Ment postmoderne
Marco Pütz explique les ressorts de son inspiration
de «Moods» par les Solistes européens
mière écoute – la partition n'en recèle pas moins de nombreuses inventions et raffinements, tant du point de vue orchestration que du point de vue mélodique et harmonique.
Marco Pütz travaille très souvent à partir de petites cellules mélodiques. Des bribes qui seront alignées, rallongées ou raccourcies selon les besoins. «Ces cellules doivent pouvoir former un ensemble cohérent.» Ce matériel de base, le musicien le collecte tout au long de la journée. «J'ai toujours un carnet de notes sur moi pour le cas où je doive noter une idée», souligne le musicien qui se souvient avoir dû acheter d'urgence un cahier de solfège pour enfants alors qu'il faisait la queue dans un grand magasin.
Le travail d'orchestration de ce matériel brut débute souvent au piano. «Je travaille à l'aide d'une partition à trois portées sur laquelle je prévois les différents instruments. Pour ce faire, j'ai élaboré une signalétique que je suis seul capable de comprendre.» Ensuite seulement, le musicien fera appel à son ordinateur. «Cet outil me permet surtout de contrôler mon travail, d'éliminer les petites fautes, d'éviter des répétitions ou des longueurs inutiles. Mais aussi d'imprimer les partitions pour tous les musiciens.»
Avec «Moods», Marco Pütz renoue avec un répertoire qu'il n'a que peu l'occasion d'aborder: la musique symphonique. «En musique, c'est comme en peinture: il y a des peintres qui préfèrent les paysages et ceux qui s'illustrent dans le portrait.» Alors que le saxophoniste de formation s'est bâti une renommée bien établie dans le domaine de la musique d'harmonie – tant au Luxembourg qu'à l'étranger – Marco Pütz ne regrette en rien ce nouvel épisode. «Même si le volet technique reste semblable, les cordes ont leurs propres sonorités. C'est à chaque fois une expérience enrichissante.»