Deutsche Welle (French Edition)
Manifestations inédites en Chine
Les Chinois sont exaspérés par les restrictions sanitaires contre la Covid-19. Ils réclament plus de libertés. Les autorités ont assuré que le "combat contre la Covid-19 serait une réussite".
Des centaines de manifestants ont affronté dimanche (27.11) la police dans plusieurs villes de Chine : Pékin, Shanghai, Canton et Wuhan, notamment. Les forces de l’ordre ont été prises au dépourvu par l’importance de la mobilisation.
C'est l'incendie mortel survenu à Urumqi, capitale de la province du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays, qui a suscité le mécontentement.
Au cours d’un point de presse organisé ce lundi matin, le porteparole du ministère des Affaires étrangères chinois, Zhao Lijian, a tenu à rassurer ses compatriotes.
"Nous pensons qu'avec la direction du Parti communiste chinois, la coopération et le soutien de tous les Chinois, notre lutte contre la Covid-19 sera couronnée de succès", a-t-il déclaré.
Plus de démocratie
Les manifestants exigent également l’ouverture de l’espace politique et des libertés publiques.
Certains réclament le départ du président Xi Jinping. Celui-ci a été reconduit à la tête de son pays en octobre dernier pour un troisième mandat à la tête du pays.
La police a procédé à l'arrestation de plusieurs manifestants. Un journaliste de la BBC en Chine, qui couvrait à Shanghai la manifestation, a été lui aussi arrêté. Il aurait été passé à tabac. Londres demande à Pékin de respecter la liberté de la presse.
Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Zhao Lijian, "la Chine invite toujours les journalistes étrangers à mener des activités de reportage en Chine conformément aux lois et réglementations en vigueur, et nous avons beaucoup fait pour faciliter leurs reportages. En attendant, lorsqu'ils mènent des activités de reportage en Chine, les journalistes étrangers doivent suivre les lois et réglementations chinoises."
Assouplissement
Une forte présence policière est observée dans les rues des villes touchées par les manifestations. Pour tenter de contenir la colère des populations, le gouvernement a décidé d'assouplir les mesures contre la Covid-19 à Pékin, la capitale de quatre millions d'habitants.
Les habitants pourront dès mardi se déplacer en bus pour faire leurs courses et les livraisons de colis pourront reprendre. Des commerces de zones à "faible risque" peuvent également demander à reprendre partiellement leurs activités.
Les mots de Frank-Walter Steinmeier
Le président fédéral allemand, Frank-Walter Steinmeier, a accordé une interview à DWTV. Dans cet entretien, le chef de l’Etat fait part de sa compréhension pour les mouvements de protestation, en Chine : "Nous nous souvenons tous de notre propre combat contre le coronavirus, contre la pandémie, et nous avons encore en mémoire à quel point cela a pesé sur beaucoup de personnes en Allemagne, déclare le président allemand dans cet entretien. Nous ne pouvons qu'imaginer l'ampleur du fardeau pour les habitants de la Chine, où les mesures sont beaucoup plus strictes, beaucoup plus durables et continuent jusqu'à aujourd'hui. Et c'est pourquoi je comprends que les gens manifestent leur impatience et se plaignent dans les rues. En tant que démocrate, je ne peux que rappeler que la liberté d'expression est un bien important. Ce que nous voyons nous laissent espérer que les autorités publiques chinoises respectent ce droit à la liberté d'expression, la liberté de manifester. Et bien sûr, j'espère que les manifestations resteront paciࢆques."
de l'Égypte, du Soudan et de l'Angola, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).
Les forces armées algériennes sont presque entièrement équipées d'armes et de systèmes militaires de fabrication russe. Dans le cadre du dernier accord, conclu en 2021, l'Algérie devrait acheter pour 7 milliards de dollars d'équipements de défense russes.
La Russie, principal fournisseur d'armes de l'Afrique
Une grande partie de l'équipement militaire en Afrique est fourni par la Russie. Non seulement Moscou a des liens historiques forts depuis qu'elle a armé les nations africaines pendant leurs luttes de libération dans les années 1950 et 1960, mais les accords d'armes russes s'accompagnent également de moins d'exigences politiques.
Par exemple, lorsque les États-Unis, invoquant des préoccupations en matière de droits de l'homme, se sont retirés d'un accord de 2014 pour fournir au Nigéria des hélicoptères d'attaque, le pays s'est tourné vers la Russie, tout comme l'Égypte lorsque les États-Unis ont coupé les livraisons d'armes après le coup d'État de 2013.
Les exportations actuelles de la Russie vers l'Afrique comprennent des armes majeures telles que des chars, des navires de guerre, des avions de combat et des hélicoptères, et des armes légères telles que des pistolets et des fusils d'assaut, selon un article récent sur l'effet de la guerre d'Ukraine sur les armements de l'Afrique par l'analyste de la défense Moses B. Khanyile, directeur du Centre d'études militaires de l'Université de Stellenbosch en Afrique du Sud.
