Luxemburger Wort

Les actions européenne­s en première ligne

Plus de 100 milliards d'euros peuvent revenir dans les marchés européens

- PAR DANIEL PECHON

JPMorgan Asset Management

JPMorgan Asset Management préfère les actions européenne­s. Leur potentiel de hausse reste conséquent. Tant qu’il ne dépasse pas le seuil des 4 %, la hausse du rendement du marché obligatair­e (dix ans) ne devrait pas perturber le marché actions. Une opportunit­é historique? Peutêtre pas tant! Les marchés depuis leur bas de mars 2009 ont rebondi de 150 %. Et pour les spécialist­es de JPMorgan Asset Management, la course des indices européens n’est pas terminée. Une flopée d’indicateur­s continuent à souffler un vent d’optimisme. Tactiqueme­nt, le moment reste bon pour investir dans les actions européenne­s malgré l’étiquette négative qu’elles traînent depuis la crise.

Suivant une étude de JPMorgan Asset Management qui tient en compte du niveau des valorisati­ons comparé aux dividendes, généreux actuelleme­nt dans celui d’un monde de taux bas, le marché européen pourrait offrir environ 15 % par an pour les cinq prochaines années, suivant Andrew Goldberg, Global Strategist chez JPMorgan Asset Management. Des dividendes qui pourraient même encore progresser. Car les sociétés ont amélioré sensibleme­nt leur situation financière depuis 2008.

Avec comme preuve, le total de leurs dettes qui atteignaie­nt 58 % du total de leur bilan en 2008, est passé à 43 % en 2012 et suivant les estimation­s, poursuivra­it ce déclin à 40 % en fin d’année et même à 20 % en 2016! Tandis que la position cash continue à gonfler, passant à moins de 600 milliards en 2008 à près de 800 milliards fin 2012 pour les sociétés du MSCI Europe.

Les investisse­urs qui nourrissen­t des craintes sur le niveau de croissance de la zone euro, la répartitio­n des chiffres d’affaires pourra les rassurer. Car les sociétés européenne­s sont de moins en moins européenne­s et alimentent de plus en plus leur croissance à l’extérieur du Vieux Continent.

La proportion prise par les pays émergents dans le chiffre d’affaires a pratiqueme­nt triplé depuis 2003 et représente le tiers de leurs activités. Conséquenc­e: moins de la moitié de ce chiffre d’affaire est encore réalisé en Europe. Pourtant ces sociétés continuent de souffrir de leur étiquette négative de société européenne. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer Total, société française, et l’américaine Exxon Mobil! Deux sociétés pétrolière­s qui partagent la même activité, exploitent le même pétrole qu’elles vendent au même prix à travers la planète. Si bien que Total ne réalise que 3 % de ses profits en France. Pourtant Total souffre bien de son étiquette de société européenne si l'on en juge sa valorisati­on. La société française affiche un rapport cours/bénéfice de 8,3 contre 11,5 pour Exxon Mobil. Soit une décote proche de 40 %! Cet exemple n’est pas isolé car LVMH dans le secteur du luxe se traite à quelque 18,3 fois ses bénéfices comparé à 21,3 fois pour Tiffany.

Pourtant, du point de vue macro-économique, l’Europe n’est plus celle de la crise de 2008. Depuis de nombreux pays ont bouclé des réformes importante­s qui commencent à porter leurs fruits.

L’Espagne en excédent commercial

Après des réformes importante­s, l’Irlande, la Grèce, l’Italie ou encore l’Espagne ont assisté à la chute du coût de leur main d’oeuvre par rapport à l’Allemagne. Si bien que l’Espagne qui endurait un déficit commercial à l’intérieur de la zone euro d’environ quatre milliards en 2008 est passée en excédent depuis plusieurs mois.

Autre question qui peut tarauder un investisse­ur est de savoir si cette embellie économique est temporaire. Des outils qui ont fait leur preuve par leur justesse, les indicateur­s précurseur­s annoncent une poursuite de l’embellie, que cela soit pour l’indice «Purchasing Managing Index Survey» ou l’indice de confiance du consommate­ur, déjà sur le remonte pente depuis le début de l’année.

Enfin, un argument supplément­aire qui risque de fournir du carburant aux marchés européens sont ses capitaux... qui les ont fui. Leurs montants ont approché les 150 milliards d'euros au pire de la crise. Le retour de la confiance s’est matérialis­é seulement depuis juillet avec les premiers flux positifs. Plus de 100 milliards sont susceptibl­es de rentrer à nouveau sur les marchés européens, si l'on se limite au simple retour de ses capitaux.

Une solution pour jouer «plein pot» le marché européen peut se faire à travers du JPMF Europe Equity. Un fonds qui manie positions acheteuses et vendeuses à la fois avec la proportion de positions acheteuses qui peut monter jusqu’à 130 % des actifs, contrebala­ncée par une position vendeuse de 30 %. De quoi afficher une exposition nette qui ne dépasse pas 100 % (130 – 30).

L’avantage est de profiter des deux mondes: parier sur les valeurs sous-évaluées en les achetant et des valeurs surévaluée­s, en les vendant dans le but de les racheter moins chères. Soit deux moteurs pour gonfler la performanc­e. Le fonds a réalisé en moyenne 9,6 % sur les trois dernières années, décomposé en 6,9 % pour les positions acheteuses et 2,7 % pour les positions vendeuses.

Même dans un même secteur les distorsion­s d’évaluation­s peuvent être importante­s. WH Smith se traite à 12 fois les bénéfices soit 30 % moins cher que la moyenne de son secteur et une bonne santé l’autorise à distribuer un dividende généreux tout en lançant des programmes de rachat de ses propres titres. Alors que CDON Group, un groupe suédois actif dans la vente de produits médias et d’électroniq­ues, est forcé de trimestre en trimestre à revoir ses objectifs à la baisse dans un secteur qui a perdu sa croissance. Malgré cela, le titre se traite plus de 20 fois les bénéfices. Ce sont deux exemples et paris du fonds.

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Total souffre de son étiquette de société européenne si l'on en juge sa valorisati­on.

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