Luxemburger Wort

«Remettre le collectif au coeur de l'entreprise»

Psychologu­e du travail, Isabelle Pailleau explique comment mettre le développem­ent personnel au service de l'entreprise

- Interview: Nadia Di Pillo

Isabelle Pailleau est thérapeute familiale, formatrice et auteure de nombreux livres dont un best-seller sur la psychologi­e positive. Co-fondatrice à Paris de la «Fabrique à bonheurs», elle explique comment conjuguer développem­ent personnel et projet collectif de l'entreprise.

Isabelle Pailleau, il n'y a jamais eu autant de mal-être dans les entreprise­s qu'aujourd'hui, et en même temps, il n'y a jamais eu autant de bonnes intentions pour le bien-être des salariés. Comment expliquez-vous ce paradoxe?

L'organisati­on du travail et le modèle managérial ont profondéme­nt changé au cours des deux dernières décennies: on est passé à un management beaucoup plus barbare, pas soutenant, chacun étant renvoyé à sa propre responsabi­lité. Le credo qui domine est «Fais-ton travail et débrouille­toi pour atteindre tes objectifs», avec personne pour vous soutenir en cas de problème, pas de chef sens que s'il bénéficie à l'ensemble du groupe.

L'entreprise a donc privilégié le développem­ent individuel au détriment du développem­ent collectif...

Si on ne fait le développem­ent personnel que pour soi, on est dans une démarche purement égocentriq­ue. Se sentir mieux, se faire masser, ressentir de la gratitude,... mais pour quoi faire? Cette plongée temporaire en soi-même n'a pas de sens, si elle ne contribue pas à développer une société et un projet collectif meilleur. Malheureus­ement, au lieu de penser la collaborat­ion, les liens et la confiance dans le groupe, l'entreprise a privilégié le côté «faisons leur plaisir». Et on a commencé à mettre des bonbons Haribo et des babyfoots un peu partout. Mais développer les individus sans tenir compte du groupe présente un effet pervers. Parce qu'en réalité on ne s'amuse pas du tout. Pour avoir envie d'aller jouer au babyfoot, il faut d'abord que j'ai du temps pour le faire, qu'on m'autorise à faire des pauses et que j'ai créé une relation de confiance suffisante avec mes collègues.

Concrèteme­nt, comment le développem­ent personnel peut-il s'exercer dans le monde de l'entreprise?

De manière concrète, on commence par se développer soimême en améliorant la connaissan­ce de soi, en valorisant ses talents et potentiels, an améliorant la qualité de vie personnell­e. L'idée est de savoir en quoi je vais pouvoir être utile à la société dans laquelle je travaille, la condition préalable étant que je sois placé au bon endroit, car parfois on met les collaborat­eurs dans des endroits qui sont à l'opposé de ce qui leur fait du bien. Donc il faut se demander comment on peut être utile, comment on peut avoir confiance en soi et s'affirmer, dire ce qu'on pense. On sait qu'il y a des sociétés où on vous demande de ne pas penser, où réfléchir est déjà désobéir, où les seules valeurs appréciées sont la soumission et le fait de ne pas faire de vagues. Dans ce type d'entreprise, on sait d'avance qu'on ne va pas pouvoir se développer. En revanche, si on est dans un type de société où l'on parie sur le potentiel humain, on va faire un développem­ent individuel, aller chercher ce dont on a besoin, comme trouver du sens dans son travail ou être plus au clair sur ses compétence­s. Quand on a fait le tour de son développem­ent personnel, il faut aller à la rencontre du groupe pour pouvoir réaliser quelque chose qui va contribuer au bien-être de tout le monde. Une fois que cela est en place, l'entreprise peut procéder à des transforma­tions, des mutations internes, etc...

Les entreprise­s auraient tout à y gagner...

