Luxemburger Wort

Le ballon rond au service du cyclisme

Après des années de galère, la Petite Reine retrouve une seconde jeunesse au Portugal

- Par Eddy Renauld

Rosport. Porto, Sporting, Benfica ou encore Boavista ne sont pas seulement des clubs de football de la Primeira Liga, ce sont aussi des équipes de cyclisme. C'est une des particular­ité de la Petite Reine au Portugal.

«Pour mettre sur pied une équipe, il faut disposer d'un certain budget et trouver des partenaire­s privés est de plus en plus difficile», constate Acacio da Silva, ancien porteur du maillot jaune en 1989. Le cyclisme lusitanien a souffert de la crise économique qui a frappé de plein fouet le pays.

«Les clubs de football disposent des ressources nécessaire­s pour créer ces équipes. A l'origine, les responsabl­es débutent avec des jeunes pour les amener petit à petit vers le haut niveau.»

Le W52-FC Porto, qui dispute pour la première fois ce Skodatdl, a vu le jour en 2004 et a franchi petit à petit les échelons pour rejoindre cet hiver le peloton profession­nel. Jusqu'en 2012, elle évoluait parmi les amateurs avant de rejoindre le niveau Continenta­l de 2013 à 2018.

«Il y a une véritable identifica­tion des fans à la marque du club. Les gens sont derrière leur équipe de football mais ils supportent aussi la section basket ou le vélo. On voit les gens sur le bord des routes avec le maillot de leurs favoris», poursuit le triple vainqueur d'étape du Tour de France.

Programme de détection

Autre particular­ité des formations portugaise­s: elles sont aussi financées par des régions ou des communes. «Cela peut aller de la mise à dispositio­n de bâtiment, du prêt de matériel et bien d'autres choses ... A titre de comparaiso­n, la commune de Differdang­e ne finance pas son équipe.» Petit à petit le cyclisme portugais relève donc la tête et quelques années après Benfica, c'est une autre formation portugaise qui s'aligne au Luxembourg. «Nous comptons sur le soutien de la colonie portugaise qui est établie au Grand-duché mais aussi tous les gens originaire­s de Porto. C'est important sur le plan marketing et publicitai­re d'être présent au Luxembourg», avance Nuno Ribeiro.

A 41 ans, cet ancien coureur de Liberty Seguros exerce la fonction de manager depuis 2015. «Nous savons que nous ne sommes pas la meilleure équipe du plateau mais nous allons essayer d'être à la hauteur de l'événement. Nous sommes ici pour préparer le Tour du Portugal (31 juillet-11 août).»

Les Dragons ont d'ailleurs remporté les cinq dernières éditions de cette course grâce à Gustavo César (2014, 2015), Rui Vinhas (2016) et à l'espagnol Raul Alarcon (2017 et 2018), qui était dans l'échappée jeudi lors de la 1re étape entre Luxembourg et Haucharage. «Cette course est très importante à nos yeux, nous sommes bien décidés à nous imposer à nouveau. Pour cela, nous allons aussi disputer quelques épreuves en Espagne et en Chine.»

Malgré un réservoir de coureurs plus réduit qu'en Espagne ou en Italie, le cyclisme portugais est bien décidé à évoluer. Derrière Porto, on recense huit formations qui évoluent en Continenta­l. Que ce soit au niveau des clubs ou au sein de la fédération, un gros programme de détection a été mis sur pied.

«Je suis confiant pour l'avenir. A mon époque, les coureurs portugais se contentaie­nt de courir à la maison, ce n'est plus le cas. On devrait à nouveau parler du Portugal prochainem­ent», conclut da Silva. Les successeur­s de Joachim Agostinho, José Azevedo ou encore Rui Costa peaufinent leurs armes dans l'ombre.

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Photo: Serge Waldbillig La formation du W52-FC Porto est la seule équipe profession­nelle lusitanien­ne à évoluer au sein du peloton profession­nel.

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