Deutsche Welle (French Edition)

Mali : une initiative appelle à la levée de l'embargo

Le mouvement "Sauvons le Mali Do kèra" exige le retour à l'ordre constituti­onnel et la levée de l'embargo de la Cédéao en vigueur depuis le début de l'année.

-

Mardi (10.05), quelques centaines de personnes habillés de t-shirts blancs ont manifesté à Bamako pour demander aux autorités militaires "d'alléger la souࢃrance des population­s à travers la crise que traverse le pays".

A leur tête, Mamedy Dioula Dramé, un leader associatif très engagé au sein de la société civile malienne. Au micro de Mahamadou Kane, le porteparol­e du mouvement "Sauvons le Mali Do Kèra" explique les raisons de cet appel.

Mamedy Dioula Dramé : Le mouvement est composé de personnes physiques et de personnes morales. En son sein, il y a des gens qui sont venus volontaire­ment et individuel­lement. Il y a des associatio­ns. Il y a même des partis politiques.

DW :Idéalement, pour vous, quel est le délai qui vous donneriez aux autorités de la transition pour rendre le pouvoir aux civils ?

Mamedy Dioula Dramé :Nous, nous voulons un cap. Ils ont déjà commencé quelque chose, mais qu'eux ne pourront jamais terminer. Une transition, c'est un passage. Une transition, c'est une période ou on pose juste les jalons. Dans notre logique, nous ne sommes pas dans les histoires de délais, mais nous voulons qu'il y ait une orientatio­n, un cadre.

DW :Vous semblez être un peu pessimiste, notamment quand vous parlez de la suspension de la Constituti­on. Est-ce que finalement pour vous, l'horizon n'est pas bouché pour la tenue des élections ?

Mamedy Dioula Dramé :L'horizon ne peut pas être bouché. On est obligé de revenir à ça. Tôt ou tard, on est obligé de revenir à ça.

DW :Dans combien de temps ? Mamedy Dioula Dramé :Pour moi, comme je vous l'ai dit, le temps m'importe peu en réalité. Eux, ils avaient fixé 18 mois. Les 18 premiers mois, on a accompagné la transition. Pendant les neuf premiers mois, on a été là parce que le coup d'État est consommé. Donc il fallait être là pour, ensemble, sortir le pays du trou.

Il y a eu un deuxième coup d'Etat. Et toujours, ce sont ces mêmes responsabl­es qui viennent nous dire 'nous allons respecter le délai'. Mais à l'approche du délai, ils nous disent autre chose.

DW :Vous parlez de la levée de l'embargo... Il y a la désignatio­n d'un facilitate­ur, notamment le président Faure Gnassingbé. Comment vous l'accueillez ? Est-ce que vous êtes optimiste ?

Mamedy Dioula Dramé :Si Faure avait été désigné avant que nous fixions le cap de manifester, on aurait annulé notre manifestat­ion parce que la désignatio­n de Faure nous a confortés dans notre position.

Comme quoi l'Etat lui-même cherche aujourd'hui à faire en sorte que cet embargo puisse être levé.Donc nous accueillon­s la désignatio­n de cette démarche favorablem­ent et nous pensons qu'elle est vraiment à saluer, à accompagne­r.

 ?? ?? Des centaines de manifestan­ts pour réclamer la levée de l'embargo
Des centaines de manifestan­ts pour réclamer la levée de l'embargo

Newspapers in French

Newspapers from Germany