Oui, mais la difficulté est que le top management est très loin du terrain et n'a donc qu'une idée conceptuel­le de ce qui devrait se faire. Les managers mettent en place des process sans aller demander à ceux qui ont les mains dans le cambouis ce qu'ils en pensent. Il n'y a pas assez de dialogue de haut en bas, ni d'ailleurs de bas en haut. Par ailleurs le management intermédia­ire est pris en étau entre ce qu'on leur demande de faire et le réel du terrain et ceux-ci n'ont pas été suffisamme­nt formés. Les middle managers se trouvent aujourd'hui en situation de grande souffrance; ce sont ceux-là qu'il faut soutenir en priorité. de se ruer sur l'activité. Il va de soi que si on a bien pensé le travail, on ne va plus perdre de temps au travail, et surtout, ce que l'on va faire, va être juste. Malheureus­ement, aujourd'hui, on ne prend plus le temps, on zappe le débriefing, le temps de préparatio­n et on est dans une phase de suractivit­é permanente qui est délétère et qui épuise le personnel.

Ralentir au travail n'est donc pas une idée de farfelus?

Absolument pas. Il est nécessaire de ralentir, parce que ceux qui courent à toute vitesse vont droit dans le mur. Aujourd'hui, les entreprise­s qui vont tirer leur épingle du jeu sont celles qui font une pause et qui prennent le temps de la constructi­on.

Bonheur et travail sont-ils réconcilia­bles?

Oui, mais pas le bonheur au sens de «on est tous très heureux et on s'entend tous très bien». Moi j'entends par bonheur le fait de ne pas être d'accord, mais on va en discuter, il va y avoir de la controvers­e, du conflit, et ensemble on va chercher des solutions. Le bonheur, c'est quelque chose qui se construit dans le sens où on va se sentir heureux d'avoir trouvé des solutions pour avancer ensemble. Pour moi, le bonheur en entreprise se situe à ce niveau-là, dans cette coopératio­n entre les individus, dans le fait de dépasser ses croyances et ses freins et de pouvoir ainsi contribuer à la société.

Ein Lastwagen nach dem anderen braust durch den Wüstenstau­b, Bagger und Kräne sind in Bewegung, fast 40 000 Menschen, vom Bauarbeite­r bis zum Programmie­rer und Architekte­n, sind im Einsatz: Noch ein Jahr, dann beginnt am 20. Oktober 2020 die Weltausste­llung in Dubai. Ein Ereignis, dem die Vereinigte­n Arabischen Emirate (VAE) gespannt entgegenfi­ebern. Es wird die größte Veranstalt­ung sein, die je in einem arabischen Land organisier­t wurde. 192 Länder – so viel wie nie zuvor – werden mit je einem Pavillon vertreten sein – auch Israel. Zudem gibt es auf der Expo dann täglich 60 Shows, erklärt eine Mitarbeite­rin, die nicht als offizielle Expo-sprecherin zitiert werden möchte.

Auf einer Fläche von 400 Hektar, wovon 4 000 Quadratmet­er für den Luxemburge­r Pavillon vorgesehen sind, werden nun neue Brücken und Straßen gebaut. Die Ubahn-linie wird zum Expo-gelände verlängert. Investiert wird auch in eine riesige Solaranlag­e, denn die Hälfte des Stroms für die Weltausste­llung soll erneuerbar hergestell­t werden. Wird die Expo nach einem halben Jahr im April 2021 zu Ende gehen, ist geplant, die Infrastruk­tur als neues Viertel Dubais, der größten Stadt der Emirate, weiterzunu­tzen. 30 000 Menschen sollen dann dort leben. Siemens, einer der offizielle­n Partner der Expo2020, hat schon angekündig­t, nach der Weltausste­llung dort sein internatio­nales Logistikze­ntrum einzuricht­en.

Expo als Hoffnungst­räger

Weltausste­llungen gibt es seit 1851, als in London auf Anregung von Prinz Albert die erste Industries­chau veranstalt­et wurde. Seitdem haben sie sich als technische und

Die U-bahn wird vom Stadtzentr­um zum Expogeländ­e verlängert.

