Elles assurent l'avenir des assurances
Par Aude Forestier Luxembourg. Le «Luxemburger Wort» vous présente Earthlab Luxembourg, Sabo et Ibisa, trois start-ups luxembourgeoises actives dans le domaine de l'assurance au Grand-Duché et dans d'autres pays. Earthlab observe la Terre pour la gestion des risques Créée en 2015 par quatre actionnaires (deux Luxembourgeois Post Luxembourg, Hitec, un Français Telespazio France et l'Italien e-Geos), la jeune pousse Earthlab Luxembourg collecte des données d'observation de la Terre obtenues par des satellites et traitées par une intelligence artificielle. Les données sont destinées aux compagnies d'assurance et de ré-assurance, d'après Thomas Friederich, le General Manager. Cela peut être très utile lorsqu'un sinistre s'est produit sur une exploitation agricole, par exemple. «En amont, nous allons détecter les caractéristiques de fragilité, voir quels éléments sont touchés par une tempête et en aval, nous verrons les conséquences», explique Thomas Friederich. Afin de connaître les caractéristiques d'un bâtiment, «Nous utilisons le ,building knowledge center‘ (BKC)».
L'outil est doté de petites intelligences artificielles. Chacune d'entre elles va détecter une partie d'un édifice. La firme, qui a déménagé il y a peu à Mamer et qui continue à recruter, travaille principalement avec le Luxembourg, la France et l'Italie. Selon le General Manager, «les assurances se dirigent vers la digitalisation». Elles introduisent de plus en plus d'intelligence artificielle (IA) dans leur stratégie. «Pour nous, la transformation digitale est quasiment terminée. Nous sommes dans la révolution IA», pointe-t-il. Earthlab Luxembourg aidera les compagnies à «améliorer la connaissance de leurs propres clients, le prix de la prime d'assurance» et donnera un coup de pouce dans la gestion des sinistres, dit-il encore. Ainsi, le problème pourra être traité plus rapidement. Assurbox, le facilitateur
de communication Née en juillet 2018 et installée à Bigonville, la société Sabo propose un produit bien différent des autres. Assurbox est une plateforme qui permet de connecter les backoffices des assurances avec ceux des entreprises communiquant avec elles, d'après Samuel Beauvois, l'un des cofondateurs avec Bertrand Deroanne.
La plateforme rend possible l'automatisation des processus. Fini donc les échanges de documents parfois très importants par courrier, fax ou e-mail entre les parties. «Les entreprises gagnent du temps et de la qualité car il n'y a pas d'erreur d'encodage», dit-il.
Interrogé sur l'avenir de l'assurance au Luxembourg, Samuel Beauvois dit ne pas voir de grands changements d'ici deux ans. Il évoque plutôt l'automatisation. Elle se fait de plus en plus présente grâce aux interfaces de programmation applicative (API) et aux automatisations robotisées des processus (RPA). L'autre grande à rejoindre une plateforme dans laquelle participent les partenaires locaux. A savoir: des organismes de crédit, des opérateurs téléphoniques. Ces derniers vont promouvoir le produit et le distribuer. Les adhérents cotisent à cette mutuelle lorsqu'ils ont de l'argent. En échange, Ibisa utilise les images satellite pour identifier un sinistre dans un champ (une sécheresse par exemple). «S'il y a un problème, nous allons déclencher le micro-paiement sans attendre la fin de la saison auprès de l'affilié», détaille le responsable de l'actuariat. Avec cet argent, l'assuré pourra acheter des graines mais aussi de quoi se nourrir. La technologie blockchain «va gérer toute l'administration et les paiements aux affiliés», complète-t-il. La start-up a, en ce moment, une vingtaine de clients en Inde. «Nous avons pour objectif d'arriver à 1.000 d'ici la fin de l'année 2019». A la question de savoir si les Insurtechs (technologies des assurances) remplaceront les assurances dans le futur, Jean-Baptiste Pleynet répond qu'elles les aideront. «Nous nous voyons comme des compléments Le secteur de l'assurance continuera d'exister «et travaillera de plus en plus avec les Insurtechs et les Fintechs de manière générale», prévient-il.