Le temps des négociations commerciales
Par Amélie D’Agostini * Cette semaine, les nouvelles macroéconomiques n’ont finalement pas été aussi pessimistes qu’attendues, particulièrement pour la Chine, même si davantage de nuances doivent être apportées sur les indicateurs de sentiment européens et allemands.
Une fois n’est pas coutume, les indicateurs PMI ont à nouveau surpris à la baisse en avril avec un secteur des services bien plus faible qu’attendu en Europe. En Allemagne au contraire, c’est le secteur manufacturier qui pèse davantage et plus lourdement que l’anticipation de marché. En effet, si l’indicateur de l’économie de services outre-Rhin s’est amélioré, il est limité par une faiblesse persistante de l’export de l’activité manufacturière. La semaine dernière, la contraction continue de l’activité avait même contraint le gouvernement allemand à revoir ses prévisions de croissance à la baisse pour l’année 2019 à 0,5 %. La demande reste particulièrement faible dans l’industrie automobile notamment.
Dans le même esprit, l’indicateur allemand ZEW a montré une évolution négative sur l’évaluation de la tendance actuelle. Seul aspect positif, les attentes ont été publiées à la hausse, laissant les optimistes plus nombreux que les pessimistes sur l’avenir au sein des participants à l’étude.
Du côté des pays émergents, la croissance en Chine s’est montrée plus rassurante que ce qui était envisagé par le consensus, à un niveau de 6,4 % en rythme annuel pour le premier trimestre de l’année. à un accord avant la fin du mandat de Jean-Claude Juncker, selon la Commissaire européenne Cecilia Malmström. Les négociations devraient porter d’une part sur les droits de douane des biens industriels et d’autre part sur les normes européennes et américaines dans l’appréciation de la conformité des produits. Une chose est certaine, le sujet de l’agriculture sera exclu des discussions, sujet sur lequel l’Union européenne ne veut pas revenir.
Et derrière l’Union européenne, certainement le combat d’Emmanuel Macron, qui s’est de toute façon opposé à l’ouverture des négociations alors que la Belgique s’est abstenue. Le principe sous-jacent pour le Président français est de refuser toute négociation avec un pays non signataire de l’accord de Paris sur le climat. C’est une décision politique forte mais qui restera néanmoins marginale, le vote ayant eu lieu à la majorité qualifiée.
Une période difficile pour le Président français qui devait également annoncer en début de semaine les mesures conséquentes au grand débat national lors d’une allocation télévisée finalement annulée à cause de l’incendie qui a ravagé une partie de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Sur l’île de la Cité, c’est l’embrasement d’un des monuments les plus emblématiques de Paris, si cher à Victor Hugo, qui a suscité l’unanimité des dirigeants politiques quant à la perte inestimable pour notre patrimoine.