Luxemburger Wort

L’idole des très jeunes

Première luxembourg­eoise triomphale pour Jenifer

- Par Jacques Feis Carl Neyroud

La salle de l'atelier est comble. Comble du sol au plafond. Au sens propre de l’expression. Car le sol en question fourmille littéralem­ent de créatures pas plus hautes que trois pommes. Impossible de jouer des coudes sans risquer de heurter la tête de l’un de ces bouts de chou… Ailleurs, c’est pire encore: où que se pose le regard, du parquet aux balcons, en passant par les escaliers qui mènent de l’un aux autres, on ne voit que des gosses. Des gosses de toutes les tailles (mais le plus souvent XS), des gosses dont beaucoup devraient déjà être au dodo depuis longtemps. Et à part ça? Des mamans, des papas, des tatas…

Spectateur­s de 7 à 77 ans, sachez que vous vivez un moment historique: en cette soirée du jeudi 14 novembre 2019, Jenifer fait «enfin!» sa première date au Grand-duché! Et l’atelier, haut lieu du rock’n roll, s’est métamorpho­sé en halte-garderie pour l’occasion… La plus grande, la plus glamour, la plus éphémère, la plus «pop-up» des pouponnièr­es du pays.

Du coup, le Premier Ministre est venu l’inaugurer en personne. C’est dire si cette soirée restera dans les annales. Xavier Bettel a droit, comme il se doit, à un accueil «VIP XXL». Normal: le Ministre

d’etat a eu le bon goût de débarquer (à peu près) incognito, et sans armada de gardes du corps au format Nowitzki, de tireurs d’élite en tenue ninja sur les toits de la rue de Hollerich (ni Superjhemp au cas où)… Ce qui en dit plus sur le Luxembourg qu’une multitude d’efforts en «Nation Branding»: Dont acte, et bel exemple de démocratie!

Une «star» artificiel­lement créée

Tout ceci ne devrait toutefois pas occulter le débat sur les qualités artistique­s d’une «star» artificiel­lement créée par la volonté d’un CEO (Pascal Nègre) et la logistique d’une multinatio­nale (Universal) et avec des ambitions limitées (espace francophon­e).

Le problème, c’est que dix-huit ans après ses débuts dans le métier, Jenifer n’a toujours pas dépassé le niveau «Karaoké Plus». L’autre problème étant que le public n’en demande pas plus.

Dernière étape: le stand de merchandis­ing, une sorte de monument en soi. Là ou d’autres se contentent d’empiler le matos sur une table rustique, voire quelques tréteaux, on a droit ici à un vrai meuble en bois laqué, avec vitrines sous lesquelles reposent quantité de tasses et photos dédicacées.

Pas de disques… A quoi bon parler de musique, hein?

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Le problème: dix-huit ans après ses débuts dans le métier, Jenifer n’a toujours pas dépassé le niveau «Karaoké Plus».photo:

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