En Wallonie, la prolifération des scolytes inquiète
Le piégeage est déconseillé par les experts français, allemands et luxembourgeois
Selon François Collard, une technique a pourtant été appliquée avec succès en 1992 par Michel De Proft, alors chercheur au Centre wallon de Recherches Agronomiques dans le cantonnement de Beauraing. «La défense la plus efficace est le piégeage au moyen d'arbres-pièges abattus installés avant le premier vol de printemps», explique-t-il. «Le tronc doit être traité avec un insecticide adapté. Un seul piège peut tuer plusieurs millions d’insectes.» Il rappelle que cette technique appliquée en 1992 sur les 4.500 hectares du cantonnement de Beauraing a divisé par dix la quantité de scolytes par rapport au reste de la Région wallonne.
Un avis que ne partage pas JeanPierre Scohy, inspecteur général du Département de la Nature et des Forêts. «Le rapport de Michel De Proft n’a aucune valeur scientifique», tempère-t-il. «En effet, il n’a pas pris en compte l’influence d’autres facteurs plus significatifs comme le repérage et l’évacuation des bois attaqués. Les spécialistes wallons et les experts français estiment que le recours à cette technique n’est pas pertinent. L’Allemagne, la France et le Luxembourg ne l’utilisent pas et la déconseillent.»
La Task Force Scolytes, mise en place en Wallonie, a estimé que le recours à cette technique ne devait pas être encouragé. «Chaque arbre piège ne capture pas des millions de scolytes mais au maximum 30.000 insectes», précise Jean-Pierre Scohy. «Cependant chaque arbre attaqué produit, en l’espace de six semaines à peine, 30.000 nouveaux insectes. La priorité d’action doit donc se porter sur le repérage des épicéas atteints pour les faire abattre et exploiter