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Flora-Ange, entraîneus­e impression­nante

Âgée de 35 ans, Flora-Ange est une entraîneus­e de football à la carrière sportive assez particuliè­re.

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"Seigneur, je suis là pour te conࢆer ma journée, pour te conࢆer ma séance d’entraîneme­nt.Je ne cesserai jamais de te dire merci Seigneur. Merci pour ta grâce, merci pour tout ce que tu fais pour moi. Fais en sorte que ma séance se passe bien. En ton saint nom j’ai prié. Amen",dit Flora-Ange avant de commencer sa journée.

C'est à Abobo, au quartier Sogéphia, que nous retrouvons Flora-Ange Asté. La jeune dame est grande et présente un style plutôt masculin. Elle a décidé d'être entraîneus­e de football. Ce matin, elle a un entraîneme­nt avec son club de stage.

"Aujourd’hui, on est bleu. Donc je porte les chaussures qui vont avec. Comme tous les lundis hein à Sol FC on nous donne des tenues d’entraîneme­nt et chaque jour a sa tenue. Donc aujourd’hui c’est la couleur bleue. Voilà !!! Eeeehhh !! J’ai oublié mon siࢅet. Je porte ma montre. 7H14. C’est bon",explique Flora-Ange.

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Flora-Ange partage sa passion avec sa famille. Chaque jour avant de quitter la maison, la jeune stagiaire demande la bénédictio­n de sa mère qui est son premier soutien.

"Tu mets un enfant au monde, une fois qu’il choisit ce qu’il veut faire, il faut pouvoir le soutenir pour qu’il puisse avancer."

Un parcours profession­nel

Après une licence D d’entraîneus­e obtenue à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports d'Abidjan, Flora-Ange a d’abord pratiqué le taekwondo avant de devenir footballeu­se.

"Je n’ai pas commencé en tant que footballeu­se. J’étais d’abord taekwondo in. J’ai la ceinture noire. Et j’ai été même dans l’équipe nationale da taekwondo, vice-championne d’Afrique. Donc c’est comme ça qu’un jour, j’étais en train de courir avec mes frères au terrain de la Sogéphia et un tonton m’a approchée et il m’a dit : ah ma ࢆlle tu joues bien hein. Tu n’aimerais pas essayer un peu quelque part ? Je lui aie dit oui papa. C’est comme ça il m’a prise par la main chez monsieur Kouassi François l’ex-président de la Juventus FC de Yopougon. C’est ainsi que ce monsieur m’a envoyée dans son club. Et au premier match en même temps ils m’ont appréciée. C’est comme ça que je suis restée à la Juventus FC jusqu’à ce jour’’,expliqueFl­ora-Ange.

Depuis quelque temps, FloraAnge est en stage à Sol FC d’Abobo, un club de ligue1 ivoirienne afin de valider son master en sport option football.

Pour ses séances d’entraîneme­nt, l’équipe de Flora-Ange se retrouve presque chaque jour au complexe sportif de la commune située à quelques minutes de chez elle.

Flora-Ange est la seule femme du groupe mais malgré les critiques elle fonce tout droit vers ses objectifs.

"Là où les hommes doivent se trouver si les femmes s’y trouvent, je pense qu’il y a toujours polémique. Et ça n’a pas été facile jusqu’à ce que je sois en sélection et qu’on me voit à la télévision, ils ont commencé à comprendre et croire que c’est du sérieux. Mais il y a toujours de la mauvaise langue quelque part. Tout le monde ne peut pas t’aimer. Il y a toujours des critiques. Bon le style. On peut jouer au football et puis s’habiller en femme. Pour

quoi on s’habille en garçon. Voilà bon !!! Au sport il faut être mentalemen­t. Donc comme je sais ce que je veux, je connais mes objectifs donc je pense que ces critiquesl­à ne m’atteignent pas. ….Hummm là on est arrivé au complexe sportif d’Abobo."

Une entraîneus­e pour une équipe masculine

La formation à laquelle appartient Flora-Ange ne dispose pas d’équipe féminine pour l’instant. C’est pourquoi la stagiaire dirige des hommes avec qui elle se sent bien.

"L’an dernier, j’ai fait mon stage à la Juventus mais je voulais plus apprendre et aller voir chez les hommes comment ça se passe. Est-ce que c’est la même chose, pour pouvoir essayer de faire la diࢃérence. C’est en ce sens-là que je suis venue. Mais il faut dire qu’avec les hommes, ça va plus vite, c’est plus dynamique, c’est plus rapide, c’est instantané."

Pour le moment Flora-Ange est la seule femme entraîneus­e stagiaire de football en Côte d’Ivoire.

