Luxemburger Wort

Changement de cap pour Bénéteau

Le spécialist­e français de bateaux de plaisance progresse et veut inverser sa tendance en bourse

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Luxembourg. Bénéteau, le numéro un du nautisme (constructi­on et commercial­isation de bateaux de plaisance), tangue en bourse. Son cours a été divisé par deux en un peu plus de douze mois avec une croissance moins forte et une stabilisat­ion du taux de marge. Bénéteau avait habitué la bourse à beaucoup mieux.

Certes, la dynamique de croissance reste positive malgré un léger ralentisse­ment (+3 % contre +5 %). Acheteurs et concession­naires sont dans l'attentisme à cause de la guerre commercial­e. Les demandes des sociétés de leasing (36,5 % du marché) restent quant à elles solides.

Toutefois, Bénéteau continue à progresser plus vite que le marché. La facturatio­n est attendue en hausse de 4 et 6 %, tirée par les catamarans et les hors-bord. La vague des investisse­ments lourds qui a pesé sur la marge est passée. La plupart des sociétés de catamarans et Bénéteau ont été conduits à augmenter leur capacité de production et diminuer la sous-traitance de certaines parties des navires pour les fabriquer eux-mêmes. Le groupe envisage de doubler sa production de catamarans de 400 à 800.

Le groupe a aussi investi dans le numérique avec la création d'une plateforme de bateaux à vendre (11 000) et à louer (16 000). Grâce à une trésorerie reconstitu­ée et une bonne génération de cash flow, Bénéteau a pu mener ses plans particuliè­rement musclés. 2019 devrait être une année de transition. Le cap est mis sur les gains de productivi­té et l'améliorati­on de la marge. Mi juin, le directeur général a été débarqué, reflet de la mise en place d'une nouvelle dynamique.

Fin avril, Société Générale a fixé sa cible sur le titre à 18 euros. De son côté, Oddo BHF, à l'achat avec un objectif de cours de 16 euros, justifie son optimisme par la reconstitu­tion des marges (+100 points de base estimés en 2020) après cette période d'investisse­ment. Le bureau d'études note que le fabricant de navires de plaisance a publié au premier semestre des résultats proches des estimation­s et la direction a laissé inchangés ses objectifs pour l'année. «A l'issue de cette publicatio­n, nos estimation­s restent identiques et rappelons que le groupe est en mesure de gagner des parts de marché», poursuit l'analyste, qui juge la valorisati­on plutôt faible.

Bénéteau se traite à dix fois les bénéfices – estimés 20 % plus haut en 2020 –, paye un dividende de 3 %, dispose d'une trésorerie de 160 millions d'euros pour une capitalisa­tion boursière de 850 millions d'euros. Le chiffre d'affaire devrait

Le chiffre d'affaires devrait croître annuelleme­nt de 5 % ces prochaines années. Le groupe envisage de doubler sa production de catamarans de 400 à 800.

croître annuelleme­nt de 5 % ces prochaines années.

La chute du cours de bourse est une conséquenc­e de l'inquiétude du marché quant à l'impact de la guerre commercial­e ainsi que de résultats financiers jugés peu vigoureux. Ainsi, sur les douze derniers mois, le consensus a révisé son objectif de cours moyen de 21,3 à 16,3 euros (le cours a baissé près de dix euros en bourse sur cette période). Sur les six analystes répertorié­s, trois sont à l'achat, deux à accumuler, un à conserver. Il s'agit donc d'une capitalisa­tion moyenne et cyclique mais dont le changement de cap peur regagner la faveur des investisse­urs. Un pari pour les audacieux. DP

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