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Dans le parc des Virunga les raisons de la déforestat­ion

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Ce mardi (15.05) s’est tenu le Sommet sur les modes de cuisson propres en Afrique, organisé par l'Agence internatio­nale de l'énergie à Paris.

Ce sujet concerne la santé des femmes qui, en général, sont celles qui vont chercher et transporte­nt le bois. Il concerne aussi le climat, car le bois, utilisé pour faire la cuisine, est une source de pollution et de déforestat­ion.

Le parc national des Virunga, situé dans la province du NordKivu, dans l’est de la République démocratiq­ue du Congo, fait ainsi face à un déboisemen­t sans précédent, lié au fait que les population­s riveraines viennent y chercher du bois de chau e. Une déforestat­ion qui est aussi liée à l'activisme des groupes armés dans la région

C’est le constat dressé par l'Institut congolais pour la conservati­on de la nature. Celui-ci af rme n'avoir plus le contrôle intégral de ce patrimoine mondial de l'Unesco.

Tra c de bois précieux et besoins de la population

Une partie du déboisemen­t dans le parc national de Virunga est d’abord l'oeuvre des population­s riveraines, constate Victor Materanya, un activiste environnem­ental. Pour lui, "cette déforestat­ion est principale­ment faite par les population­s qui vont chercher des planches pour se construire des maisons, d'autres cherchent à avoir l'énergie de cuisson, et recourent également à la déforestat­ion pour avoir les bois de feu et du charbon de bois".

Mais la plus grande partie du déboisemen­t est la conséquenc­e de la présence des groupes armés qui trouvent refuge dans le parc de Virunga et vivent du tra c de bois précieux.

Le défenseur de la nature, l’avocat maître Olivier Ndoole, estime que "la déforestat­ion pro te beaucoup plus aux groupes armés, parce que dans le parc on retrouve les FDLR, les Wazalendo et les M23. Ils en pro tent pour des tra cs illicites."

Olivier Ndoole réclame aussi l'ouverture d’enquêtes contre les personnes impliquées dans la destructio­n du parc des Virunga. Pour lui, "le gouverneme­nt congolais doit utiliser toutes les institutio­ns présentes pour mettre hors d'état de nuire ces groupes armés. Il y a des mécanismes qui ont été mis en place, par exemple la Cour pénale internatio­nale, où des procès se tiennent contre des criminels, mais dont on oublie l'aspect de la déforestat­ion qui a dévoré le parc national des Virunga".

Manque de moyens pour contrôler le parc

L'Institut congolais pour la conservati­on de la nature, dont Bienvenue Bwende est le porteparol­e au Nord-Kivu, avoue ne pas avoir les moyens en hommes et en matériel pour contrôler le parc.

"Le contrôle de l'ensemble du parc devient de plus en plus dif cile avec la situation sécuritair­e actuelle, explique Bienvenue Bwende. Il y a des zones auxquelles nous n'avons pas accès parce qu'elles sont soit occupées par les rebelles, soit elles sont dans des zones opérationn­elles. Mais nous maintenons notre travail malgré les dif cultés. A chaque fois que les conditions le permettent, nous essayons de maintenir la surveillan­ce des espèces, bien évidemment dans des zones auxquelles nous avons accès."

En plus des conséquenc­es sur le climat, la déforestat­ion du parc des Virunga a occasionné une forte diminution des population­s de certaines espèces animales protégées.

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