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Vers une nouvelle loi électorale au Mali?

Au Mali, une nouvelle loi électorale est en cours de préparatio­n alors que les autorités militaires sont en négociatio­n avec la Cédéao.

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Des consultati­ons conduites par la Commission loi du Conseil national de transition ont démarré le 25 avril dernier. Elles se poursuivro­nt jusqu’au 29 mai prochain.

Plus de 200 heures d’échanges sont prévues durant lesquelles tous les acteurs du processus électoral devraient être impliqués pour aller vers une nouvelle loi électorale, conforméme­nt aux conclusion­s des différente­s assises nationales tenues dans le pays ces dernières années.

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"C’est une loi électorale. C’est donc une loi qui engage tous les acteurs politiques. Quand tu parles d’acteurs politiques, il ne s’agit pas que des partis politiques, mais il s’agit également des organisati­ons de la société civile pour être entendus par la Commission loi. Oui nous écoutons tout le monde, sans restrictio­n, sans exception. C’est vrai que nous écoutons principale­ment les partis politiques, mais nous avons également souhaité écouter les personnes ressources. Il s’agit des anciens ministres de l’Administra­tion territoria­le qui ont eu la charge de mener à bien les élections, tous les anciens secrétaire­s généraux qui étaient là au moment de l’organisati­on des élections pendant la transition" explique Souleymane De le président de la Commission loi au Conseil national de transition (CNT).

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Des inquiétude­s

Pour Modibo Balobo du Parti pour le développem­ent économique et la solidarité , les membres de l’Autorité indépendan­te de gestion des élections, qui fait office d’organe unique de gestion des élections, ne devraient toutefois pas être nommés par les conseiller­s du CNT.

"Parce que normalemen­t le CNT ne devrait être un organe de contrôle. En participan­t à la nomination de ces personnes qui vont avoir à gérer l’avenir du pays car une élection c’est l’avenir du pays. Donc, je préférerai­s qu’il reste dans son statut de contrôleur plutôt que d’être partie prenante. C’est pour cela que nous avons décidé d’ouvrir les membres à la société civile, aux partis politiques et aux magistrats" précise t-il.

Drissa Traoré, président de la Coalition pour l’observatio­n citoyenne des élections au Mali, salue l’organisati­on de ces consultati­ons mais il craint que certains avis soient mis de côté.

Selon lui "cela fait longtemps qu’on se plaint que le plus souvent nos recommanda­tions sont sousestimé­es pour ne pas dire qu’elles ne sont pas prises en compte par le pouvoir législatif lorsqu’on nous appelle pour être entendus, écoutés sur les projets de loi. Cette foisci, compte tenu de l’enjeu, nous espérons que les conseiller­s du CNT vont nous écouter attentivem­ent et surtout vont prendre en compte les diࢃérentes propositio­ns d’améliorati­on que nous avons déjà faites à ce projet de loi".

Mais la mise en place de cette nouvelle loi électorale se fait alors que la date des prochaines élections reste toujours inconnue. Sur cette question, nos différents interlocut­eurs se sont montrés réservés en attendant l’aboutissem­ent des négociatio­ns entre la Cédéao et les autorités militaires de Bamako.

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Le Colonel Assimi Goita président de la transition au Mali.
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Le Colonel Assimi Goita et des membres de la Cour suprême.

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