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Somalie : 39 candidats pour un pays en crise

Dimanche, les parlementa­ires doivent choisir le chef de l'Etat. Celui-ci doit devra face à un pays instable. Le mode du scrutin reste contesté.

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Une élection, 39 candidats et un pays en crise… La Somalie organise dimanche son scrutin présidenti­el. Ce sont les parlementa­ires qui vont élire le chef de l’Etat, alors que le pays fait face à une crise politique depuis plus d’un an. C’est justement le président sortant, candidat à sa propre succession Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, qui est au coeur de cette crise politique.

Son mandat était arrivé à terme en février 2021. La prolongati­on de deux ans de celui-ci par les députés en avril 2021 avait déclenché des combats à Mogadiscio.

Trois décennies d’instabilit­é

Mais pour tenter de mettre fin à 30 ans d’instabilit­é, il y a aussi une femme candidate, l'ancienne ministre des Affaires étrangères et vice-Première ministre Fawzia Yusuf Adan.

Elle fait savoir que "Notre pays a besoin d'une paix durable, d'une justice pour tous, d'améliorati­ons économique­s et nous devons veiller à ce que les bonnes personnes femmes et hommes - soient placées aux bons postes".

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Deux anciens présidents, Hassan Cheikh Mohamoud (2012-2017) et Sharif Cheikh Ahmed (2009-2012), ainsi que l’ancien Premier ministre Hassan Ali Khaire sont aussi en lice dans ce scrutin organisé sous haute sécurité dans un hangar de l'aéroport de la capitale Mogadiscio.

Le rôle prépondéra­nt des clans

Une élection dans laquelle compteront une fois de plus les clans et sous-clans. Ce sont eux qui choisissen­t les législateu­rs, 329 en tout, qui vont élire le président.

Ayanle Abdirahman, acteur de la société civile, pense que"Cette sélection indirecte n'est pas un tournant pour la Somalie car seuls 329 membres du Parlement triés sur le volet décident de l'avenir des citoyens ordinaires de ce pays. Il faut que les population­s choisissen­t leurs futurs dirigeants démocratiq­uement, ou par le biais d'une élection : "un homme, une voix".

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La Somalie n'a pas tenu d'élection selon le principe d'"une personne, une voix" depuis 1969, année où le dictateur Siad Barré a pris le pouvoir par la force. Celui-ci a été chassé en 1991.

Mogadiscio n’a plus depuis lors un gouverneme­nt fort et fonctionne­l. En outre, le groupe islamiste al-Shabab lutte pour renverser le gouverneme­nt soutenu par la communauté internatio­nale.

 ?? ?? Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, brigue sa réélection
Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, brigue sa réélection
 ?? ?? Des Somaliens ayant fui les régions frappées par la sécheresse arrivent dans un camp de fortune en périphérie de la capitale Mogadiscio
Des Somaliens ayant fui les régions frappées par la sécheresse arrivent dans un camp de fortune en périphérie de la capitale Mogadiscio

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