La Fête Nationale
Certains s’interrogent peutêtre, au XXIE siècle, sur l’utilité de célébrer une fête nationale à laquelle ils reconnaissent pour principal mérite d’offrir une journée supplémentaire de congé. Pourtant, dans ce monde en pleine mutation qui remet en cause tous les symboles, toutes les fondations sur lesquelles reposent notamment la civilisation européenne, faisant de nous tous des êtres hyper-connectés dans une dimension virtuelle, n’est-il pas utile et nécessaire, un jour par an, de se poser la question essentielle, la seule qui vaille d’être posée: qu’est-ce qui nous rassemble tous et nous insuffle le désir d’avoir un destin commun en tant que nation? Il y a naturellement dans la célébration de la fête nationale une dimension patriotique qu’il ne faudrait pas négliger; comme l’énonce fièrement notre hymne national, nous sommes prêts à tout vaincre pour «notre patrie, que nous portons si profondément dans nos coeurs», et prions le ciel de continuer «à laisser briller au firmament le soleil de la liberté». Certes, le Luxembourg est un pays prospère et où il fait bon vivre même si le modèle idyllique n’existe pas. Mais la Fête Nationale, qui est en vérité l’anniversaire officiel du Grand-duc nous ramène sans cesse à notre Histoire millénaire et à ce qui forge l’indépendance du Grand-duché, chèrement acquise et défendue. Chaque année désormais la Fête Nationale
luxembourgeoise nous permet de communier ensemble autour des mêmes valeurs de liberté et de démocratie selon un rituel qui offre une triple célébration, civile, à la Philharmonie avec les discours du Grand-duc et du Premier Ministre notamment, religieuse, avec le Te Deum à la cathédrale Notredame par l’archevêque Mgr Hollerich, et militaire, par le défilé au Kirchberg. Toutes les forces vives de la nation sont intimement associées à ces festivités auxquelles ne manque jamais le soutien de la population qui se manifestera dès ce soir à Luxembourg et à Esch-sur-alzette, ponctuées par un feu d’artifice qui illuminera la forteresse et le pont Adolphe. Et si nous profitions tous de cet instant d’unité pour savourer le bonheur de vivre dans un pays libre et démocratique? Et si nous cessions d’être timides pour revendiquer pleinement notre fierté de Luxembourgeois? Et enfin, si nous pensions aussi à remercier aujourd’hui notre Grand-duc qui assume avec dignité ses devoirs de souverain, lui qui couronne et protège nos institutions démocratiques, ainsi que son épouse qui l’aide à faire rayonner notre pays dans le monde en multipliant les initiatives humanitaires comme le forum des femmes «Stand Speak Rise Up!», ainsi que toute la Famille grand-ducale entièrement dévouée au service de notre pays? Je vous souhaite une joyeuse fête nationale, dans la joie de vivre ensemble.