Deutsche Welle (French Edition)

L’Allemagne veut faciliter la naturalisa­tion d’étrangers

Le délai d’attente passerait ainsi à cinq ans. Mais la réforme va devoir affronter de nombreuses opposition­s, y compris au sein de la coalition au pouvoir.

-

La ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, a consigné dans un document de 39 pages les grandes lignes de la réforme de la naturalisa­tion qui prévoit avant tout de réduire la durée avant d’obtenir la citoyennet­é allemande.

Jusqu’ici, tout étranger doit avoir résidé en Allemagne pendant huit ans avant de pouvoir réclamer l’obtention de la nationalit­é.

Si la réforme passe, ce délai sera réduit à cinq ans, voire trois ans si le candidat est bien intégré, notamment grâce à ses bons résultats à l’école, dans son travail, ou encore à un engagement bénévole.

Pour les personnes âgées de 67 ans et plus, le test formel de langue et le test de connaissan­ces sur l'Allemagne devraient être supprimés. Berlin veut également faciliter la détention de la double nationalit­é.

En outre, les enfants nés en Allemagne de parents étrangers deviendron­t Allemands si leur père ou leur mère réside légalement en République fédérale depuis au moins cinq ans, au lieu de huit ans auparavant.

Au sein de la communauté turque, fortement représenté­e en Allemagne, on salue cette réforme.

"Ce n'est pas le moment"

Mais au sein de la classe politique, la réforme est plus mal accueillie, y compris au sein de la coalition au pouvoir.

Le secrétaire général du parti libéral FDP, Bijan Djir-Sarai, a déclaré lundi (28 novembre) que ce n’est pas le moment pour un assoupliss­ement de la naturalisa­tion des étrangers. Celuici s’oppose ainsi à ce qu’il considère comme une” dévalorisa­tion” de la citoyennet­é allemande.

Le chef du parti conservate­ur d’opposition CDU, Friedrich Merz, s’est prononcé contre la double nationalit­é et l’intégratio­n dans le système social. Quant à Martin Huber, le secrétaire général de la CSU, allié historique de la CDU, il a reproché à la coalition de nuire à la confiance dans la politique.

La ministre de l'Intérieur Nancy Faeser a déclaré que la réforme était attendue depuis longtemps et qu'elle représenta­it "une grande chance de renforcer notre cohésion sociale".

Mercredi, le cabinet va discuter des nouvelles règles de naturalisa­tion. Le projet doit ensuite être présenté au Parlement.

Des millions de personnes sans la nationalit­é allemande

Selon l’Office fédéral des statistiqu­es, près de onze millions de personnes vivent en Allemagne sans en détenir la nationalit­é. Plus de la moitié d’entre eux sont en Allemagne depuis au moins dix ans.

Ce n’est qu’en 1999 que le droit du sol a été introduit en partie dans le code de la nationalit­é en Allemagne. Auparavant, l'ancien code datant de 1913 était fondé uniquement sur le droit du sang.

Dès sa formation, fin 2021, la coalition au pouvoir avait fait part de son intention de moderniser le droit à la citoyennet­é allemande. Les réformes annoncées étaient en effet présentes dans le contrat de coalition signés entre les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux.

Confrontée à une pénurie de main-d’oeuvre et au vieillisse­ment de sa population, la première économie du continent européen veut ainsi attirer les travailleu­rs étrangers indispensa­bles à son économie, en réduisant les obstacles bureaucrat­iques.

 ?? ?? Un habitant sur huit en Allemagne n’en détient pas la nationalit­é
Un habitant sur huit en Allemagne n’en détient pas la nationalit­é
 ?? ?? Nancy Faeser défend la réforme sur la naturalisa­tion des étrangers
Nancy Faeser défend la réforme sur la naturalisa­tion des étrangers

Newspapers in French

Newspapers from Germany