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Firmin Koffi est le superviseu­r de Flora-Ange et entraîneur de Sol FC d’Abobo. Il est fier d’accueillir la jeune stagiaire dans son staff.

"J’ai trouvé quelqu’un qui est sympa. Quelque automatiqu­ement qui veut apprendre, connaitre véritablem­ent le milieu. Quelqu’un qui aime la chose. Voilà je la découvre, elle est assidue. Elle est à l’écoute. Quand elle ne comprend pas quelque chose elle demande. Voilà ! Ça ne me gêne pas qu’elle soit avec moi. Souvent ce sont les hommes qu’on accueille ici. Aujourd’hui c’est une dame qui est avec moi c’est tout un honneur pour moi de l’accueillir."

Flora-Ange nous raconte comment elle est arrivée dans ce club et l’ambiance qui prévaut entre elle et les garçons de l’équipe.

"Tous les coachs, tous les joueurs m’ont adoptée. Et quand je ne suis pas là, les gens vont m’appeler. Allo coach tu es où ? Franchemen­t

ça me va droit au coeur.’"

Le rêve de cette stagiaire entraîneus­e est de remporter des trophées pour son pays en tant que coach d’une équipe. FloraAnge suit les traces de Clémentine Touré, l’actuelle sélectionn­euse de l’équipe féminine de football de Côte d’Ivoire. Sa déterminat­ion la conduira sans doute au succès.

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Du coup, tu es obligé de faire à peu-près quatre à cinq plats pour permettre aux gens de venir déguster les plats de mager très bien et de se rassasier. Ce gâteau que je suis en train de confection­ner est un gâteau d'anniversai­re, j'ai une cliente qui a commandé ça. Elle était venue me demander si je peux lui faire un gâteau, je lui ai dit oui que c'est possible. Certaines personnes m'appellent de Bignona, de partout pour faire des commandes. Donc je peux dire voilà je peux dire qu'aujourd'hui ce métier m'a permis de nouer des relations avec les gens qui sont autour de moi, de Ziguinchor à Bignona. Le prix du gâteau dépend du client, le client peut commander un gâteau de 10 000f, d'autres peuvent commander des gâteaux de 12 000f. Le gâteau que je suis en train de faire actuelleme­nt coûte 10 000f seulement.''

Bonne tâches distributi­on des

Pour une meilleure organisati­on du travail au sein du petit fast-food, le groupe s'est partagé les tâches, indique Mamady Faty.

''On a décidé de se partager les tâches en laissant les femmes s'occuper de la cuisine et nous les hommes on s'occupe de la pâtisserie et des gâteaux. Si on a des commandes de croquettes ou de bonbons, c'est nous qui nous occupons de ça. C'est comme ça on travaille ici''.

Faty souligne aussi que l'une de leur satisfacti­on c'est le fait qu'aujourd'hui des jeunes qui veulent suivre leur exemple viennent y faire des stages :

''Oui, notre restaurant a créé quatre emplois,... nous voulons créer beaucoup d'autres emplois parce qu'il y a tellement de demandes ici et on ne peut pas satisfaire tout le monde. Et notre objectif c'est d'embaucher 10 ou 15 personnes. Donc si aujourd'hui, nous sommes quatre ici, notre objectif ce n'est pas de se limiter à ces quatre personnes là. À long terme, on voulait s'élargir un tout petit peu et d'amener d'autres personnes parce qu'il y a tellement de demandes, il y a tellement de personnes qui viennent ici pour dire je veux un stage ou du travail''.

Catherine Diémé, l'une des deux cuisinière­s explique ici au détail les différents mets qu'elle et sa complice confection­nent dans la cuisine.

''Pour le dîner, on prépare du cous-cous au poulet, des spaghettis boloniaise­s, des frittes, des poissons braisés, des fatayas, des hamburgers-poulets et chawarmas et pleins d'autres plats''.

Son amie Diénaba mentionne que grâce aux activités qu'elle mène au niveau de ce fast-food, elle parvient à assurer les petits besoins à la maison.

''Depuis qu'on est ici, moi je suis très contente parce que quand tu es à la maison à ne rien faire, tu ne travailles pas... mais depuis que je suis là je parviens à acheter tous mes besoins moi avec mon ࢆls et ma maman. Donc je ne me plains pas tout parce que je parviens à gagner ma vie par moi-même. Un jour, on espère gagner beaucoup de millions ici et on va se battre pour ça''.

L'expérience réussie de ce petit groupe commence à inspirer d'autres jeunes de la périphérie de Ziguinchor en quête d'emplois. De petits fastfoods ou restaurant­s classiques, tenus par des jeunes commencent à voir le jour dans ces quartiers.

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Ange Flora Asté Chiep à Abidjan

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