La haine en ligne
Avec son roman «Les yeux rouges», Myriam Leroy s'attaque à un fléau moderne
Elle ne connaissait pas celui qui lui avait envoyé un message par facebook. Lui par contre savait fort bien qui elle était. C’était l’amorce d’un piège suffocant à l’heure du numérique. Myriam Leroy, journaliste, écrivaine et dramaturge belge, puise dans sa propre expérience pour raconter dans son roman «Les yeux rouges» le harcèlement dont une jeune journaliste est l'objet. Elle parle d'humiliation, de sexisme et de racisme dressés en meute sur les réseaux sociaux. Myriam Leroy, finaliste du prix Goncourt du premier roman 2018 avec «Ariane», sera l’invitée de l’institut Pierre Werner ce mardi 3 mars à 19 heures. Elle lira des extraits de son deuxième roman «Les Yeux rouges» et répondra aux questions de la journaliste Caroline Mart.
Le harcèlement des femmes sur les réseaux sociaux, on en parle peu. Pourquoi?
C’est un sujet peu connu, quoique de plus en plus pris au sérieux. Cela fait des années que j’en parle. Dans mon livre je raconte l’histoire d'une journaliste qui a un profil très similaire au mien. Je me suis appuyée sur des expériences personnelles pour écrire ce roman. Ce que je voulais montrer, c’est que toutes les femmes sont susceptibles d'être harcelées. Parce que ce sujet a toujours été dépolitisé. Dans l’opinion publique, on réduit ces harcèlements à des disputes, des conflits personnels, comme si la victime participait à son propre dénigrement. Pendant des années on a refusé de voir la prédation qui a été à l’oeuvre. La misogynie sur les réseaux est un visage moderne de ce qui a toujours existé.
Sont-ce les réseaux qui démultiplient les propos racistes et misogynes ou est-ce la société qui est devenue plus haineuse?
La haine a toujours existé, les réseaux sociaux ne l'ont pas inventée, ils permettent simplement à certains de bénéficier de «l’effet cockpit» (le web crée une distance entre la victime et l'agresseur, n.d.l.r.) Moi j’appelle ça «un effet habitacle». Lorsque les gens conduisent une voiture, ils peuvent se transformer en personnes extrêmement virulentes, criardes, vulgaires, insultantes et se permettre des propos et de comportements qu’elles ne se permettraient pas sans la protection de l’habitacle de la voiture.
Certains crient à voix haute ce qu’ils disaient jadis à voix basse. S'y ajoute un effet multiplicateur. La haine nourrit-elle la haine?
Tout-à-fait. Les réseaux sociaux offrent une caisse de résonance beaucoup plus importante à ce type de propos et finissent quelque part à les légitimer. Mais les réseaux en soi ne sont pas les responsables. Pour moi, Twitter est à la fois le mal et son remède. On y peut également dénoncer les comportements de prédation dont on est la cible. Les réseaux sociaux donnent aux victimes la possibilité de faire connaître ce qu’elles vivent et donc de politiser ce problème sociétal.
Si un Donald Trump se comporte d’une manière insensée sur les réseaux, cela donne pourtant des idées à d'autres...
Bien sûr. Beaucoup d’hommes qui m’ont créé des ennuis via internet étaient fans de la manière dont Donald Trump utilise les réseaux sociaux. Il leur a donné une possibilité de se décomplexer et de se comporter d'une manière encore beaucoup plus violente et virulente. Donald Trump est l’archétype du «bully» dans la cour d’école. Sur Twitter, il ne se prive pas de railler et d'humilier une enfant, Greta Thunberg en l'occurrence. C'est quand-même hallucinant.
On vit dans une société qui juge tout. Dès qu’on part en vacances, on doit donner son avis sur son hôtel. Demande-t-on trop à l'internaute? Est-il incapable d’exprimer un avis d’une manière civilisée?
Aujourd’hui on fait croire à chacun que son avis est important, et qu’il doit être entendu. Depuis plus d'un an, je ne suis plus sur les réseaux sociaux, je n’ai plus cette pression de donner un avis sur tout, à m’exprimer sur ceci et cela, et je dois avouer que depuis la vie est beaucoup plus supportable. On ne se sent pas obligé d’avoir une réplique à tout et de lire celle de l’autre. Un des grands problèmes de ce monde est qu’il y a plus d’opinions que de questions.
Est-ce un leurre des journalistes d’être toujours fixés sur leurs «followers»?
Dans le métier du journaliste, les réseaux ont certainement leur place. Moi, je fais de plus en plus d’écriture de fiction et de moins en moins de journalisme. C’est donc aussi pour ça que j’ai pu partir des réseaux sociaux. C’est un privilège. Il y a quelques années encore on disait que ceux qui n’étaient pas connectés seraient largués. Or aujourd’hui la déconnexion devient un vrai luxe. Une fois de plus la situation se retourne.
