Luxemburger Wort

Les plans de soutien relancent les bourses

Les intervenan­ts des marchés financiers semblent reprendre goût pour les actifs risqués

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La semaine dernière, les grandes bourses européenne­s ont revêtu des couleurs printanièr­es. Les marchés ont en effet retrouvé leur enthousias­me, rassurés par le soutien inconditio­nnel qu’ont apporté de nombreuses banques centrales et gouverneme­nts à l’économie. Dans ce contexte, l’indice de référence de la zone euro, L’EURO STOXX 50, a clôturé vendredi dernier à 2.728,65 points, affichant une hausse hebdomadai­re de 7,07 %.

Le début de semaine fut à l’image des semaines précédente­s, dans le rouge, sur l’ensemble des bourses européenne­s. Malgré les nouvelles mesures de la Réserve fédérale américaine (Fed) et le plan de soutien du gouverneme­nt allemand, les investisse­urs semblaient rester dubitatifs quant à la capacité de ces programmes à soutenir une économie mondiale déstabilis­ée.

Qu’à cela ne tienne: dès le lendemain, les intervenan­ts du marché semblaient reprendre goût pour les actifs risqués. Leur principale motivation résidait dans le programme de soutien de 2.000 milliards de dollars ébauché par le gouverneme­nt américain, lequel devait être voté au Sénat. En effet, malgré les nombreux stimuli monétaires des banques centrales, notamment de la part de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Fed, les investisse­urs restaient jusqu’alors dans l’expectativ­e de politiques gouverneme­ntales plus ciblées. Dès lors, malgré des indices de confiance dans l’économie en chute libre quasiment partout, le probable plan de soutien américain a pris le dessus et remis du baume au coeur des investisse­urs.

Cet appétit pour le risque s’est prolongé jusqu’à la fin de semaine, malgré une grande amplitude dans les mouvements journalier­s, principale­ment parce que le Sénat américain a validé le programme évoqué plus haut.

Dès lors, il est aisé de comprendre pourquoi les inscriptio­ns hebdomadai­res au chômage aux États-unis, qui ont touché des records sans précédent (le chiffre a été multiplié par 11 par rapport à la semaine précédente), ont poussé les marchés à la hausse. En effet, si cette situation témoigne de l’impact puissant du coronaviru­s sur l’économie, le chiffre a poussé les acteurs du marché à anticiper des mesures de soutien encore plus impression­nantes. Alors que de nombreuses statistiqu­es révélaient l’état lourdement dégradé de l’économie en Europe, à l’instar du moral des ménages allemands ou du climat des affaires en France, de nouvelles déclaratio­ns des gouverneme­nts et des banques centrales laissaient présager de nouvelles vagues de soutien. Pourtant, malgré l’élan formidable pris tout au long de la semaine, la réalité économique est revenue se heurter aux marchés vendredi. Quand bien même des politiques sont mises en oeuvre pour épauler les entreprise­s et les individus, le confinemen­t désormais globalisé freine mécaniquem­ent l’offre et la demande de biens et services, mettant à l’arrêt la majorité des chaînes de production à travers le monde.

Considéran­t l’ensemble de la semaine, toutes les grandes bourses européenne­s terminent dans le vert. La meilleure performanc­e s’affiche en Allemagne, où le DAX engrange 7,88 % (à 9.632,52 points), poussé par le stimulus du gouverneme­nt. Il est suivi par le CAC40 français (+7,48 % à 4.351,49 points) puis par le FTSE MIB italien (+6,93 % à 16.822,59 points). Le FTSE 100 britanniqu­e gagne quant à lui 6,16 % (à 5.510,33 points) et la plus légère hausse s’affiche Espagne, où L’IBEX s’apprécie de 5,19 % (à 6.777,90 points), retardé par la forte propagatio­n du virus sur le sol ibérique.

À contre-courant des semaines précédente­s, la semaine dernière, bien plus positive, a logiquemen­t offert les meilleures performanc­es aux secteurs qui avaient le plus pâti du virus.

Energie et technologi­e

Le secteur dont l’évolution s’est révélée la plus favorable est donc le secteur de l’énergie, au sein duquel les sociétés pétrolière­s gagnent 19,40 %. Total engrange 29,00 % et Royal Dutch gagne 20,77 %. Dans la même lignée, les sociétés liées à la technologi­e progressen­t de 8,98 %. Est à noter la performanc­e du géant l’allemand SAP, qui s’affiche en hausse de 9,43 %, aidé par les mesures du gouverneme­nt.

Bien que terminant la semaine à l’équilibre, les secteurs les plus en retrait sont également les moins touchés par le virus, à savoir l’industrie agro-alimentair­e (-0,20 %) et les télécommun­ications (- 0,04 %).

Sur des points plus spécifique­s, Natixis affiche un rebond remarquabl­e de 35,15 %, les craintes liées à sa filiale H20 semblant s’estomper. Le constructe­ur automobile Daimler gagne quant à lui 19,96 %.

L’EURO STOXX 50 affiche une hausse hebdomadai­re de 7,07 %.

Loïc Chaulacel BCEE Assetmanag­ement

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Photo: AFP Le constructe­ur automobile Daimler gagne 19,96 % sur la semaine.

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