L’affaire Bettencourt relancée
Nicolas Sarkozy reste mis en examen
l’héritière de L’Oréal n’avait «plus toute sa tête» comme on dit poliment. Derrière cette accusation c’est la question d’un financement illégal de la campagne de Sarkozy par Mme Bettencourt qui est en jeu, mais de tels faits sont déjà prescrits.
La défense en échec
De son côté, la première présidente de la cour d'appel de Bordeaux a déclaré mardi irrecevable la demande de récusation des juges d’instruction en charge de l'affaire, accusés de «partialité» par la défense. C’était une des dernières chances de faire recommencer toute la procédure, en cours depuis novembre 2010. Le président Sarkozy, dont le Tout-Paris politique est convaincu qu’il n’a pas renoncé à se présenter à la présidentielle de 2017, reste donc sous la menace d’une condamnation judiciaire qui ne devrait pas lui faciliter la tâche l’élection, en mai 2017, rien n’empêcherait Sarkozy d’y participer. S’il était élu, toute poursuite serait impossible pendant son mandat.
Bien sûr, si l’affaire avance si lentement, c’est que les preuves matérielles n’existent pratiquement pas. Même si Eric Woerth et Patrick de Maistre se sont rencontrés en janvier 2007, quelques jours après d’importants retraits en liquide de Mme Bettencourt, il n’y a aucune photo de cette réunion dont les participants disent avoir oublié jusqu’à l’objet.
De même, si Nicolas Sarkozy affirme n’avoir rendu visite qu’à André Bettencourt (aujourd’hui décédé) qu’une seule fois en 2007, plusieurs témoins affirment que le candidat est venu plusieurs fois, et se serait entretenu aussi avec Madame, seule. Les intéressés restent sur leurs positions, mais personne ne peut apporter une preuve matérielle.