Promenade poétique
Les membres de la Section Arts et Lettres exposent
Au Mierscher Kulturhaus
et photographies se côtoient. On se rend compte que les oeuvres de Lucien Wercollier, de Bertrand Ney ou de Maggy Stein ne sont pas si éloignées les unes des autres. En effet, la matière est toujours sublimée et les formes pures et élancées semblent être des invitations à la caresse. On s'aperçoit également que Jean-Pierre Junius continue d'être un amoureux du détail, de la lente progression et du questionnement perpétuel. Ne faisant pas de différence entre le figuratif et l'abstrait, il travaille avec soin tel un poète qui assemble ses mots. Loin d'être des représentations d'une réalité, la plupart des tableaux de Roger Bertemes apparaissent comme des inspirations poétiques. C'est d'ailleurs ce que suggèrent souvent leurs titres, comme Ancrer la modestie, ou Parois bleues du jour. Ses oeuvres semblent en suspension dans l'espace alors que les blocs qui les composent devraient les alourdir. Avec lui, tous les contraires s'annulent ou s'assemblent.
Un rythme propre En poursuivant notre chemin, on croise un artiste qui ne laisse rien au hasard. Pour Nico Thurm, l'art et l'architecture forment une entité créatrice. Le registre des formes auxquelles il a recours dans l'ensemble de son travail se fonde sur les figures géométriques de base. Il construit ses espaces complexes tel un architecte. Ainsi naissent des structures, souvent minimalistes, nous invitant à une flânerie calme et reposante. L'architecture de ses tableaux, tout comme sa palette chromatique, est déterminée par de petites surfaces monochromes se résumant, ici, à un élément de base: le rectangle. Cette rigueur perceptible chez l'artiste est également présente dans le travail de Pit Nicolas. A la recherche de la forme idéale, porteuse de sens, il crée de petites structures en terre glaise dans lesquelles des entailles laissent deviner l'espace intérieur. Pour lui, la matière ne se définit pas comme une simple masse brute dans laquelle on taille des formes, mais préfère se laisser apprivoiser par elle, découvrir ses qualités et instaurer un dialogue.
Chaque être humain et a fortiori chaque artiste possède son rythme propre. Pour l'artiste, ce rythme intrinsèque est reconnaissable à son coup de pinceau, son trait de crayon ou son coup de burin. C'est en quelque sorte la respiration de l'artiste qui scande tous ses mouvements comme une pulsation intérieure vitale. Et c'est cette respiration présente dans chacune des oeuvres qui vient, telle une partition de musique, rythmer notre promenade.
Que ce soit à travers les sculptures, les peintures ou les photographies d'architectures, l'exposition amène notre regard à circuler autour et dans les oeuvres. Mêlant avec sensibilité rigueur et poésie, elle nous incite à la rêverie. Jusqu'au 6 juin, au Mierscher Kulturhaus, 53, rue G.-D. Charlotte, Mersch. Ouverte du mercredi au dimanche de 14 à 18 heures. Suite à cette exposition, un concert à l'église Saint-Michel de Jeannot Heinen par l'Ensemble Baden Baden sera donné au mois de septembre.