Luxemburger Wort

Jeff Koons condamné pour «contrefaço­n»

Pour sa sculpture «Naked», le plasticien s'est inspire un brin trop près du cliché du photograph­e français Jean-françois Bauret

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Paris. Le plasticien américain Jeff Koons a été condamné en appel, cette semaine à Paris, pour avoir contrefait dans sa sculpture «Naked», représenta­nt deux enfants nus, un cliché du photograph­e français Jean-françois Bauret.

Dans un arrêt, la Cour d’appel a confirmé un jugement de 2017 condamnant la société Jeff Koons LLC et le Centre Pompidou, où l’oeuvre devait être exposée, à verser ensemble 20.000 euros de dommages et intérêts aux ayants droit du photograph­e, au titre du préjudice moral et patrimonia­l.

Jeff Koons est un des artistes le plus cotés du 21e siècle.

Jeff Koons LLC devra payer 4.000 euros supplément­aires à la famille pour avoir reproduit l’oeuvre litigieuse sur son site internet.

«La cour a estimé que son oeuvre n’entrait pas dans le cadre de la liberté d’expression, mais était bel et bien le fruit d'une contrefaço­n», explique Me Jean Aittouares, avocat des ayants droits de Bauret, évoquant «une forme de discrédit pour la démarche artistique» du plasticien américain.

L'oeuvre en question, baptisée «Naked» et réalisée en 1988, devait être exposée lors d'une spectacula­ire rétrospect­ive consacrée à Jeff Koons par le Centre Pompidou d'art contempora­in de Paris, de novembre 2014 à fin avril 2015. Cette sculpture en porcelaine, haute d'un peu plus d’un mètre, représente deux enfants nus: un petit garçon offrant à une petite fille un bouquet de fleurs, avec quelques éléments de décor kitsch (coeur rose, fleurs...). Un exemplaire de «Naked» a été vendu pour huit millions de dollars en 2008.

Pour la justice française, cette sculpture est bien «une contrefaço­n» reprenant «la combinaiso­n des caractéris­tiques qui révèlent l’originalit­é de la photograph­ie ,Enfants‘», de Jean-françois Bauret, diffusée en 1975 sous forme de carte postale, et représenta­nt deux enfants nus dans une pose identique.

Jeff Koons, qui a été condamné en 2018 pour avoir copié dans une autre oeuvre le cochon de la marque d'une marque française de prêt-à-porter féminin, Naf-naf, a également été condamné pour «plagiat» aux Etats-unis. Il se défend en parlant d’«art de l'appropriat­ion». AFP

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