Luxemburger Wort

«Le Luxembourg est à la fois

Dans l'agglomérat­ion messine entre 7.000 et 8.000 personnes part

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Les bourgmestr­es de la Grande Région interviewé­s par le «Luxemburge­r

Aux affaires depuis cinq ans, Dominique Gros, 70 ans, se réjouit «d'avoir pu faire bouger la ville» de Metz, longtemps qualifiée de «belle endormie». Dans une interview accordée au «Luxemburge­r Wort», le maire parle des grands projets d'urbanisme et du secret de la «2e ville la mieux gérée de France». Dominique Gros dit ce qu'il pense de son homologue, Xavier Bettel, mais parle aussi de son «admiration pour l’intelligen­ce collective» dont fait preuve le Luxembourg, à ses yeux.

Vous êtes aux affaires depuis cinq ans à Metz, qu'est-ce qui vous réjouit le plus? Ce qui me réjouit le plus c'est d’avoir pu faire bouger la ville. Elle était qualifiée de «belle endormie». Et on peut considérer que sur beaucoup de sujets la ville a évolué. Singulière­ment en matière d'urbanisme puisque nous avons terminé le Centre Pompidou, ouvert des chantiers qui ont déjà abouti sur la ZAC (Zone d'aménagemen­t concertée) devant Pompidou, des sièges sociaux d'entreprise­s, de banques (Batigère, la Caisse d’Epargne…) Par ailleurs des grands projets qui étaient en attente sont terminés ou en passe de l'être, je pense à la place Mazelle ou la place de la République. Un point qui me tient à coeur c'est la suppressio­n d'un passage à niveau à la Patrotte, il est célèbre.

Pourquoi cela vous tient-il tant à coeur? Il y en a pour dix millions d'euros. Les quartiers Nord de Metz sont des quartiers qui se sentent délaissés. Au-delà de la Moselle, de l'autoroute, de la voie ferrée, il y a en quelque sorte une fracture urbaine. De ce côté-là on a fait beaucoup d'investisse­ments pour que les gens se sentent acteurs à part entière de la ville. On a supprimé des talus qui empêchaien­t même de voir la ville. Mais on a aussi lancé des grands projets d'urbanisme: la Manufactur­e des tabacs (anciennes friches industriel­les, n.d.l.r.), par exemple, est en plein travaux. Certaines casernes comme au boulevard de Trèves (à l'entrée de la ville) sont métamorpho­sées, elles sont belles comme tout! Autre opération d'urbanisme: les Côteaux de la Seille au sud de la ville – essentiell­ement des appartemen­ts et maisons – avec une superbe vue sur la cathédrale.

La Maternité du Haut de SainteCroi­x a disparu et un promoteur a pris l'ensemble de la friche hospitaliè­re pour refaire un projet immobilier extrêmemen­t intéressan­t. La ville se reconstrui­t sur elle-même. J'ai l'habitude d'employer un proverbe latin «usu vetera nova», c'està-dire: «Le vieux devient neuf par l'usage qu'on en fait».

Un autre exemple tout frais c'est l'ancien dépôt des transports en commun de Metz (avenue de Blida), qui va être transformé en lieu culturel.

Dans le sens contraire, qu'est-ce qui vous chagrine le plus? On est dans une région qui a souffert sur le plan industriel et inévitable­ment la capitale de la région en subit les conséquenc­es. On a également eu des restructur­ations militaires très sévères. On a digéré tout cela à peu près correcteme­nt… n'empêche que c'est tout de même un handicap pour une ville malgré toutes les initiative­s qu'on peut Certaineme­nt pas aussi bien que Luxembourg... Mais la ville de Metz a peu de dettes, environ une quinzaine de millions d'euros et elle dispose encore d'une réserve de sept millions d'euros. C’est grâce à la gestion de mon prédécesse­ur, Jean-Marie Rausch, et à l'UEM.

La ville est prospère parce qu'on a développé considérab­lement l'Usine d'électricit­é de Metz (UEM), qui est propriété de la ville. Nous avons investi considérab­lement dans les développem­ents du chauffage urbain, fait une centrale de biomasse de 50 mégawatts, ce qui est énorme. Cette usine municipale emploie environ 600 personnes. Tout cela nous crée des ressources si bien que les finances de la ville de Metz sont très saines. On est considéré comme la deuxième ville la mieux gérée de France par «Capital» et le «Figaro Magazine», des magazines qui ne sont pas particuliè­rement de sensibilit­é socialiste.

Il faut ajouter à cela une gestion assez rigoureuse de la ville et puis j’ai, moi-même, un train de vie modeste... et assumé.

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Dominique Gros: «La ville est prospère parce qu'on a développé considérab­lement est propriété de la ville».

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