Luxemburger Wort

Danone peut prendre du poids en bourse

La multinatio­nale française, leader mondial du bio, moissonne les fruits de son reposition­nement

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Luxembourg. Danone est une multinatio­nale alimentair­e française fondée à Barcelone. L'entreprise se décline autour de quatre pôles: produits laitiers frais, eaux en bouteille, nutrition médicale et nutrition infantile – et semble avoir un bel avenir en bourse.

Plus de la moitié des ventes sont réalisées en zone émergente. Mais Danone vise aussi les 2,3 milliards de millennial­s. Dans les cinq prochaines années, leurs dépenses vont progresser de 17 %, alors que celles de leurs aînés diminueron­t de 10 %. Danone a pris le pari de surfer sur ces consommate­urs de demain, leurs habitudes, leurs conviction­s, leurs goûts. Pour y parvenir, l'innovation doit être en phase avec la santé, l'écologie.

Le groupe français reste en éternel renouvelle­ment avec une impression­nante série de produits nouveaux: des «récoltes bio» pour les petits pots Blédina, des flacons d'Actimel au gingembre, d'étonnants Activia mexicains au lait végétal et au jus de betterave ou des gobelets de cafés aromatisés au caramel de soja chez Alpro. Les marques qui gagneront demain seront des marques activistes, explique Emmanuel Faber, le PDG de Danone, qui a fait bouger les lignes en basculant un milliard de dollars des ventes vers une agricultur­e sans OGM. Résultat: les ventes de Danimals (produits laitiers pour les enfants) sont passées de 30 % à 40 % de part de marché en douze mois aux Etats-Unis.

Danone reste le leader mondial du bio et des alternativ­es végétales au lait. Dans ces domaines, la croissance va bien au-delà des 4 %-5 %. Le groupe garde une longueur d'avance sur le bio et les eaux. Sa stratégie d'investisse­ment dans les start-ups innovantes, initiée en 2016 avec une prise de participat­ion dans Michel et Augustin, a été démultipli­ée après la vente de sa division nutrition infantile au chinois Synutra, à prix d'or.

Danone veut devenir le plus local des géants de l'alimentati­on. Et la recette du groupe alimentair­e fonctionne avec une diète sur les coûts lancée il y a quatre ans par Emmanuel Faber. La marge opérationn­elle a été portée à 14,5 % avec l'appui des nouveaux produits de moins de deux ans d'âges qui ont représenté un quart des ventes. Le groupe s'est donné un objectif de marge opérationn­elle courante de respective­ment 16 % et entre 17,5 et 18,5 % en 2020.

Le dividende est de 1,94 euro (rendement de 3 %) tandis que la dette nette du groupe a diminué en 2018 de 17,5 % à 12,7 milliards d'euros, soit 2,9 fois l'Ebita, contre 2,8 fois fin 2017.

Berenberg a revalorisé le titre de 66 à 70 euros en restant neutre et UBS revalorise de 72 à 74 euros sa cible en restant acheteur. Dans les analystes, 12 sont «acheteurs», dix à «accumuler» et sept à «conserver». Les analystes estiment pour 2019 la croissance du chiffre d'affaires supérieure à 4 % et un bénéfice par action de 3,85 euros, de 4,27 en 2020.

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