Les médias entretiennent les liens avec leurs lecteurs virtuels, ils les invitent à écrire des commentaires. Une fausse piste?
Depuis longtemps on aurait dû fermer les forums des sites, mais on voit qu’il y a des enjeux commerciaux, et c’est pourquoi des opinions haineuses, sexistes, misogynes et homophobes peuvent se déverser sur des articles.
Albert Camus disait «Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde». On voit la prolifération des emoticônes dans les commentaires. Les gens ne savent-ils plus manipuler les mots?
Les emoticônes deviennent ringards, j'ai l'impression que c'est un truc pour les vieux et je ne pense pas qu'elles remplacent les mots. La haine passe toujours par l'écrit, mais les émojis souvent sont un complément pour susciter une émotion, un sentiment, un contraste.
Depuis deux ans vous publiez chaque année un nouveau roman. Peut-on s’attendre à une nouvelle publication de vous en 2020?
Non, je n’ai pas encore commencé à écrire. Ce roman m’a beaucoup occupé après sa publication avec des conférences et c’était difficile de m’atteler tout de suite après à un troisième livre. En tout cas, je voudrais me lancer prochainement dans un truc plus ambitieux du point de vue du volume, un roman avec un vrai souffle qui va au-delà de 200 pages.
Un des grands problèmes de ce monde est qu’il y a plus d’opinions que de questions.
Myriam Leroy
Myriam Leroy
«Les yeux rouges» Editions du Seuil, 188 pages,
17 euros
40 Tage und Nächte hat Jesus gefastet. Und am Ende war er hungrig. Fasten tut gut, aber es schwächt auch, macht entschiedener, aber auch angreifbarer.
Kein Wunder, dass der Versucher (der Teufel) Jesus mit dem Nahegelegensten angreift: die Einladung aus Steinen Brot zu machen, damit der Hunger aufhört.
Aber Jesus lässt sich vom Versucher nicht auf diesen Weg führen. Der Evangelist Matthäus benutzt das Wort Teufel, Diabolos, das heißt: der, der entzweit, der trennt, damit es nicht mehr zusammengeführt werden kann. Jesus wehrt ab: Er lässt sich nicht von seinem Vater entzweien, auch nicht von seinem Vorhaben, den Menschen Gottes Liebe erfahrbar zu machen, damit sie das Leben in Fülle haben.
Die Freiheit zu unterscheiden
Er wehrt sich, indem er die Bibel zitiert, er greift auf das zurück, was Menschen vor ihm von Gott erfahren und gelernt haben.
Gib den Menschen Brot und du kannst sie nach Belieben manipulieren. Aber so zu handeln entspricht nicht der Freiheit, die Gott den Menschen gibt. Die Freiheit zwischen Gut und Böse zu unterscheiden und dann zu wählen.
Tu etwas Spektakuläres und du hast viele Follower, die nicht an dir interessiert sind, sondern nur an dem, was du tust. So zu handeln
Die Erschaffung des Menschen aus Ackererde und göttlichem Lebensgeist, sein Wohnen im Garten von Eden und seine Vertreibung daraus als Folge der Sünde: Das alles liegt seiner Natur nach vor und außerhalb jeder eigentlichen Geschichte und Geschichtsdarstellung. Dem biblischen Verfasser geht es darum, Fragen und Probleme des Menschenlebens zu klären. Warum muss es für den Menschen so viel Leid geben und schließlich den Tod? Die Antwort heißt: Gott will nicht den Tod; der Mensch selber wählt den Tod, weil er sich von Gott, der Quelle des Lebens, entfernt. Der von Christus erlöste Mensch, der die Gemeinschaft mit Gott wiedergefunden hat, erfährt den Tod nicht mehr nur als Zerfall und Ende, sondern auch als Übergang und Verwandlung.
1. Lesung (Gen 2,7-9; 3,1-7)
Erschaffung und Sünde der Stammeltern Lesung aus dem Buch Génesis.
Gott, der Herr, formte den Menschen, Staub vom Erdboden und blies in seine Nase den Lebensatem. So wurde der Mensch zu einem lebendigen Wesen. Dann pflanzte Gott, der Herr, in Eden, im Osten, einen Garten und setzte dorthin den Menschen, den er geformt hatte. Gott, der Herr, ließ aus dem Erdboden allerlei Bäume wachsen, begehrenswert anzusehen und mit köstlichen zu essen, in der Mitte des Gartens aber den Baum des Lebens und den Baum der Erkenntnis von Gut und Böse. Die Schlange war schlauer als alle Tiere des Feldes, die Gott, der Herr, gemacht hatte. Sie sagte zu der Frau: Hat Gott wirklich gesagt: Ihr dürft von keinem Baum des Gartens essen? Die Frau entgegnete der Schlange: Von den Früchten der Bäume im Garten dürfen wir essen; nur von den Früchten des Baumes, der in der Mitte des Gartens steht, hat Gott gesagt: Davon dürft ihr nicht essen und