Aristide Spies, troisième mondial
Le jeune trentenaire belge travaille à la Cave des sommeliers à Steinfort
Aristide Spies: J'ai commencé une initiation à la dégustation dès l'âge de 13 ans. J'ai découvert un univers qui
Concours du meilleur sommelier du monde 2013
Tout juste rentré de Tokyo avec une belle médaille de bronze, Aristide Spies savoure davantage le vin que sa victoire, en vrai passionné. Ce jeune maître-sommelier talentueux poursuit son chemin avec le Concours du meilleur sommelier d'Europe dans le viseur et la préparation d'un master en sommellerie à Londres. Il est le plus jeune du trio gagnant du Concours du meilleur sommelier du monde. Un titre prestigieux qu'il accueille d'un sourire bienveillant. Nous avons rencontré ce passionné hors norme dans sa cave de Steinfort, où il est associé avec Pierre Viccini et son ami, complice et «coach» Pascal Carré, rencontré aux «Forges du Pont d'Oye», table belge réputée où Pascal Carré (Meilleur sommelier de Belgique en 1992, entre autres distinctions) était alors sommelier.
Quel a été votre parcours pour arriver, à 30 ans, à cette troisième place mondiale? m'a tout de suite attiré lors d'une visite de cave dans le bordelais, à Saint-Emilion, avec mes parents. Ils sont simples amateurs mais pas du métier ou passionnés de vins. C'était une visite touristique. Je suis tombé sous le charme du vin et de tout ce qui tourne autour, car c'est extrêmement riche! Il y a la beauté des paysages, la complexité de l'élaboration et l'histoire aussi bien sûr… Plus tard j'ai passé un an en Australie, l'année du bac, mais dans le cadre d'études classiques. A mon retour, j'avais choisi ma voie et je voulais travailler dans la sommellerie. J'ai pu rentrer à l'auberge «Les Forges du Pont D'Oye» à Habay. J'ai commencé en bas de l'échelle puis de fil en aiguille je suis devenu second de Pascal Carré. Pascal Carré: Je lui ai appris tout ce que je savais, et il a appris le reste! A.S.: Ensuite j'ai remporté la première place au Concours du meilleur sommelier de Belgique en 2007 et suis arrivé dans les dix finalistes du Championnat d'Europe 2008. Aujourd'hui j'ai achevé une formation (diplôme de niveau 4) à la London Wine & Spirit School et je C'est un vrai moteur! Cela permet d'apprendre, j'ai beaucoup appris pendant la préparation au Concours du meilleur sommelier du monde. Et là je me prépare au Concours du meilleur sommelier d'Europe qui a lieu dans six mois. C'est un nouveau challenge, car en Europe, il y a beaucoup de très bons sommeliers.
Comment s'est déroulé le Concours du Meilleur sommelier du monde à Tokyo? Il se déroule en trois parties: la partie théorique où l'on a des questions sur des vins du monde, des appellations, des cépages, mais aussi sur des alcools (spiritueux, liqueurs, apéritifs…), des thés, cafés, jus de fruits et eaux. Car un sommelier est censé s'occuper de tout ce qui est liquide dans un restaurant. Il y a aussi quelques points sur la viticulture et l'oenologie. Puis il y a la partie dégustation qui se passe toujours à l'aveugle. On a quatre minutes pour faire une description complète d'un vin, l'identifier, proposer des conseils de service (décanter ou non, température, etc.) et proposer un accord avec un plat. Puis la dernière partie concerne le service: on nous a demandé de servir un Saint Emilion Premier Grand Cru classé 1985 pour voir nos aptitudes à la décantation de vieilles bouteilles et la façon de le servir, car il y a un dépôt assez important.
Et ensuite, qui les boit? On ne sait pas! Une soixantaine ont été débouchées.
Qu'est-ce que ça va changer pour vous, cette troisième place? Concrètement, pas grand chose. Je suis bien ici, dans ma région, à la Cave des sommeliers. Nous développons une franchise, je travaille entre le magasin de Steinfort et celui de Habay en Belgique et nous continuons à animer des soirées oenologiques, ici ou ailleurs!
Propos recueillis par Anne Fourney