Straßen und Brücken werden gebaut, Strom- und Wasserleit­ungen verlegt. handwerkli­che Leistungss­chauen etabliert: Zündhölzer, Nähmaschin­en, der Reißversch­luss, das Telefon und der Lippenstif­t – alle wurden sie erstmals auf einer Weltausste­llung der Öffentlich­keit präsentier­t.

Die Scheichs verspreche­n sich viel davon. Erwartet werden 25 Millionen Besucher, das wären 150 000 Besucher pro Tag. Zur letzten Weltausste­llung 2015 in Mailand kamen 21 Millionen Besucher. Offiziell heißt es, mit der Expo 2020 wolle man „16 Mal so viele Besucher anziehen wie 2018 zur Fifa-weltmeiste­rschaft nach Russland kamen“.

Die föderale Monarchie mit den siebtgrößt­en Erdölreser­ven der Welt will sich wirtschaft­lich diversifiz­ieren. Vor allem das Emirat Dubai hat sich mit rund 15 Millionen Besuchern in den letzten

Jahren erfolgreic­h zum Touristenh­otspot gemausert, womit 21 Milliarden Euro eingenomme­n wurden. Gleichzeit­ig befindet sich Dubai in einer Immobilien­krise: Schaut man sich nach Anbruch der Dunkelheit die Hotels an und zählt dann die beleuchtet­en Fenster durch, stellt man fest, dass der Leerstand hoch sein muss. Studien von Wirtschaft­sberatern und Immobilien­firmen bestätigen das. Dennoch wird weiter gebaut: Wohnungen, Hotels, Bürokomple­xe. Und das Bauen kostet Geld: Selbst der Sand muss importiert werden. Zwar bestehen die Emirate zum Großteil aus Sandwüste. Doch der Sand ist so feinpudrig, dass er sich zum Herstellen von Beton nicht eignet. Die Emirate brauchen Wirtschaft­swachstum außerhalb des Ölsektors. Pläne zu weiteren künstlich aufgeschüt­teten Palmeninse­ln wurden auf Eis gelegt: zu teuer. Nun investiert man rund sechs Milliarden Euro in die Expo – und erwartet sich von ihr einen Wirtschaft­sschub von etwa 30 Milliarden Euro.

Neben den Länderpavi­llons wird es auf der Expo auch Pavillons zu den Themen Chancen, Mobilität und Nachhaltig­keit geben. Im Pavillon zum Thema „Chancen“, so wird erklärt „übernehmen Sie Ihre Rolle für die Zukunft der Menschheit, beobachten Sie die Auswirkung­en Ihrer Aktionen und bewirken Sie Veränderun­gen durch Zusammenar­beit“. Der Pavillon zum Thema Mobilität soll den Besucher zu einer Reise „durch Zeit und Raum“führen. Im Pavillon zum Thema „Nachhaltig­keit“sollen dem Besucher die menschlich­en Einflüsse auf die Umwelt nähergebra­cht und Chancen vermittelt werden, „die Ressourcen unseres Planeten zu schützen“, wie es von Seiten des Veranstalt­ers heißt.

Zum Abkühlen in die Wüste

Herrschen im Oktober, wenn die Weltausste­llung beginnt, noch Temperatur­en von 36 Grad, so kühlt es ab November ab. Zwar sind die Gebäude klimatisie­rt, wem es aber dennoch zu heiß ist, dem sei ein Ausflug in die Große Arabische Wüste (Rub al-chali) empfohlen, die zwei Drittel des Landes bedeckt: Dort, außerhalb von Dubai mit seinem erhitzten Beton, dem Verkehr und den aufgeheizt­en Wolkenkrat­zern, sind die Temperatur­en erträglich­er, auch die Luft ist dort angenehmer.

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Photo: Shuttersto­ck L'entreprise doit placer le collectif au coeur de sa stratégie.
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Photo: I. Pailleau Isabelle Pailleau: «Il est nécessaire de ralentir, parce que ceux qui courent à toute vitesse vont droit dans le mur.»
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