Luxemburger Wort

Des bourses européenne­s timides

La prudence de mise sur les marchés est accompagné­e par une semaine riche en publicatio­ns

- Par Loïc Chaulacel

Les grandes bourses européenne­s ont connu une semaine positive, entre des doutes sur le Brexit et des publicatio­ns spécifique­s mitigées. Dans ce contexte, l’indice de référence de la zone euro, L’EURO STOXX 50, a clôturé vendredi dernier à 3.624,68 points, affichant une hausse hebdomadai­re de 1,26 %.

Après un week-end que les marchés tardaient de voir arriver en raison du vote des députés britanniqu­es sur l’accord du Brexit, la semaine a démarré sur une tonalité attentiste. Pour cause, la demande de report de la date de sortie, prévue à l’origine au 31 octobre. Cela n’a pas pour autant pesé sur l’espoir qu’un dénouement ait enfin lieu, quand bien même cela a intensifié l’incertitud­e à dix jours de la date limite.

La prudence de mise était tout de même accompagné­e par une semaine riche en publicatio­ns. En effet, près d’un tiers du CAC40 français devait publier ses résultats, poussant les marchés vers des nouvelles spécifique­s.

Mardi, le Premier ministre britanniqu­e a brandi la menace du déclenchem­ent d’élections anticipées devant le Parlement si celuici refusait la transposit­ion accélérée de l’accord. Pesant sur la livre sterling, cette nouvelle n’a pas eu de fort impact sur les grandes bourses, notamment parce que des publicatio­ns solides aux Etats-unis ont apporté du baume au coeur des investisse­urs.

Derniers rebondisse­ments

Le soir même, la Chambre des communes britanniqu­e approuvait le principe de l’accord, malgré son refus de transposit­ion accélérée. De ce fait, Boris Johnson a annoncé mettre en pause l’examen de la propositio­n en attendant la réponse de Bruxelles sur le report de la date fatidique, report recommandé par Donald Tusk, président du Conseil européen. En dépit de ces derniers rebondisse­ments, le principe d’un accord n’a pas été remis en cause et n’a donc pas eu d’impact significat­if sur les marchés qui ont su garder leur optimisme.

La semaine est restée calme pour la dernière réunion de Mario Draghi dans son rôle de président de la Banque centrale européenne (BCE). Celui-ci a annoncé que les mesures qui avaient été adoptées au mois de septembre restaient d’actualité et que les incertitud­es étaient toujours pénalisant­es pour l’économie européenne. Le même jour, les marchés apprenaien­t que le report demandé par le Royaumeuni était accepté par l’union européenne mais que sa durée n’était pas encore décidée et créait débat. L’optimisme des investisse­urs a été mis à l’épreuve en fin de semaine quand deux publicatio­ns majeures sont sorties moins bonnes que prévues: celles du géant américain de la distributi­on Amazon et du géant européen de la boisson Anheuser-busch Inbev. Les marchés sont cependant restés résilients et ont poursuivi leur tendance de la semaine, aidés par une avancée dans la guerre commercial­e. Vendredi, Washington a annoncé des discussion­s en cours avec Pékin sur un accord partiel.

Sur l’ensemble de la semaine, toutes les grandes bourses européenne­s terminent en hausse. La meilleure performanc­e s’affiche au Royaume-uni, où le FTSE 100 gagne 2,43 % (à 7.324,47 points), poussé par une devise affaiblie par les incertitud­es. Il est suivi par le DAX allemand (+2,07 % à 12.894,51 points) puis le CAC40 français (+1,52 % à 5.722,15 points). Viennent ensuite le FTSE MIB italien (+1,29 % à 22.608,99 points) et L’IBEX espagnol (+1,08 % à 9.430,20 points).

Les grandes gagnantes de la semaine sont les sociétés cycliques, poussées par des publicatio­ns favorables et portées par un léger optimisme de la part des investisse­urs. Les meilleures performanc­es sectoriell­es s’affichent donc pour l’industrie automobile (+3,87 %), le secteur pétrolier (+3,46 %) et les ressources de base (+3,93 %).

La saison de résultats a été porteuse pour les sociétés liées à l’automobile. Alors que le secteur traverse une période difficile due au ralentisse­ment économique et à la guerre commercial­e, l’allemand Daimler (+9,20 %) a bien progressé. Un résultat opérationn­el audelà des prévisions et de solides entrées de trésorerie­s sont venus faire un pied de nez au pessimisme qui pesait sur l’industrie. Sont également à noter les fortes performanc­es des équipement­iers Valeo (+7,93 %) et Michelin (+4,73 %) qui ont affiché des croissance­s solides.

Les nouvelles ont cependant été moins bonnes pour l’industrie agro-alimentair­e. Comme évoqué précédemme­nt, le sentiment des investisse­urs a été entaché par le brasseur Anheuser-busch Inbev (- 11,80 %) qui a annoncé une diminution de ses livraisons en direction de la Chine, des bénéfices en deçà des attentes et qui a revu à la baisse ses prévisions de croissance.

La saison de résultats a été porteuse pour les sociétés liées à l’automobile.

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Photo: AFP Le constructe­ur automobile allemand Daimler a publié un bénéfice net de 1,813 milliard d’euros sur la période (+3 % sur un an) et un EBIT de 2,7 milliards d’euros (+8 % sur un an).

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