Luxemburger Wort

Sous les extravagan­ces

Une truculente «La vieille qui marchait dans la mer» de San Antonio au TNL

- Par Stéphane Gilbart

Au TNL, «La vieille qui marchait dans la mer» est une étonnante et truculente rencontre avec trois personnage­s dont le public va découvrir peu à peu la véritable réalité humaine sous les apparences et les déferlemen­ts verbaux. C’est un magnifique terrain de jeu pour ses interprète­s.

«Vieux bêta chéri, fleur de mon âme, moribond en bleu croisé, nigaud somptueux, vieux saligaud, âme divine», telles sont quelquesun­es des centaines d’appellatio­ns que se prodiguent ces deux vieuxlà. Immédiatem­ent révélatric­es de l’inventivit­é, du déferlemen­t et du bonheur lexical de San Antonio, l’auteur du livre adapté.

Elle, Lady M., si vieille aujourd’hui, a beaucoup vécu. Son existence est un catalogue de conquêtes et de prouesses sexuelles, sources, par les chantages qu’elles ont générés, d’une immense fortune.

Lady M. n’est qu’extravagan­ce, dans son maquillage soutenu, ses bijoux entassés, ses robes haute couture. Depuis si longtemps à ses côtés, Pompilius, son complice, est un ancien diplomate, un «vieux beau» à l’élégance et aux manières raffinées. Ce sont deux escrocs de haut vol. Surgit alors un moniteur de pédalo, un «joli mec». Elle en tombe amoureuse et l’embarque dans deux ou trois beaux «coups».

On ne cesse de sourire

Un des plaisirs suscités par ce trio, c’est le contraste savoureux entre leurs phrases stylistiqu­ement recherchée­s et les incroyable­s crudités qu’ils profèrent. Savoureuse­s aussi sont les prières, des monologues intérieurs, que Lady M. ne cesse d’adresser à Dieu pour qu’il lui vienne en aide. San Antonio réussit à multiplier les vulgarités sans jamais être vulgaire. On ne cesse de sourire.

Tout cela pourrait n’être qu’un agréable divertisse­ment, sauf que peu à peu la vérité des êtres apparaît. Elle est poignante. Et magnifique­ment rendue par le trio d’interprète­s. Quel beau rôle pour Marja-leena Junker, et comme elle l’accomplit, nous donnant à voir, à ressentir, à vivre le cheminemen­t de son personnage vieillarde capricieus­e et triomphant­e, souffrant d’une vieillesse qui lui interdit ce jeune homme éveillant enfin en elle un premier sentiment sincère, basculant dans une sénilité qui lui fait revivre le traumatism­e enfantin initial. Diva superbe, pathétique enfant-petite vieille.

Jacques Roehrich nous fait partager l’importance pour Pompilius de cette femme finalement fatale. Il mourra de la jalousie suscitée par le beau Lambert, dont Lionel Liégeois dévoile progressiv­ement une humanité inattendue.

Katia Scarton-kim installe tout cela dans une mise en scène d’exacte fluidité, facilitée par le dispositif scénique de Christian Klein.

Représenta­tions au TNL les 25, 29, 30 janvier et 4 février, à 20 heures, ainsi que le 2 février, à 17 heures. Infos et tickets: www.tnl.lu. Ensuite au Cube 521 à Marnach le 18 juin, à 20 heures. Infos et tickets: www.cube521.lu

aus Melancholi­e und Euphorie. Vieles erinnert an Ihre besten Sachen aus den 80ern und 90ern. Ist „Hotspot“eine Art Retro-album?

Nein, eigentlich nicht. Vielleicht nur insofern, als wir alte analoge Keyboards benutzt haben. Aber wir schreiben keine Retrosongs. „Monkey Business“hat wohl etwas davon, mit seinem 70er-jahre-styling und Stuarts fantastisc­her Produktion. Es gibt auch 80er-jahre-einflüsse, etwa in „Only The Dark“. Das Stück klingt vielleicht nach einem romantisch­en Film der späten 80er. Aber insgesamt versuchen wir nicht retro zu sein.

Die Gitarre in „Burning The Heather“von Bernard Butler – früher bei Suede – überrascht wirklich, sie klingt ungewöhnli­ch in diesem konsequent­en Elektro-sound. Wie kam es zu dieser Idee?

Heute kann man ja ganz einfach mit einem Apple-programm eine akustische Gitarre generieren. Das fanden wir lächerlich, und wir nahmen die Gitarre von Bernard, die ein bisschen folky klingt. Das passte da einfach gut rein. Aber es ist dann auch der einzige nicht elektronis­che Moment auf den drei Alben.

Lassen Sie uns über dieses wunderbar schräge Schlussstü­ck „Wedding In Berlin“sprechen, das den berühmten Hochzeitsm­arsch von Mendelssoh­n Bartholdy zitiert. Da geht es ja eindeutig nicht um den Berliner Stadtteil Wedding, sondern um eine Hochzeit. Also: Wer hat da geheiratet?

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Photo: Bohumil Kostohryz Lady M. (Marja-leena Junker), si vieille aujourd’hui, tombe amoureuse du beau moniteur de pédalo Lambert (Lionel Liégeois).

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