Roulette russe
L'Arctique mise en danger par l'exploitation pétrolière
Quand les terres se transforment en champs pétroliers
ces déversements pétroliers. La majorité d'entre eux vit encore selon des modes de vie ancestraux, en accord avec la nature, où pêche, chasse, agriculture et cueillette priment. Cependant, leurs modes de vie sont aujourd'hui sérieusement remis en question par la pollution pétrolière.
Rosneft, la plus grande compagnie d'Etat au monde est à l'origine de multiples déversements pétroliers. Dans la seule région de Khanty-Mansi en Sibérie, ce sont environ 2.700 déversements annuels qui s'y produisent. Les terres se transforment en champs pétroliers, les eaux deviennent des lacs huileux où les poissons suffoquent et où les autochtones se voient obligés de s'exiler un peu plus loin chaque année.
Les organisations environnementales signalent que la corrosion est à l'origine de 97 % des bris de pipeline. La plupart des tuyaux ont plus de 30 ans et n'ont pas été conçus pour durer aussi longtemps dans des conditions climatiques difficiles. On estime que se sont près de six milliards de litres de pétrole qui viennent chaque année se déverser sur les terres russes, et 600 millions de litres qui se déversent ensuite dans l'océan Arctique.
Alors qu'en 2010, le monde entier s'insurgeait contre BP devant la catastrophe pétrolière créée par l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique, les industries pétrolières russes déversent chaque année sept fois cette quantité sur les terres russes.
Les compagnies pétrolières jouissent d'une grande liberté d'action et aucun système de contrôle fiable n'a été mis en place par le gouvernement russe. La politique économique extractive de la Russie explique cette grande indulgence du gouvernement à l'égard des compagnies pétrolières. En effet, l'exploitation d'hydrocarbures représente 25 % du produit intérieur brut de la Russie. Le pays est ainsi complètement dépendant du marché du pétrole.
Le géant pétrolier brittaniconéerlandais Shell a signé un accord de partenariat avec la compagnie pétrolière russe Gazprom pour forer en Arctique partir de début 2014. Devant l'ampleur de la destruction environnementale déjà engendrée par l'exploitation pétrolière en Russie, il est selon Greenpeace du devoir de tous de dire non à cette coopération pour l'exploitation pétrolière de l'Arctique pour sauver cet écosystème unique. (C.)
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