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Toujours pas de nouvelles des mineurs de Perkoa

Au Burkina, cela fait presque un mois que les familles des mineurs coincés à plusieurs centaines de mètres sous terre attendent des nouvelles.

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C'est une journée qu'il n'est pas près d'oublier. Le 16 avril, Mathieu Bationo travaille à 400 mètres de profondeur, au volant d'une pelleteuse de 700 tonnes quand celle-ci est emportée par une impression­nante quantité d'eau qui déboule brusquemen­t dans la mine : "J'ai tout vu", raconte-t-il."Parce que moi-même je ne pouvais même pas passer. Il a fallu que je sorte par les issues de secours pour pouvoir remonter."

Depuis, le mineur attend désespérém­ent des nouvelles de ses collègues : six Burkinabè, un Zambien et un Tanzanien, bloqués à plus de 500 mètres de profondeur. Et comme les secouriste­s, il espère qu'ils ont pu atteindre l'un des deux refuges, conçus pour le cas où les mineurs sont pris au piège et qui comporte notamment de quoi se ravitaille­r. Pour un temps seulement.

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Enquête ouverte

Or, près d'un mois après la catastroph­e et malgré les efforts des secouriste­s, l'opération de pompage de l'eau n'a toujours pas permis d'atteindre ces refuges.

Ditil Moussa Palenfo, directeur national de Nantou Mining, l'entité de la compagnie canadienne Trevali Mining qui exploite la mine de Perkoa : "Vu que nous sommes face à une situation qui était totalement imprévisib­le, la quantité d'eau excédait la capacité des pompes que nous avions."

De son côté, le gouverneme­nt burkinabè a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "situer toutes les responsabi­lités". Il a notamment relevé que, quelques jours avant la catastroph­e, il y a eu "des dynamitage­s sur la mine à ciel ouvert qui ont fragilisé la galerie et favorisé cette inondation". Des mesures ont également été prises pour empêcher les responsabl­es de la mine de quitter le territoire durant l'enquête.

Désespoir des proches

En attendant, Mélène Bazié, l'épouse de l'un des mineurs pris au piège, enceinte de huit mois, reste postée à l'entrée de la mine : "Je suis assise ici depuis 26 jours, chaque jour, du matin au soir. Nous sommes dévastées, personne ne nous donne de réponses concrètes. Chaque jour, nous espérons de bonnes nouvelles. C'est pour cela que nous venons ici chaque matin."

Les familles des mineurs ont porté plainte contre X pour tentative d'homicide involontai­re, mise en danger de la vie d'autrui et non-assistance à personne en danger.

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Une mine de granit à Ouagadougo­u
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Lionel Bilgo, porte-parole du gouverneme­nt, s'est rendu debut mai sur le site de la mine de Perkoa.

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