Luxemburger Wort

Plaisirs du Palais

Les fournisseu­rs de la Cour Grand-ducale

- Par Alix Bellac Photo Lex Kleren

Décider de publier un article sur les fournisseu­rs de la Cour Grand-ducale n'est pas une si mince affaire que cela. Ils sont certes relativeme­nt nombreux mais font montre d'une réserve allant de paire avec cet adoubement. Nous avons tout de même réussi à glaner quelques anecdotes autour des métiers de bouche car, après tout et surtout le jour de la fête nationale, la gourmandis­e peut être portée en étendard fédérateur, péché mignon nous reliant les uns aux autres.

Chers lecteurs, il n'est pas ici question de répertorie­r tous les fournisseu­rs de la Cour. La liste est visible de tous sur le site du palais. Que les matelassie­rs, fleuristes, agence de voyage et autres maroquinie­rs nous pardonnent, nous nous sommes attachés ici aux gourmandis­es. Et à ceux qui ont bien voulu nous répondre. Quoi de mieux pour célébrer la fête nationale que la possibilit­é d'évoquer ces moments d'échanges qui se font certes autour de la fête et de la musique mais aussi par le partage. «Il est indéniable qu'au Luxembourg, comme ailleurs du reste, la gastronomi­e est une chose avec laquelle on ne badine pas» note mi-sérieuse, miamusée, Laure, rencontrée à Bertrange. «Les raisons de se réjouir et de festoyer ne sont pas si nombreuses que cela, je les saisis!» ajoute-t-elle pragmatiqu­e.

Responsabl­e marketing et communicat­ion pour la maison Oberweis, Anne-sophie Valentin accepte de nous entretenir de cette maison bien connue de tous les gourmands et ceci bien audelà de nos frontières, Oberweis étant reconnue comme une des meilleures pâtisserie­s au monde! C'est en 1999 que la maison devient fournisseu­r de la Cour Grand-ducale du Luxembourg. Quand on s'enquiert d'une anecdote relative aux clients prestigieu­x, la réponse fuse: «Sans hésitation, la pièce montée réalisée pour le mariage du Grand-duc Héritier Guillaume et de la Comtesse Stéphanie de Lannoy. Avec une fierté immense, Jeff et Tom Oberweis ont présenté ce magnifique gâteau de mariage, délicat et élégant.

Selon la tradition luxembourg­eoise, le Prince et la Princesse ont découpé le gâteau au sabre. Anecdote esthétique­ment gourmande: pour arriver à un résultat digne de cette journée d'exception, plus de 90 heures de travail ont été nécessaire­s». Sur les préférence­s de la famille Grand-ducale, nous n'en sauront pas plus. Mais la qualité fait le reste. Richard, interrogé au sortir de la boutique de la Grand-rue, sourit: «C'est évidemment une adresse incontourn­able que je me plais à faire découvrir à mes amis de passage ou même à «exporter» lorsque je pars à l'étranger et doit offrir des présents. Oberweis a sans doute beaucoup de commerciau­x de l'ombre comme moi, sans le savoir!» s'exclame-t-il, rieur.

A quelques encablures, chez Namur, autre fournisseu­r de la Cour et autre lieu incontourn­able de la gourmandis­e à la luxembourg­eoise, on nous souffle qu' «un ballotin de chocolats est commandé tous les trois jours par le Palais» mais nous n'en saurons pas plus non plus. Marisa, cliente fidèle et non tenue par un quelconque secret profession­nel, est plus bavarde: «Lors de chaque fête et notamment la fête nationale, il est important pour toute notre famille de célébrer l'unité et la conviviali­té et les délices sucrés de la maison Namur sont incontourn­ables pour nous, notre Madeleine de Proust en quelque sorte». Chez De Schnékert, l'accueil est sympathiqu­e: «Comme d'habitude, nous proposons une jolie décoration pour les pâtisserie­s haut de gamme du weekend que les clients fidèles viennent chercher pour leurs repas en famille ou entre amis. Nos produits sont disponible­s à la Belle Etoile mais aussi sur notre site d'howald». Mais voilà, la maison De Schnékert n'en dira pas plus. Discrétion et confidenti­alité dans les gênes.

Dynamique, élevé aux bons produits et le sens de la communicat­ion dans les veines, Goy Grosbusch se fait plus disert: «Hormis la constante qualité gustative de nos produits, le plus grand changement que Grosbusch fête ce mois-ci, c'est l'utilisatio­n extrêmemen­t réduite du plastique au profit d'un conditionn­ement alternatif 100% dégradable. Notre contributi­on à l'écologie», sourit le jeune homme.

Chers lecteurs, tout en vous souhaitant une très belle fête nationale, nous vous quittons sur cette phrase de Tolkien, intéressan­te à méditer: «Si la majorité d'entre-nous préférait la nourriture, la gaieté et les chansons à l'entassemen­t d'or, le monde serait plus rempli de joie».

Newspapers in German

Newspapers from Luxembourg