Luxemburger Wort

L'importance des réformes structurel­les

Vers un renforceme­nt de l'union économique et monétaire en Europe

- PAR LAURENT MOYSE

Risque de défaut des dettes souveraine­s

Si la crise de la dette souveraine a longtemps été l'apanage des pays en développem­ent, elle touche à présent de plein fouet les pays industrial­isés. Ceux-ci voient leur endettemen­t se creuser rapidement, ce qui pose inévitable­ment la question d'un risque croissant de défaut. Avant la crise de 2008, la dette souveraine était considérée comme un investisse­ment défensif, a rappelé lundi lors d'une conférence de presse Kik Schneider, directeur à la BGL BNP Paribas. La situation a bien changé depuis, comme l'ont montré notamment les difficulté­s des pays situés à la périphérie de la zone euro.

Sur un plan historique, une étude des deux économiste­s Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff ont recensé plus de trois cents défauts souverains pendant la période allant de 1800 à 2009 dont une majorité – soit 250 défauts – sont attribués à la dette extérieure, contre 68 défauts pour la dette intérieure. Le seuil critique d'un risque de défaut est variable selon les pays puisque la moitié des cas concernait des pays dont le taux d'endettemen­t public se situait en dessous de 60 %. Par comparaiso­n, en 2012, la dette publique de la zone euro était de 91 %, celle des Etats-Unis de 111 % et celle du Japon de 213 %.

Selon Yves Nosbusch, économiste en chef à la BGL BNP Paribas, pour apprécier le risque de défaut de la dette souveraine, les facteurs globaux (taux sur dix ans des bons du Trésor américain, volatilité future du marché des actions américaine­s telle qu'anticipée par le marché) importent moins sur le long terme que les pays, estime Yves Nosbusch. Ce dernier souligne qu'en Europe, le fédéralism­e budgétaire prendra du temps et qu'en attendant, il est nécessaire de briser le cercle vicieux entre risque souverain et risque bancaire. La mise en route du mécanisme européen de stabilité devrait aider à découpler ces deux problèmes. L'économiste en chef estime par ailleurs que le coût d'une sortie éventuelle de la Grèce de la zone euro serait très élevé et poserait un problème immédiat pour le financemen­t de son déficit budgétaire.

Précisons enfin qu'Yves Nosbusch donnera une conférence sur ce sujet de la dette souveraine le 18 juin dans le cadre du cycle «Meet the experts» de la BGL BNP Paribas Wealth Management.

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avant la crise, la dette souveraine était considérée comme un investisse­ment
Kik Schneider et Yves Nosbusch: défensif. avant la crise, la dette souveraine était considérée comme un investisse­ment

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