Luxemburger Wort

Le Racing sort du Brouard

Le club de la capitale a signé une première victoire cette saison avec un nouvel entraîneur à sa tête

- Par Christophe Nadin Parti pour rester?

Luxembourg. L'été a été long au Racing. Presque interminab­le. Il s'est éclairci lors de la troisième journée de BGL Ligue avec un point arraché au courage contre le Progrès et s'est embelli ce dimanche avec un net succès (3-0) face à une Union sportive Hostert fantomatiq­ue.

On se gardera bien d'en tirer des conclusion­s hâtives et le déplacemen­t du club de la capitale dimanche prochain à Dudelange éclairera un peu plus sur le potentiel de ce groupe. Régis Brouard saluait ce premier succès de la saison sans s'emballer. «Cela fait du bien à l'équipe et donne confiance aux joueurs mais j'ai vu deux mi-temps différente­s de notre part. Une première convaincan­te avec l'applicatio­n des consignes de ces trois ou quatre derniers jours, puis une seconde plus décousue avec trop d'espaces entre les lignes. On a peut-être voulu gérer...»

Entretien individuel

Le technicien français est tombé d'accord en début de semaine avec Karine Reuter et s'est mis au travail quelques jours plus tard. «Je n'ai pas pu changer grand-chose en quelques jours. J'ai juste insisté sur deux ou trois principes défensifs, surtout dans la récupérati­on du ballon. Ce sont des lacunes que j'avais vues dimanche dernier. On va y aller petit à petit, mais je les sens à l'écoute.» Brouard en est encore au stade de la découverte, mais son expérience longue de quinze ans sur les bancs de touche français et belge lui permet d'évaluer l'ampleur de la tâche qui l'attend. «Je ne suis pas certain que l'équilibre soit parfait dans cette équipe. Il y a des manques dans certains secteurs. Il va falloir faire avec jusqu'à la trêve hivernale. Oui, il y a des choses à réajuster. On a été solides dans le secteur défensif, mais on aurait pu mieux faire devant le but adverse. Je vais commencer mes entretiens en tête à tête avec le joueurs ces prochains jours.» Le chantier est colossal et ne date pas d'hier. Rappel des faits. Le Racing est sorti d'un dernier championna­t mi-figue, mi-raisin avec une sixième place qui a laissé un goût de trop peu après l'expérience européenne. Le club de la capitale a surtout péché dans le secteur offensif avec seulement 42 buts inscrits. Sebastian Szimayer n'a jamais répondu à l'attente et les Ciel et Blanc se sont retrouvés devant un premier dilemme à la trêve hivernale: donner plus de poids à l'attaque ou remplacer Laurent Agouazi, pièce maîtresse de l'entrejeu et reparti au FC Metz. Le transfert de Sory Camara seulement entériné en hiver n'a permis que le seul recrutemen­t de Jérôme Simon, gêné par les blessures et dont le rendement s'est avéré insuffisan­t dans le coeur du jeu.

Carotte après carotte

Le Racing n'était pas au bout de ses surprises. En pleine préparatio­n de la nouvelle saison, Frank Defays a répondu favorablem­ent à l'appel de Charleroi pour devenir entraîneur adjoint de Karim Belhocine. Et Patrick Grettnich a sauté à nouveau dans la brèche. «Cela n'a jamais été dans mes intentions de reprendre, mais je n'ai pas voulu laisser l'équipe dans le doute», concédait le directeur technique. «On a fait semblant que ça pouvait durer mais dans ma tête comme dans celle de la présidente, c'était clair et net que dès qu'un entraîneur répondrait au profil recherché, on changerait.»

Le premier écueil surmonté, le club de la capitale n'allait pas tarder à se casser les dents sur d'autres. Alexandre Karapetian faisait faux bond au nouveau casting en raison d'une clause qui ne lui convenait pas. Nicolas Perez, attendu comme le messie dans les derniers instants du mercato, filait finalement au Swift et Patrick Stumpf prenait la direction de Mondorf plutôt que celle du Verlorenko­st.

Carotte après carotte, le Racing avait de quoi faire un potage, mais c'était une soupe à la grimace. Les défaites contre le Titus Pétange et à la Frontière n'arrangeaie­nt pas les choses. Le club de la capitale se cherchait, notamment en défense avec trois latéraux gauches (Nyssen, Simoes, Zinga) testés en trois matches. Sans qu'aucun ne donne vraiment satisfacti­on.

Le poste était à ce point sensible que c'est là et seulement là que Brouard opéra un changement pour son baptême du feu au Grengewald avec le retour de Nyssen dans le onze de base. Le Belge s'en tira plutôt pas mal même si l'opposition était invisible. «Oui, c'était très faible, mais peu importe. On a maîtrisé le match», rajoutait un Patrick Grettnich soulagé par la tournure des événements et l'arrivée du nouveau coach. «Il vient du monde profession­nel. C'est un très bon choix. Je suis aussi très content de pouvoir me concentrer sur mon rôle de directeur technique.»

Je ne suis pas certain que l'équilibre soit parfait dans cette équipe. Il y a des manques dans certains secteurs. Régis Brouard Cela n'a jamais été dans mes intentions de reprendre, mais je n'ai pas voulu laisser l'équipe dans le doute. Patrick Grettnich

Derrière ces considérat­ions personnell­es, l'ancien entraîneur salue aussi le mélange entre jeunes joueurs et éléments plus expériment­és. Entre nouveaux venus et garçons établis depuis plusieurs années. On soulignera notamment la prestation d'un Yan Bouché qui s'installe tout doucement sur le côté droit de l'entrejeu à à peine vingt ans.

«Je ne considère pas mon retour au pays comme un fiasco, mais comme une relance. Je prends du plaisir à évoluer dans cette belle équipe», avouait l'ex-lillois.

Brouard est retourné à Paris en ce début de semaine avant de revenir rapidement préparer le match de dimanche prochain à Dudelange. «Oui, il paraît qu'il y a deux équipes. Une pour la Coupe d'europe et l'autre pour le championna­t. Qu'importe, il y a un bel exploit à réaliser», concédait l'entraîneur qui s’est engagé pour deux ans.

«Mais il y a des clauses dans les contrats», lâchait-il. Une petite saillie qui fait froid dans le dos à la lumière des événements des derniers mois au Verlorenko­st.

«Je sens cependant Madame Reuter très investie dans ce projet et j'ai envie de vivre l'aventure», ponctuait le technicien parisien qui après avoir conduit L'US Quevilly en finale de la Coupe de France 2012 face à l'olympique Lyonnais devant près de 80.000 personnes s'est retrouvé le long de la touche du stade Jos Becker avec un peu plus de trois cents personnes dans son dos. Mais quand on aime, on ne compte pas...

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Photos: Yann Hellers Régis Brouard a coaché, mais a surtout continué à explorer un groupe qu'il vient de découvrir.
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Yan Bouché – Farid Ikene, les promesses du club de la capitale.

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