afrique subsaharie­nne riches en ressources minérales, le secteur minier représente 10 % du Produit intérieur brut (PIB). Toutefois, les recettes tirées de l’exploitati­on minière qui reviennent à ces Etats ne comptent que pour 2 % de leur PIB, selon un constat dressé récemment par le Fonds monétaire internatio­nal.

Une reprise en main indispensa­ble

Le président zambien Hakainde Hichilema, dont le pays abrite entre 65% et 77% des ressources de cuivre en Afrique, veut croire qu'il n'est pas trop tard pour que le continent prenne en main l'avenir de son secteur minier.

"Nous tous sur ce continent ne devrions pas accepter le fait que nous n'avons pas suࢄsamment de pouvoir pour diriger notre secteur minier et d'autres industries. Nous en avons, a-t-il déclaré. Nous n'avons tout simplement pas eࢃectué le travail pour lequel nous avons été élus. Le temps est venu de le faire. Même si l'électricit­é, la logistique et les transports, voire les communicat­ions, des investisse­ments importants, évidemment dans le domaine de la recherche, de la technologi­e et du développem­ent, entre autres, restent critiques", a encore précisé Hakainde Hichilema qui reconnait également que les conflits et l'instabilit­é dans un certain nombre de pays africains sont des freins à un réel développem­ent du secteur minier.

A titre d'exemple, en République démocratiq­ue du Congo, l’un des plus grands producteur­s de diamants (34 % des réserves du continent) et de cuivre (13 %) d’Afrique, on estime à 24.000 milliards de dollars les gisements de minerais bruts inexploité­s.

Mais le pays, qui doit faire face à la corruption, est également confronté à la criminalit­é et l'insécurité, notamment dans l'est, et a été contraint de fermer de nombreuses exploitati­ons minières pour freiner les activités illégales.

 ?? ?? Exploitati­on minière en Afrique du sud
Exploitati­on minière en Afrique du sud
 ?? ?? L'activité minière a un impact considérab­le sur l'environnem­ent
L'activité minière a un impact considérab­le sur l'environnem­ent

Newspapers in French

Newspapers from Germany