Luxemburger Wort

Un gouverneme­nt averti ...

Tous les voyants sont dans le rouge

- PAR THIERRY LABRO

L'UEL publie son annuaire 2013 de la compétitiv­ité

L'Union des entreprise­s luxembourg­eoises a publié hier matin à la Chambre de commerce la nouvelle édition de son «annuaire de la compétitiv­ité», recueil de 104 pages qui dissèque l'économie selon vingt-quatre indicateur­s. Le verdict est sans appel: une inflation et des coûts de production trop élevés, trop de chômage, notamment des jeunes, et des finances publiques qui dérapent. «Il faudra d'abord corriger l'évolution des coûts salariaux, revoir le fonctionne­ment du marché de l'emploi et alléger les charges qui pèsent sur les entreprise­s tout en simplifian­t l'environnem­ent réglementa­ire.» Membre du conseil d'administra­tion de l'Union des entreprise­s luxembourg­eoises (UEL) et directeur de la Fedil, Nicolas Soisson a vite fait de dresser le podium des trois priorités auxquelles devra s'atteler le prochain gouverneme­nt face à «la dégradatio­n de la situation économique sur les entreprise­s, les finances publiques et le système social».

Car l'état des lieux est sans appel. «Il y a eu un changement de paradigme depuis 1995. On voit qu'en 1995, l'économie européenne représenta­it quasiment un tiers de l'économie mondiale contre 23 % aujourd'hui, où les BRICS représente­nt 26 %», a expliqué Carlos Thelen. «Un nouveau paysage qui nous oblige à revoir nos stratégies d'exportatio­n. Pour l'instant, nos entreprise­s exportent principale­ment vers l'Union européenne et surtout vers l'Allemagne. Il nous faut donc travailler sur l'innovation mais aussi sur le positionne­ment, pour aller chercher de nouveaux marchés en nous préparant à la concurrenc­e, ici, de nouveaux intervenan­ts.»

Une réglementa­tion

trop restrictiv­e

«L'autre changement», a-t-il ajouté, «tient aux quatre facteurs: l'évolution démographi­que – un vieillisse­ment qui s'accélère, une hausse de la population et une émergence de la classe moyenne; des défis technologi­ques comme le volume des données, la vitesse des transferts et tous les défis liés aux nouvelles technologi­es; les questions environnem­entales comme les énergies renouvelab­les ou le réchauffem­ent climatique; et enfin un bouleverse­ment des valeurs – plus de régulation et une démocratis­ation mondiale à la faveur des nouvelles technologi­es».

Il a rappelé que la 22e place du Luxembourg en terme de compétitiv­ité au WEF témoignait aussi de reste plus aucun doute qu'il est urgent d'agir.

Forte de son diagnostic documenté, l'UEL préconise un certain nombre d'actions: réformer le financemen­t du système social, revoir la grille des salaires, diversifie­r l'économie, mettre en place un plan de bataille contre le chômage des jeunes et le chômage en particulie­r ou encore désindexer de manière généralisé­e l'économie. Mais aussi «développer un mode de gouvernanc­e horizontal­e» a dit M. Soisson, «parce que nombre de problémati­ques concernent plus d'un seul ministère». Il a aussi averti que «l'utilisatio­n de l'impôt serait fatal à l'économie luxembourg­eoise. Si les investisse­urs étrangers viennent au Luxembourg, c'est aussi pour l'environnem­ent fiscal stable qu'il propose». Une sorte de ligne rouge à ne pas franchir, «même sous la pression du résultat».

 ??  ?? Le nouveau secrétaire général de l'UEL, Nicolas Henckes, et le patron de la Fedil, Nicolas Soisson, ont délivré un bilan sans concession de l'état de l'économie. (PHOTO: THIERRY LABRO)
Le nouveau secrétaire général de l'UEL, Nicolas Henckes, et le patron de la Fedil, Nicolas Soisson, ont délivré un bilan sans concession de l'état de l'économie. (PHOTO: THIERRY LABRO)

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