Moderne pour oeuvres plus que centenaires
Féminin avec Leticia Moreno au violon et Ana-Maria Vera au piano
en premier lieu dans la Sonate pour violon et piano en un mouvement de l’espagnol Enrique Granados, et de façon encore plus marquée dans l’imposante Sonate en la majeur, du compositeur belge César Franck. Ces deux pièces d’inspiration romantique font la part belle au piano, qui offre un accompagnement richement coloré et souvent virtuose aux magnifiques lignes mélodiques que les compositeurs confient à la partie de violon. Bien qu’Ana-Maria Vera se soit montrée à la fois prudente dans le dosage des nuances et attentive dans le dialogue animé qu’elle a entretenu avec sa partenaire, le flux incessant de notes et son jeu très égal ont quelque peu terni l’intensité d’expression et les effets d’articulation que la violoniste s’est efforcée de transmettre.
Le piano a la part belle La seconde partie du concert s’est montrée bien plus équilibrée du point de vue du duo, l’écriture limpide et précise de Debussy trouvant en Leticia Moreno une interprète à la maîtrise remarquable et à l’imagination magnifiquement adaptée au style tantôt moqueur, tantôt poétique de cette brève Sonate, tandis que la pianiste a démontré un sens du rythme solide et une certaine sensibilité d’équilibre sonore.
Bien qu’originalement conçue pour voix et piano, la Suite populaire espagnole, de Manuel de Falla, rencontre un grand succès auprès des instruments à cordes. Les éléments d’aspect folklorique y abondent, et les deux artistes ont pris un plaisir évident à recréer ces atmosphères tour à tour tendres, tristes et passionnées. Conquis, le public a encore pu applaudir un mouvement de la deuxième Sonate de Joaquin Turina, autre compositeur ibérique.