Des obstacles
Selon des experts, la dépendance de l'Algérie et d'autres pays africains aux armements russes met désormais leurs systèmes de défense en danger.
Les industries de défense russes peinent déjà pour reconstituer les propres stocks d'armes du pays, épuisés par la guerre en Ukraine. De plus, l'accès du pays aux composants utilisés dans ses systèmes d'armes est limité par des sanctions.
Cela signifie qu'ils pourraient ne pas être en mesure de répondre aux commandes existantes, a déclaré Moses Khanyile à DW.
Ensuite, il y a les problèmes d'entretien et de réparation. "Vous avez tout un tas de pays africains comme l'Algérie qui dépendent uniquement ou principalement de la Russie pour leurs moyens militaires", explique Moses Khanyile. Selon lui, "ceux-ci doivent être entretenus et réparés ou remplacés si quelque chose ne va pas ; ils ont besoin de pièces de rechange pour eux."
Mais les contrôles à l'exportation restreignent la disponibilité des pièces : la suspension de la Russie des systèmes financiers mondiaux rend également "très difficile" pour les clients africains de recevoir et de payer de tels services depuis Moscou.
Une analyse des exportations d'armes de la Russie à la suite de la guerre en Ukraine par Foreign Policy, un magazine américain, est parvenue à une conclusion similaire, affirmant qu'elle s'attendait à "des ralentissements significatifs des livraisons d'armes du Kremlin à l'Afrique" et que les sanctions avaient "déjà érodé la capacité du Kremlin à réapprovisionner des pièces complexes."
Il y a aussi la menace de sanctions américaines contre les pays qui achètent des armes russes. Par exemple, le sénateur Marco Rubio a appelé à des sanctions contre l'Algérie en septembre en vertu de la loi Countering America's Adversaries Through Sanctions, car "l'afflux d'argent" provenant de son accord sur les armes "alimenterait davantage la machine de guerre russe en Ukraine".
Des combattants secrets à louer
Le deuxième pilier de la diplomatie de défense de la Russie est la fourniture de sous-traitants militaires privés, souvent à des pays qui comptent parmi les États les plus fragiles d'Afrique. Par exemple, des mercenaires du groupe Wagner, une société militaire privée russe financée par un oligarque proche du président russe Vladimir Poutine, sont apparus pour la première fois en Libye en 2015, suivis du Soudan en 2016 et de la République centrafricaine en 2018.
En RCA, les mercenaires ont d'abord agi en tant que formateurs, puis ont étendu leur influence à la politique, au renseignement et aux ressources. En échange du soutien au régime du président Faustin-Archange Touadera, les sociétés minières russes ont obtenu des concessions d'extraction d'or et de diamants ainsi que des droits forestiers.
Wagner a également été actif au Tchad, au Nigeria, en RD Congo, au Soudan du Sud, au Mozambique, au Zimbabwe, au Botswana et à Madagascar, selon le Center for Strategic and International Studies, un groupe de réflexion américain.
Plus récemment, environ 1 000 mercenaires de Wagner ont opéré aux côtés des forces nationales au Mali pour un coût qui s'éléverait à plus de 10 millions de dollars par mois.
Un business lucratif
Compte tenu de la nature rentable de ces transactions, Ovigwe Eguegu, analyste politique au cabinet de conseil international Development Reimagined, les entrepreneurs militaires privés ayant un intérêt direct dans ces pays africains, ne retireront pas de sitôt.
Ovigwe Eguegu, qui vient de publier un article explorant la diplomatie militaire privée de la Russie en Afrique, affirme que le danger pour les nations africaines est que, depuis le début de la guerre avec l'Ukraine en février, le partenariat avec la Russie a un "coût diplomatique élevé".
"Si un pays africain choisit la Russie comme partenaire de sécurité préféré, il n'est plus considéré comme un partenaire approprié par les pays occidentaux", précise-t-il.
Indépendamment de la guerre en Ukraine, Ovigwe Eguegu pense que la Russie continuera d'assurer la "sécurité de certains régimes sur le continent africain, car c'est dans l'intérêt stratégique du Kremlin. Mais, même si la Russie devait maintenir ces engagements en matière de sécurité malgré ses défis militaires chez elle, cela n'apporterait que peu d'avantages à long terme."
"La Russie n'apporte pas de solution globale aux problèmes de sécurité africains", selon l'analyste. "Ce qu'elle fait, c'est donner accès à des armes et à une formation (..) pour les troupes. Il y a peu ou pas d'efforts sur la réforme du secteur de la sécurité ou la consolidation de la paix", conlut-il.