Ne pas laisser retomber le soufflé
VPar Thierry Hick
ous pouvez visiter les lieux, mais interdiction formelle de prendre des photos de l’extérieur, ou de dire dans quelle localité se trouve notre entrepôt! L’avertissement du directeur de l’un des musées publics est direct. Et compréhensible. Car, cette institution culturelle de premier ordre est, comme bon nombre de ses confrères, obligée de conserver ses collections, ses trésors extra muros, en rase campagne dans des lieux peu adaptés. Et, sécurité oblige, surtout à l’abri des regards trop indiscrets. Cette discrétion requise en dit aussi long sur une situation bien préoccupante. Les tableaux, meubles, animaux empaillés, livres anciens, négatifs et photographies des siècles derniers entassés dans des conditions souvent précaires ou provisoires, hors normes, font partie d’un patrimoine, d’un trésor national à conserver et à défendre. Mais, un dépôt reste un dépôt, coupé du monde et souvent peu parlant au grand public, qui souvent ignore son existence ou n'en voit pas non plus une utilité directe: la question d’un dépôt national n’a longtemps pas fait bouger les foules. Depuis quelques années pourtant, les choses évoluent. La politique a elle-aussi enfin pris conscience de la nécessité du problème et s’apprête à débloquer les fonds nécessaires et à lancer une étude de faisabilité – une procédure régulièrement ignorée dans le passé face à l’improvisation dans l’urgence. Certaines erreurs incompréhensibles du passé sont de ce fait aujourd’hui encore visibles. Sam Tanson, semble être motivée à faire avancer l’idée d’un dépôt national pour remettre à sa juste place les collections des musées et institutions culturelles de l’etat. La sauvegarde de notre patrimoine ne doit pas qu’être une seule question de quelque 14.000 m2 supplémentaires à faire sortir quelque part de terre. Au-delà des belles paroles, Sam Tanson doit maintenant passer au concret et ne pas laisser retomber le soufflé. Les premiers signes vont dans le bon sens. Dans les musées et autres centres, certains directeurs espèrent patiemment. Et ne perdent pas leurs bonnes vieilles habitudes: improviser et parer au plus urgent...