Le «112» des bureaux
La société Labgroup propose à ses clients des postes de travail en cas de sinistre
Contern. Au Grand-duché, la CSSF, le gendarme de la place financière, oblige les entreprises du secteur financier à avoir un «business continuity plan». En d’autres termes, un «Plan B» leur permettant de continuer leur activité en cas de sinistre.
Certaines firmes possèdent leurs propres centres de secours où l’on trouve des «salles de repli». De quoi s’agit-il? De «bureaux de secours» utilisés en cas d’incident (un incendie par exemple) ou de préparation d’une grande migration informatique. Jeudi soir, la société luxembourgeoise de gestion de l’information Labgroup, a inauguré ses nouvelles salles de repli destinées à ses clients. Le service est opéré par l’entreprise américaine Sungard Availability Services qui n’est autre que le voisin, au premier étage, du Lux Tech Center de Contern.
Murs blancs, moquette grise, salles de travail vitrées, une kitchenette, une grande salle de conférence et des toilettes. Tout est là pour que la société hébergée en urgence puisse continuer son activité sans perdre un centime. Jean Racine, le «Business development director» de Labgroup, nous fait faire le tour du plateau portant le logo de Sungard Availability Services. «Ces salles de repli sont équipées pour que les employés arrivent et puissent travailler immédiatement», explique-t-il. Effectivement, lorsque nous rentrons dans l’une d’entre elles, nous découvrons des rangées de postes de travail équipés d’un PC à double écran «prêt à l’emploi», possédant la version Windows de la société utilisatrice, ainsi que les logiciels dont les salariés ont besoin pour la bonne exécution de leurs tâches. Il y a aussi trois claviers, une souris et un poste téléphonique. «Nous savons faire de la téléphonie IP et affecter les extensions téléphoniques à ces postes», indique Jean Racine. Les appels enregistrés sur le téléphone «seront détruits automatiquement». Les données des clients sont enregistrées sur leurs serveurs. «Nous allons lui rendre le serveur sous forme d’image», ajoute-t-il. Les données sont sauvegardées dans des serveurs hébergés dans les centres de données de Luxconnect, à Bissen et à Bettembourg.
Dans cette grande salle, nous trouvons une armoire dans laquelle le client utilisateur peut stocker ses affaires ainsi que deux imprimantes multifonctions. «Il y en a une pour dix postes», précise le «Business development director» de Labgroup.
Il y a sur ce plateau 200 nouveaux postes de travail. Grâce au partenariat avec Sungard Availability Services, «nous en avons 700». Car la société américaine en possède 500 à Munsbach. Et s'il n'est pas possible de s'installer provisoirement au Grand-duché, une banque, qui serait par exemple victime d'un sinistre et qui a besoin de ce service, «pourrait se replier» vers un centre Sungard de Bruxelles ou de Paris.
Chaque position peut être louée plusieurs fois. «Nous allons faire attention à la localisation du client», dit-il. Un client qui se trouve non loin de la capitale aura plutôt intérêt à venir s'installer provisoirement à Contern.
Evidemment, ce service n'est pas gratuit. Il faut compter entre 50 et 90 euros par poste. Le prix dépend des options choisies par le client.
Le papier résiste
Connue pour ses activités de gestion et d'archivage des données «quelque soit le support (papier ou électronique)», Labgroup est active dans le «créneau» du repli depuis 2004. Cette activité représente aujourd'hui 5 % du chiffre d'affaire qui dépassait légèrement les dix millions d'euros l'an dernier. L'objectif étant que cette activité spécifique atteigne les 10 %, explique Jean Racine.
Qu'en est-il de la transformation digitale? «Elle ne nous fait pas peur. Nous sommes là pour la favoriser», souligne-t-il. Cependant, le papier résiste. En 2018, «nous avons rentré autant de papier qu'en 2012». C'est-à-dire 200.000 boîtes remplies de documents imprimés. En tout, «nous avons plus de 5,5 millions de boîtes d'archives en format A4». En électronique, le chiffre donne le vertige: «nous stockons trois pétabytes de données». Ce qui équivaut à trois millions de gigabytes de données.
Nous savons faire de la téléphonie IP et affecter les extensions téléphoniques. Jean Racine