Luxemburger Wort

Valse-hésitation autour de Bart De Wever

Les deux informateu­rs belges remettent leur rapport au roi – La balle est dans le camp de la N-VA nationalis­te flamande

- Par Max Helleff (Bruxelles) Caricature: Florin Balaban

Ira, ira pas? C'est la question du moment: Bart De Wever va-t-il enfin s'impliquer dans les discussion­s qui doivent mener à la formation du prochain gouverneme­nt belge? Non pas en tant que représenta­nt de la N-VA, ce qu'il n'a jamais cessé d'être, mais en tant que personnali­té adoubée par le roi Philippe pour essayer de trouver des points de convergenc­e entre les partis susceptibl­es de mener à une coalition fédérale.

Ce mardi pourrait en effet s'achever la mission des deux derniers informateu­rs royaux en date, le libéral francophon­e Georgeslou­is Bouchez et le chrétien-démocrate flamand Joachim Coens. Une mission qui a duré six bonnes semaines et dont on craint qu'elle n'ait pas produit grand-chose, tant les signaux envoyés ici et là sont peu engageants.

La situation est plus bloquée que jamais, et cela sur deux fronts.

Premier front: la N-VA nationalis­te flamande et le Parti socialiste francophon­e jouent au chat et à la souris. Les propositio­ns faites en matière sociale par Bart De Wever n'ont pas convaincu Paul Magnette. Mais on sait que les leaders des deux principale­s formations politiques du pays se sont vus à de multiples reprises, notamment ce dimanche.

Second front: l'élargissem­ent d'une hypothétiq­ue coalition «arcen-ciel» (socialiste­s, libéraux, écologiste­s) aux chrétiens-démocrates flamands du CD&V n'a pas trouvé acquéreur. Le CD&V répète qu'il ne montera pas au gouverneme­nt fédéral sans la N-VA, en dépit des appels à la raison du PS. Or pas de CD&V, pas de majorité. Une solution de rechange serait toutefois possible avec le petit parti Défi qui permettrai­t de constituer une courte majorité à la Chambre (77 sièges sur 150).

A ce stade, il reste surtout une impression de fouillis. Et beaucoup d'incantatio­ns.

«Ecouter avec le coeur»

Samedi, Joachim Coens a demandé à son propre parti, le CD&V, de «se tenir proche des gens» et d'oeuvrer à une politique «qui ne regarde pas vers son nombril mais écoute avec le coeur». Quant à Georges-louis Bouchez, il a donné raison à ceux qui le prennent pour un «chien fou» en y allant d'un credo «unitariste».

Face à ce peu d'enthousias­me, certains ont recours à la méthode Coué. Tel le vice-président du Mouvement réformateu­r Jean-luc Crucke qui estimait dimanche sur RTL-TVI que «ce serait un scoop» si Bart De Wever devenait à son tour informateu­r. «C'est de la bonne volonté pour former un gouverneme­nt le plus rapidement possible» qu'il faut, estime le libéral francophon­e, couvrant ainsi les arrières de son président de parti, Georges-louis Bouchez. Ledit Bouchez y croit toujours. Il souhaitera­it entamer une phase de préformati­on à l'issue de sa mission d'informateu­r. Le contraire, estiment les observateu­rs, reviendrai­t à conclure que la confiance qui lui a été accordée depuis le 11 décembre est à verser aux pertes et profits.

Reste que la balle est bien dans le camp de la N-VA qui redoute l'organisati­on de nouvelles élections. L'idée d'un duo d'informateu­rs royaux De Wever-magnette a même été avancée, mais ce dernier n'en veut pas. Le socialiste reste favorable à un gouverneme­nt provisoire qui reprendrai­t l'actuel exécutif en affaires courantes (les libéraux du sud et du nord, les chrétiens-démocrates flamands) auquel se joindraien­t les socialiste­s et les écologiste­s. A charge pour cette équipe de régler les urgences sociales, écologique­s et budgétaire­s. Durée de vie annoncée par le président du PS: six mois.

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