De l'art pour l'association «Trauerwee»
L'exposition «Art2cure» revient à la BIL pour sa collecte de fonds annuelle
Pour la quatrième année, la Banque Internationale à Luxembourg accueille dans sa galerie Indépendance l'exposition Art2cure initiée en 2015 par le Docteur Philippe Lamesch et Gilles Weidig. Cette collecte de fonds artistique ira cette année, majoritairement à l'association «Trauerwee», association qui accompagne les enfants, les adolescents et les familles frappés par le deuil. L'exposition réunit 22 artistes locaux et pour cet opus 2019, huit créateurs émergents sont venus soutenir la cause.
Robert Brandy présente des oeuvres récentes où il fait résonner les pigments bleus et orangés qui lui sont chers en une gestualité maîtrisée. Bertrand Ney dans «Dégél», sculptures en marbre blanc travaillées à l'acide nous confronte à des images de banquises en déliquescence, d'icebergs à la dérive et titille la conscience écologique. Quant à Moritz Ney, connu pour ses audaces chromatiques, il n'a jamais caché sa fascination et son intérêt envers les couleurs pures de Matisse tout en regardant vers les expressionnistes allemands et la hardiesse de Picasso. Néo-fauve, néoexpressionniste, gouailleur et farouchement indépendant, l'artiste offre une production inédite, rebelle et bohème faite de paysages sylvestres, de natures-mortes et de portraits.
Monique Becker fait du champ pictural un incroyable continent de couleurs. Si le noir est son ton de prédilection, la valeur n'est jamais monochrome puisqu'elle est rehaussée, sublimée d'une multitude de couches superposées.
Dans ses photographies, Eilo Elvinger immortalise la beauté sauvage de la nature. Sous son objectif, la faune et la flore sont saisies avec une poésie et une magie étonnantes.
Un scrutateur d'images
JKB Fletcher parvient toujours à subjuguer le spectateur par son talent hyperréaliste. Ce scrutateur attentif des images diffusées à foison sur Instagram ou les réseaux sociaux n'a de cesse de les fixer dans l'huile, de les doter du lustre de la tradition séculaire de la peinture.
Thomas Iser s'est lancé dans un projet pharaonique: faire le portrait de l'humanité en photographiant au gré de ses voyages des quidam et des personnalités de tous horizons, de tous genres et de toutes couleurs. Est également présentée une impression 3D du corps de l'artiste qui devient alors un champ pictural et sculptural.
Plus connue pour ses gravures et estampes, Diane Jodes dévoile pourtant dans cet accrochage des acryliques sur toile animalières et ludiques.
Françoise Ley aime raconter des histoires, tutoyer l'introspection et aborder un langage teinté d'universalité. C'est en somme la mémoire collective qu'elle convoque sur la toile.
Boris Loder réalise des compressions de déchets collectés au Luxembourg et en fait des photographies. Sortes d’anthropocène, les compressions sont des carottages de notre société.
Les huiles sur toile de Nuno Lorena sont nimbées d'une grâce inouïe et d'un flou énigmatique, une invitation à la contemplation et à la décélération
Les oeuvres de Chantal Maquet, sont marquées par cette impression d'intemporalité. Prenant pour point de départ des photos et des archives trouvées dans ses albums de famille, l'artiste les traduit ensuite en des motifs picturaux aux couleurs vives pour en faire des instantanés de vie.
Avec ses acryliques sur alu, Franck Miltgen expérimente le support et en fait le réceptacle mémoriel de formes stylisées d’éléments végétaux.
Avec ses différentes installations, Sali Muller dompte la lumière et les reflets d'une manière ludique et conceptuelle.
Jim Peiffer affirme sa veine expressive et fougueusement coloriste où moult références à l'histoire de l'art sont sensibles. Inspiré par la vie quotidienne, l'actualité, la société, les affres de notre monde contemporain, Marc Pierrard aime à plonger ses pinceaux dans l'acide et traduire ses réflexions dans des compositions un peu loufdingues et baroques.
Grand découvreur de trésors que sont les déchets usiniers et industriels, Sergio Sardelli métamorphose et anoblit dans ses sculptures et reliefs, les rebuts en oeuvres d'art à l'allure aérienne à la palette pastelle. Toujours prompt à entraîner le spectateur dans ses fables et contes, Arny Schmidt crée des passerelles entre la fiction et la réalité. La nature environnante est transcrite de façon ogresque et inquiétante.
Stéphanie Uhres dévoile sur la toile avec sa touche diaphane et réaliste les moments de jeux de ses enfants et touche du doigt à cette part d'innocence qui est malheureusement derrière nous. L'identité et la manière de la représenter sont au coeur du travail de Jeanine Unsen. Ses modèles vêtues ou dévêtues au sein d'un paysage non identifiable dévoilent leur intériorité juste par le regard.
Fascinée par la beauté invisible du monde sous-marin, Ellen van Der Woude s’attelle à la dévoiler dans des oeuvres en grès et en porcelaine. Des toiles de Julie Wagener émanent une sensation de désenchantement et d'ennui qui prend aux tripes. «Art2cure», jusqu'au 15 septembre à la galerie Indépendance au siège de la BIL, 69, route d'esch, Luxembourg. Ouvert du lundi au vendredi de 10 à 17 heures.